Mondocane - Nouvelle


Jacques Barbéri, La Volte, 2016 (1ère parution : 2007), 3p., gratuit


Il est rare qu’une présentation d’éditeur reflète parfaitement l’essence d’un texte. Les éditions de La Volte y sont parvenues avec excellence.

Présentation de l'éditeur :

Pour accompagner la parution du nouveau roman de Jacques Barberi, Mondocane, la Volte propose la nouvelle éponyme en accès gratuit. La nouvelle, dont une traduction américaine vient de paraître dans The big book of science fiction, est une formidable introduction à l'univers déjanté et poétique de Mondocane. Loin d'être sombre, ce monde post-apocalyptique, aux paysages surréalistes dignes d'un Jérôme Bosch, met en scène un avenir dur mais bariolé, aux humains mutants totalement adaptés à une nouvelle terre.

Mon ressenti :

source : wikipedia
Il s’agit d’un texte publié initialement dans le numéro 8 de la revue Inculte, en 2007, puis dans le recueil Le landau du rat (La Volte, 2010). Cette nouvelle est à l’origine du roman Guerre de rien paru en 1990, réécrit et augmenté pour sa parution en 2016 chez les éditions de La Volte sous le titre Mondocane dont cette nouvelle donne un aperçu.

En quelques paragraphes, Jacques Barberi parvient à nous faire pénétrer dans son univers poétique et surréaliste, un monde post-apocalyptique où les corps sont atrophiés, monstrueux et baroques.

Le style m’a fait penser à Antoine Volodine et son Terminus radieux. J’ai découvert par la suite que ces deux comparses avaient fondé le groupe Limite, à la fin des années 1980. Une nouvelle très littéraire, à l’opposé de ce qui se fait généralement dans la science-fiction.

Pour ma part j’ai apprécié la vision et l’expérience littéraire dans ce format court, mais je ne suis pas prêt à tenter l’expérience sur 330 pages.


Téléchargeable gratuitement auprès de vos libraires numériques
ou à lire en ligne grâce aux archives gratuites de la revue Inculte 


Quelques citations :


La fin de la guerre vit la naissance des hommes-bouteilles et des ruches à homoncules. La guerre avait laissé derrière elle la Terre saignante et boursouflée. Les plaies se remplissaient au fil des années d’eau et de sable, transformant les villes en déserts et les continents en îlots.
Ce qui s’était vraiment passé, personne ne le savait. Un glissement de forces, une haine incontrôlable… 
Pour fuir la montée des eaux, hommes et animaux se virent contraints d’escalader les montagnes de corps et, dans l’atmosphère raréfiée des sommets, ils se sont endormis, épuisés, le sommeil bercé par le ressac des vagues se brisant contre les crânes, les jambes, les torses amalgamés, les cauchemars sculptés par les gémissements des corps encore vivants perdus dans la masse.

Pour essayer de fuir définitivement cette terre incertaine, les plus inventifs créèrent d’étranges machines. Des catapultes géantes projetèrent des paquets d’hommes et de femmes démantelés, flottant dans de grosses combinaisons en toile, au-delà de la stratosphère. Des implantations de microréacteurs sous-cutanés propulsèrent des « hommes-canons » vers les étoiles.

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