Histoires Bestiales : Saison 1

 

Anthologie, A.L. Legrand, Southeast Jones, Jean-Pierre Favard, Automne, Marianne Fortier, Josianne Laplante, Rachel Hinterlang, Antoine Cornuel, Frédéric Livyns, Albane Richet, Pierre Brulhet, Luc Verline, Lou Benedict, Ben Morris, The Bookmark Publisher, 2024, 307 p., 7€ epub sans DRM

 

Pitch de l'éditeur :


"Histoires Bestiales" est une anthologie de nouvelles qui explore la relation profonde et mystérieuse entre les humains et les animaux, qu'ils soient réels, domestiques, fantastiques ou totalement imaginaires. Chaque récit est une porte ouverte vers un monde où les créatures de nos rêves et de nos cauchemars prennent vie, nous faisant rire, pleurer, frissonner et rêver. Plongez dans des histoires captivantes où vous rencontrerez des compagnons familiers transformés par la magie, des bêtes mythiques sorties des légendes et des créatures nées de l'imagination la plus débordante. Chaque nouvelle est une aventure unique, une exploration des profondeurs de l'âme humaine à travers les yeux de nos amis les bêtes. Que vous soyez amateur de fantastique, passionné de récits émouvants ou simplement curieux de découvrir des perspectives inédites, ce livre saura vous charmer et vous surprendre.

 

Mon ressenti :

 
Oui, tu es en droit de te demander du pourquoi je t'impose cette hideuse couverture d'un obscur éditeur. Tout ceci est la faute de Southeast Jones, un auteur dont j'apprécie la plume (je l'avais même interviewé ici) et qui m'a demandé si je voulais jeter un oeil à ce recueil dont il a participé. Bien entendu, les mails désactivant les images, c'est bien après avoir répondu par un oui que mes yeux ont saigné.
Seconde chose, c'est quoi comme éditeur
The Bookmark Publisher ? Après quelques recherches, j'ai dégoté cela sur leur page FB


Bref, cela explique la couverture moche, mais n'explique pas pourquoi un ours méchant !

Une micro maison d'édition publiant de l'autoédition, c'est assez étrange, de quoi te, me, faire peur. Mais ayant donné ma parole, j'ai donc ouvert ce recueil dont je n'attendais pas grand chose et qui a su, étrangement, me faire lire de bons textes (et de bien mauvais aussi, il faut bien l'avouer).
Allez, c’est parti pour la critique :
 

Mina - Southeast Jones
Un texte qui commence par un protagoniste qui sort des chiottes, voilà qui est plutôt rare. Et écrit par un Belge, surtout, ce qui explique probablement cela.
Nous suivons l’équipage d’un vaisseau, avec un chat géant et une IA. Après un incident, une seule survivante, accompagnée de ses acolytes non humains.
Ça a le goût de la SF à papa, c’est de la SF à papa, mais le texte se termine sur une note douce-amère : l’ère de la SF à papa est bel et bien révolue, et c’est parfois bien dommage. Un texte nostalgique, avec une bonne dose de légèreté. Voilà du Belge, dans toute sa splendeur.

Le soir, nous nous racontions des histoires - Jean-Pierre Favard
Un groupe de personnes se retrouve dans une maison, accueillis après une tempête. Le soir, ils se racontent des histoires fantastiques. Mais qui sait ce qui est vrai ?
L’auteur tisse un lien entre dérèglement climatique, disparition des espèces et nouvelles apparitions.
L’idée est intéressante, mais la réalisation m’a semblé bancale, tout comme la justification de leur enfermement. Les personnages manquent de consistance, et seul l’un d’eux semble vraiment exister. Dommage. Pas facile de raconter des histoires...

Poussière de vie - Lou Benedict
Une expérience de laboratoire autour des tardigrades et de la solution miracle à leur longévité.
Quelques éclats de génie, notamment dans la comparaison entre la saleté de la maison qu’on doit quitter et celle qu’on désire habiter. L’auteur compare notre terre et la lune. Une fable philosophique qui, pour moi, manque de réalisme. Dommage.

