Emmanuel Quentin : L'écriture comme exutoire


Un livre suffit parfois à dévoiler une plume. Parfois 10 livres n'y suffisent pas. Emmanuel Quentin fait bien entendu partie de la seconde catégorie.
Et c'est bien dommage, car il écrit des page-tuner comme personne. Une fois les premières pages tournées, plus qu'une solution, finir au plus vite. Un auteur discret, au pessimisme doublé d'optimisme ou l'inverse. Des titres intriguant et joyeux : Où s'imposent les silences, Replis, Céder la place...
Comment lui viennent ses histoires ? (sous la douche dira-t-il plus bas, et il m'a envoyé des photos...),
Que fait-il dans la vie ? Le monde entier va-t-il enfin reconnaître son talent ?

Beaucoup de questions auxquelles Emmanuel Quentin répond et te donne en exclusivité sa méthode pour devenir un écrivain raté !

Cerise sur la SF, il te donne rendez-vous ce lundi à 21h dans les commentaires de cet interview afin de te répondre à toutes les questions. Et oui, Emmanuel Quentin est un écrivain 1.0 !

Un immense merci à Lune et à Yogo pour leur participation dans l'élaboration des questions.



 

Le chien critique : Pour préparer cet entretien, j’ai consulté ta bio sur Babelio qui est relativement succincte : né en 1974 à Laxou. Twitter nous donne la profession de bibliothécaire. Et surtout, tu es un super héros connu sous le nom de Bibliomanu et de Clark Quinte. Bref, pas grand-chose. Peux-tu te présenter ?

Emmanuel Quentin : Alors je peux rajouter à ceci que j'ai trop regardé la télé étant plus jeune, et plus particulièrement les publicités. Il suffit parfois d'un mot ou d'un air de chanson esquissé pour qu'aussitôt je balance un slogan. C'est parfois épuisant. Quand je n'étais pas bloqué devant l'écran, je jouais beaucoup dehors avec les copains. J'ai toujours aimé jouer, et quand j'ai lâché les flingues en plastique, j'ai découvert les livres. Là encore, un vaste terrain de jeu ; à l'étendue incroyable. Sinon, je suis un doux rêveur, qui a une certaine tendance à « être absent », ce qui peut me jouer des tours... J'ai vécu quelques grands moments de solitude. Mais je me soigne.

Et sinon, aujourd’hui, j’aime mon boulot, mais ce que je préfère par-dessus tout, ce sont les moments en famille ou avec les amis (rien de tel qu’un bon gueuleton partagé avec ses proches!), sans oublier l’écriture bien sûr.


Bibliothécaire, auteur, tu profites donc de tes heures de boulot pour écrire tes livres ?

Évidemment !
Non, en fait, je n'ai absolument pas le temps. J'en profite parfois pour écrire pendant ma pause entre midi et une, mais c'est parfois frustrant de devoir s'arrêter. Sinon tout le monde sait bien que les bibliothécaires lisent sur leur temps de travail, il n'y a absolument rien d'autre à faire.

J'écris souvent sous ma douche en débloquant des passages.
Je suis toujours surpris quand ça se produit,
mais c'est assez récurrent pour être notifié.


Tu es donc bibliothécaire dans une médiathèque. Est-ce que tu as des rayons sur l'imaginaire ? Y a-t-il des emprunts ? Y trouve-t-on du Emmanuel Quentin ?

Oui, j'ai récemment rejoint la médiathèque d'Angoulême et il y a en effet un rayon Imaginaire, très bien fourni d'ailleurs. Le fonds a été constitué de main de maître avant mon arrivée. Il y a vraiment de belles pépites dedans. Les livres « jeunes adultes » sont mélangés dans la collection et les emprunts sont au rendez-vous. Cela m'a fait plaisir de découvrir ça en arrivant. L'Imaginaire a de beaux jours devant lui ! Et pour répondre à ta dernière question, oui, on y trouve du Emmanuel Quentin : Replis, Où s'imposent les silences et Au royaume des vivants.
(note du chien : mensonge, la preuve en interrogeant le catalogue de la médiathèque. Après contre-interrogatoire, les deux autres sont à deux pas de rejoindre les étagères)


Source : Le clair obscur


C'est quoi la différence entre libraire et bibliothécaire ?

