Drone land



Tom Hillenbrand, Piranha éditions, 2017, 320p., 14€ epub sans DRM


Roman idéal entre deux gueules de bois. 


Présentation de l'éditeur :

Dans un futur proche où les citoyens européens sont constamment surveillés par les drones fédéraux, le meurtre d’un politicien à la veille du Brexit va bouleverser le système établi.
Dans un monde dévasté par les catastrophes climatiques et ravagé par les guerres pour le contrôle des rares ressources encore exploitables, les citoyens de l’Union européenne font l’objet d’une surveillance permanente grâce aux nouvelles technologies. Lorsqu’un membre du Parlement européen est retrouvé froidement exécuté dans la région de Bruxelles, le commissaire Westerhuizen est certain de pouvoir résoudre l’affaire rapidement grâce à l’ordinateur omniscient d’Europol. Mais malgré l’identification rapide d’un suspect, de nombreux indices laissent à penser que le programme de l’ordinateur a pu être altéré et que le meurtre cache un scandale qui pourrait ébranler les fondements de l’Union.
 

Mon ressenti :

Lu après une critique de yogo, les premières pages m'ont vite fait douter. Dans cette anticipation sur les drones et la société de surveillance, on entre de plein pied dans une intrigue sur l'assassinat d'un député européen de second plan par un meurtrier professionnel, orientant la piste vers un complot étatique plutôt que d'une banale histoire de moeurs.
L'auteur remplie ses pages de gadgets SF censément nous immerger dans son monde futuriste qui m'a cependant fait soulever bien des fois les sourcils : peu vraisemblable, trop too much. Moi ce que j'aime, ce n'est pas le décor, mais les conséquences politiques, sociales et individuelles des technologies. Ici, tout cela est vite survolé, voir inexistant.
Ajouter à cela des personnages vites dessinées, une histoire d'amour qui se profile et me voila très dubitatif. Je venais de finir Reproduction interdite qui utilisait certaines de ces technologies nouvelles mais dans le Truong, celles ci étaient réalistes et utile à l'intrigue, donnant une vraisemblance au récit.
Dans les deux livres, il y est question d'IA logicielle. Truong en fait un bon analyste de données, Hillenbrand en fait un studio de cinéma en 3D ! En outre, pour pouvoir donner des images haute définition du territoire, cela demande une armada conséquente de drones. Quid du financement de l’ensemble, on ne sera jamais !
Ici l'auteur connait la quincaillerie SF et l’enquête policière, on ne peut lui enlever, tout y est  : voiture autonome, lunettes connectées, écran souple, drone sans oublier le changement climatique (il y pleut beaucoup !). On ajoute quelques ingrédients du polar  : meurtre chez les puissants, magnat de l'industrie, snuff movie, corruption. En personnages, le flic solitaire (dont la femme est décédée !), une collègue sexy (on peut être solitaire et aimer la compagnie du sexe opposé), un journaliste de scoops, ... On badigeonne le tout de coréens, de brésiliens et de portugais pour donner une consistance géopolitique à l'ensemble.

En m'attardant de plus près sur l'édition, je remarque que ce roman est paru dans la collection Black Piranha, donc polar. Ce public sera peut être conquis par l'aspect anticipation. Mais pour l'adepte de SF, ce dernier risque la désillusion.
Lu après Reproduction interdite, je pense que là ce trouve l'écueil principal de mon désintérêt pour ce livre. Drone land est parfait comme divertissement, beaucoup moins pour questionner l'impact des bouleversements technologiques sur la société.

yogo a trouvé le tout inquiétant et fascinant, Mes imaginaires se réjouit de la belle intelligence de Drone Land qui choisit la subtilité et la suggestion. Mr K. trouve que Drone land offre une belle réflexion sur le genre humain et sa propension à causer sa propre perte. Et Raphaël Gaudin dans Bifrost y a trouvé un paquet de bonnes raisons de se jeter sur ce livre. Bref, nous n'avons pas lu le même texte.

10 commentaires:

  1. OH désolé de t'avoir enduit d'erreurs !
    Mais ce livre relève du Thriller, de l'anticipation mais pas de la SF ! C'est surement là que ça coince pour toi.
    Oui, on tombe vite dans certains clichés mais l'intrigue est super bien mené et c'est vraiment captivant.

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    1. J'aime bien l'anticipation, mais ici elle fait partie du décorum en outre peu réaliste. Le polar-thriller manque de punch. Bref c'est lisible et après deux semaines, il ne m'en reste pas grand chose.
      Tu es désormais sur ma liste noire des blogs conseils ! En plus que tu te tapes Le cercle après tout le mal que j'en ai dit, la coupe est bientôt pleine. Lis du Wilson pour te faire pardonner.

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  2. On peut aimer les polars ET la sf/anticipation et être exigeant des 2 côtés ;)

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    1. Sauf qu'ici ce n'est pas de la SF, de l'anticipation légère, un surf sur les nouvelles technologies et ses dérives.
      C'est un roman a découvrir... ;-)

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  3. Bon. Je comprends beaucoup mieux ce que tu me disais. Le choix de l'éditeur a du être réfléchi par rapport au public SF. Car d'après ton ressenti ce n'est pas aussi satisfaisant que ce que tu espérais. Peut-être.
    Nous retombons encore dans le pb de "l'étiquetage". Tu es un amateur éclairé et exigeant sur l'anticipation, du coup tu deviens plus critique, avec des attentes certaines. ET si les retours sur un livre dans cette veine sont top, tu attends du top... qui n'est pas au rendez-vous.
    J'ai souvent ce soucis avec la majeure partie de la fantasy et notamment française (un peu trop pleine de bons sentiments, dirons-nous), il nous faut donc sélectionner les romans lus avec soin, en fonction de nos goûts.

    Bon pour celui-ci, je passe, je suis exigeante sur l'anticipation et sur le thriller.

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    1. Oups, j'avais oublié de te répondre.
      Je suis parfaitement d'accord avec toi, il faut savoir déchiffrer les avis pour être certain que le roman nous plaise.

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  4. Ce livre ne m'attirait pas plus que ça, ton retour enfonce le clou, ça sera sans moi ! Un peu trop de poncifs du genre et de déjà-vu.

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