Le chant du hérisson - Automne
Un conte macabre sur un meurtre horrible et la vengeance qui s'ensuit, orchestrée par une ménagerie animale. Nous suivons l’histoire d’un cirque ambulant qui croise la route d’une bande de malfrats.
C’est beau, c’est triste, c’est malaisant, mais c’est aussi magnifiquement beau.
(et il y a un ours, sûrement celui de la couverture ! Il s'appelle Tragen et il est gentil, si si)

Le chasseur de rats - Albane F. Richet
Il vaut mieux connaître le conte Le Joueur de flûte de Hamelin pour apprécier pleinement ce texte. Ce n’était malheureusement pas mon cas, et bien que je comprenne à demi-mot le drame qui s’y joue, cela a empêché une immersion totale.
Un texte fantastique sur un flûtiste qui croit être surveillé par des rats. L’ambiance est là, mais elle manque un peu d’originalité et d’une chute plus surprenante.

Le maître sculpteur - Pierre Brulhet
Un jeune homme se fait poursuivre par trois loubards après avoir craché dans le verre de l’un d’eux. Une nouvelle fantastique, ancrée dans le monde moderne. Nous avons droit à la maison hantée, mais l’auteur contourne habilement les clichés. Plaisant, prenant, mais quelques petits détails empêchent une immersion totale dans l’histoire.

Le refuge - Marianne Fortier
Un homme cherche à se ressourcer dans une cabane en forêt. Sa tranquillité est brisée lorsqu’il découvre des animaux pendus autour de son havre de paix.
Un texte qui guide son lecteur à travers des explications qui mènent peu à peu à la révélation. On navigue à travers les mythes et les légendes. Un agréable moment de lecture.

Russ - Antoine Cornuel
Dans un coin paumé de Russie, un mineur tente de récupérer un peu de charbon dans une mine désaffectée.
Le froid, la vodka, une bête monstrueuse et un mythe. Une belle immersion, mais il manque une chute originale pour compléter cette atmosphère.

Yglia, la dompteuse de monstres - Luc Verline
Une petite fille s’enfonce dans la forêt pour comprendre les légendes que lui raconte sa grand-mère.
Je suis complètement passé à côté de ce texte, un peu trop fantaisiste à mon goût.

La chose - Rachel Hinterlang
Des petits cylindres apparaissent sur Terre.
J’aime quand l’inattendu fait irruption dans le quotidien et que l’humanité cherche à comprendre. On suit ici trois personnes en prise avec cet inconnu. Tout aurait pu être parfait, mais malheureusement, le texte aurait mérité une relecture approfondie. L’auteur, après toutes ces pages, opte pour une explication qui manque de rigueur scientifique. Dommage, car l’idée de départ était intéressante.

Immortel - Frédéric Livyns
Un youtubeur spécialisé dans la recherche de stars disparues (Michael Jackson est-il encore vivant ? Que sont devenus les stars de l’été ?) est contacté par l’un d’eux, le grand Maga Jax (les plus anciens apprécieront le clin d'œil).
Le titre de la nouvelle en dit long, mais ce n’est pas là que réside le charme de l’histoire. De nombreux clins d'œil à la pop-culture. Ce texte, sans effets de style tape-à-l’œil, réussit à faire passer un bien bon moment de lecture.

Belzébuth - Josianne Laplante
Le parrain chez les matous. Je peine à savoir quoi faire de ce texte cousu de fil blanc. C’est mignon par moments, violent à d’autres. Ceux qui n’aiment pas les mignonneries passeront leur chemin, et les amoureux des chats risquent d’être effrayés par la violence. À qui s’adresse ce texte ? Pas à moi.

Des rats et des hommes - Ben Morris
Au Japon, une horde de rats déchaîne toute sa sauvagerie. Des spécimens sont envoyés aux États-Unis pour analyse par un spécialiste.
L’idée est intéressante, mais malheureusement, le texte n’a pas l’ambition qui va avec. Ce n’est pas crédible et cela mériterait d’être bien plus approfondi. Bien pour un premier jet, mais insuffisant pour une publication.

Harmonie - A.L. Legrand
Une forêt magique, des créatures magiques ou non, et de l’harmonie.
Trop ennuyeux pour moi, c’est sous forme de conte, un peu théâtral. Je n’ai pas eu la patience de finir ma lecture.

 

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