Are you kidding me ? 😊
Ah tiens, cela me fait penser que j'aurais pu en parler dans la première question. J'ai fait un DUT Métiers du Livre à une époque, et la formation nous préparait aux métiers de libraire, d'éditeur et de bibliothécaire. C'était passionnant de découvrir les spécificités de chacune de ces disciplines, et j'ai longtemps hésité à m'inscrire dans l'une ou l'autre. J’ai tellement hésité que j’ai aussi été libraire, mais peu de temps.

En tout cas, ce serait dommage de réduire la différence de libraire et de bibliothécaire à «l'un vend des livres, l'autre les prête ». En revanche, je peux dire ce qui m'a fait préférer le métier de bibliothécaire : la temporalité. Ce n'est pas la même pour ces deux professions. Je trouvais que tout allait trop vite en librairie. C'était comme s'il me manquait une dimension. Ne serait-ce que pour préparer des animations, des rencontres avec des auteurs, j'aime avoir le temps de bien faire les choses. Or en librairie, je me suis vite senti submergé. Et je suis impressionné, admiratif même, de ce que certains libraires abattent comme boulot. Je fais gaffe à ce que j'écris, ma chère et tendre était libraire il n’y a encore pas si longtemps.

Une photo de ma voiture (oui dans la voiture, je pense aussi beaucoup à mes histoires)

Est-ce qu'être bibliothécaire amène quelque chose à l'auteur et inversement ?

Ah, ah...
Ah, ah.......
Ah, ah, ah.... (je réfléchis, hein...)
Bonne question....
…....
…................
Déjà, ça m'amène plein de livres, plein d'histoires, plein de rencontres à la fois avec le public, mais aussi avec des auteurs. Je me nourris énormément de ces rencontres. Mais ce serait peut-être pareil si je n'étais pas bibliothécaire. J'aurais peut-être ce même appétit. Et sinon, pour répondre au “inversement”, l'auteur peut apporter au bibliothécaire : quand je vais dans des salons, j'en profite pour faire mon marché et demander aux auteurs s'ils accepteraient de venir pour une rencontre, animer un atelier d'écriture. Cela s'est déjà produit et j'en suis le premier ravi.


Comment l’écriture t'est-elle venue ?


Au lycée. Quand j'ai commencé à lire, à lire pour moi, et non des lectures imposées. J'ai longtemps eu l'impression que le plaisir de la lecture m'est venu tardivement, mais à bien y réfléchir, je suis déjà très heureux de l'avoir découvert. L'occasion se serait de toute façon présentée, je pense, mais elle est arrivée à point pour faciliter un choix de vie. Je me souviens avoir dévoré beaucoup de bouquins, sans distinction de genre, du roman, du polar, du sentimental, de l'Imaginaire. Et puis j'ai lu le Procès-verbal de J.M.G. Le Clézio, qui m'a donné envie d'écrire une histoire sombre, sur le mal-être. J'ai donc écrit une histoire qui est parue dans la journal du lycée (bon elle n’avait pas été soumise à une quelconque sélection, je faisais partie des « rédacteurs » de la gazette.) Ensuite j'ai écrit un autre texte, avec de sacrés emprunts à Au bonheur des Ogres de Daniel Pennac, à La Moustache d'Emmanuel Carrère et à un épisode de la quatrième dimension. Le mélange était un tant soit peu indigeste. Pas la peine de chercher, il n'en reste plus aucune trace, j'y ai veillé !

