Jardin d'hiver

Olivier Paquet, L'Atalante, 2016, 400 p., 10€ epub sans DRM


Roman initiatique autour de l'hybridation entre le vivant et la machine, l'auteur raconte une Europe future secouée par le réchauffement climatique. Un goût de réchauffé.

Présentation de l'éditeur :

Dans le contexte du réchauffement climatique, un conflit est né en Europe entre des ingénieurs réunis sous la bannière du Consortium et des groupes écoterroristes de la Coop. Cette guerre dure depuis près de 20 ans, suite à un incident appelé « le crime du siècle ». Chaque camp a développé ses propres armes : des animaux-robots pour les ingénieurs, des plantes mécanisées pour les écologistes.
La Tchaïka, que pilote Natalia, abrite une bande de cosaques qui récupèrent des pièces détachées après les combats et dont la philosophie se résume à cette maxime : « Nous sommes des contrebandiers, des gens qui refusent d'appartenir à un camp au nom de notre choix d'emmerder le monde. »
Un soir, sur un champ de bataille, ils tombent sur un inconnu amnésique au comportement étrange. Cette découverte leur fera traverser l’Europe à la recherche du passé de l’homme qu’ils ont accueilli et des germes du futur.


Mon ressenti : 

Vendu comme un livre de science fiction, j'ai pour ma part pensé que c'était un livre de fantasy. Certains éléments y sont présents : initiation, des daemons qui pourraient très bien être des créatures fantastiques, la nature sauvage, la légende de l'Epée et même un géant et un nain... Tout cela ne serait pas bien grave si c'était bien mené, tel n'est pas le cas.

Très caricatural : des contrebandiers qui se soumettent sans rechigner aux ordres d'un individu qu'il vienne de sauver.
Des personnages à l'évolution beaucoup trop rapide, la pire étant Laurée, contrebandière émérite, sachant reconnaitre chaque espèce de plantes, une véritable amazone. Dès que Innocent apparait, l'a voilà en quelques jours devenir une ado frivole, écervelée et inconséquente, gloussant à chaque page et n'ayant d'yeux que pour son héros amnésique. Olivier Paquet n'est pas dupe, un de ses personnages disant "Votre guimauve me file mal à la tête"
Des enfants qui en veulent à leur parents qui les ont délaissé (Finiront-ils pas se rabibocher ?)
Les militaires de sexe féminin ont toutes de beaux cheveux longs non entravés. Plus simple lors des combats.
Dès qu'une explication est technique, ou devient inintéressante, un personnage clôt la discussion : "D’accord, je te crois"; "On discutera philosophie plus tard"; "OK, pas la peine de tout me raconter ! Je suis phytogéographe, pas stratège"
Des cyborgs derviches policiers dont la seule arme est un ersatz de scie circulaire alors que les ingénieurs sont capables de construire des répliques d'animaux cybernétiques aux forces incommensurables !
La partie où Innocent parle à une porte (je caricature mais c'est une demi vérité) et se lance dans un monologue verbeux pseudo philosophique est à pleurer dans les deux sens du terme. En outre, cela ne correspond pas à la psychologie du personnage.,
La condescendance des urbains face aux ruraux
— Ils avaient peur qu’on soit des terroristes ?
— Ah ah. Allons, tu es à Mégapole, pas dans une zone frontière. Les habitants sont curieux, mais respectueux. Ils ne voulaient pas nous déranger, voilà.
En prenant comme point de vue les contrebandiers, neutre au conflit, je pensais que l'auteur aller nous démontrer les défauts-qualités de chaque camps. mais l'accent est surtout mis sur les ingénieurs (la ville) face aux écolo (les ruraux). Il évite cependant un manichéisme trop important, mais cela reste simpliste.

Nous sommes environ en l'an 2089, je ne suis pas sûr que l'on se souviendra de ces chanteurs:
"Un groupe de musiciens s’était installé près d’un ascenseur et jouait des chansons anciennes que Mathieu ne connaissait pas. « Je n’ai jamais été fan des tubes, avoua-t-il, j’ai toujours confondu Souchon et Delerm. C’est te dire l’ignare !"
Littérature d'après moi destiné plus aux jeunes, n'ayant pas une connaissance des littératures de l'imaginaire. Cependant, l'intrique politique étant tortueuse à souhait, pas sûr qu'ils s'y retrouvent.
La fin est grand guignol faisant penser à certains mangas.
Bref, la seule chose pour moi qui sauve ce roman est la couverture.

Citation guimauve :

« Je ne comprendrai jamais ces machines, lâcha Natalia. Il suffit d’une minute pour qu’elles passent de l’hostilité à la familiarité.
— Elles ne trichent pas, répondit Innocent. Quand on a débarqué, elles auraient pu nous tuer ; désormais, puisque nous sommes autorisés à embarquer, elles se montrent amicales. Ne cherchez pas plus loin.
— Je ne me suis jamais fiée à une machine, pas même à mon navire, et ça m’a suffisamment sauvé la vie pour que je m’en tienne là.
— Je vous explique comment les comprendre, je ne vous demande pas d’aimer les daemons. Je suis né avec eux, j’en connais toutes les finesses.
— Elles sont mieux que les humains ? »
Innocent fronça les sourcils. « Elles ne m’ont jamais abandonné. »


5 commentaires:

  1. Fausse manip sans doute, mon commentaire n'apparaît pas.
    Simplement merci d'essuyer les plâtres. C'est vrai que la couverture est superbe et avait éveillé mon intérêt. Suite à ta critique, j'ai tant à lire sur ma PAL que je vais passer ce roman là.


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  2. Ah, la gente féminine et les nouvelles technologies...

    Pour un avis contradictoire sur ce roman : http://www.blog-o-livre.com/jardin-dhiver-olivier-paquet/
    Deux ressentis antagonistes pour se faire une opinion.

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    1. Il faudrait inverser le rapport me concernant : c'est nouvelles technologies et gente féminine... Les trucs tombent en panne en ma présence (véridique), et la liaison internet fluctue! LOL

      Je vais donc regarder cet avis opposé.

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    2. Conclusion : ne jamais mettre un lutin dans un vaisseau spatial sous peine de graves avaries !

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    3. LOL! Effectivement, mieux vaut éviter!

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