Cette nouvelle est bluffante,
j’ai adoré le cheminement pris pour faire passer le message.
Source : Les lectures du Maki


Dormeurs, Où s'imposent les silences, Replis, Céder la place… On ne peut pas dire que tes titres transpirent l’optimisme. Tu as fait combien de tentatives de suicide ?

Deux par livres en moyenne.
Non, tout ceci est un bon exutoire en fait. Cela a particulièrement été le cas pour Replis qui m’a permis de combiner problématiques familiales et angoisses sur le futur.


De qui sont les titres ? toi ? l'éditeur ?

Je commence toujours un manuscrit avec un titre basique (et parfois un peu kitsch : Replis, par exemple, à l'état de larve, s'intitulait "Mémoires en héritage".) Sinon, ils ont toujours été le fruit d'une concertation avec mon éditeur. Dormeurs était passé par plusieurs phases. Dormeurs, puis Dormir, mourir, rêver peut-être, pour revenir à Dormeurs. Où s'imposent les silences s'était intitulé "La Brèche" et c'est à force de suggestions diverses et variées que j'ai trouvé "Où s'imposent les silences". Replis m'est aussi venu assez rapidement. Question de contexte. Il contient à la fois la notion de repli sur soi et des dangers que cela induit, les replis de l'âme (un peu de grandiloquence, que diable!), ce qui se cache en nous, ce que l'on dissimule sous le tapis dans les familles, et aussi les mensonges que l'on se fait à soi-même.
Au départ "Au royaume des vivants" devait s'intituler "Quelque chose de pourri au royaume des vivants". À juste titre, Fred a proposé celui retenu. L'autre était trop long, et pas facile à faire entrer dans une couverture 11x15... Et c'est très bien comme ça, en fait.
Le titre du prochain m'est venu en rêve et a conditionné une bonne partie de l'histoire. Et j'espère, s'il paraît un jour, qu'il sera conservé. Et en ce qui concerne la novella en cours d'écriture également, le titre va sans doute changer; Pour le moment, il s'agit de "Sans même un regard". Après, je n'ai pas forcément d'un titre pour commencer une histoire. Il peut venir au fil de l'eau...



Qu'est-ce qui t'inspire pour créer tes univers ?

Tout. Mais en fait c'est assez drôle, parce que dans mes livres, je dépeins tout ce qui m'effrayait gamin. Gamin, j'étais tétanisé par les affiches de films post-apocalyptiques. Je me projetais dans un tel monde, et ayant déjà une peur viscérale de la mort, je n'en menais pas large. Du coup, m'inscrire dans de tels univers, c'est une façon pour moi de leur faire face, de m'y confronter enfin. Enfant, je n’en étais pas capable. La peur, j'arrive plus ou moins à la maintenir à distance.


Que veux-tu que gardent les lecteurs de tes livres ? Un divertissement, une réflexion, une interrogation, un style ?

Les quatre, mon capitaine ! Enfin, faut voir... Avant toute chose, ce qui me motive, c'est de raconter une histoire. C'est la base, on va dire. Ensuite, bien sûr, j'espère ne pas arriver avec une coquille vide. Une réflexion peut-être, mais je me dis que ce serait trop présomptueux de vouloir apporter des réponses aux problèmes évoqués dans les livres. Une interrogation, voire plusieurs, oui, car je ne fais que poser les miennes sur le papier, et elles peuvent naviguer sans problème. Quant au style, comment dire ? Je ne sais pas. Dans l'absolu, j'aimerais qu'on ne se dise pas à chaque livre ou à chaque histoire « ah, ça, c'est du Emmanuel Quentin », mais même si j'ai la volonté de progresser de livre en livre, on ne se refait pas, si ? Bref, tout ça pour dire que je n'ai pas vraiment de réponse tranchée sur la question du style. Encore une fois, le moteur c'est l'histoire et j'espère adapter mon style à celle-ci. Par exemple, pour Replis, on 'a dit que le langage était assez (trop?) fleuri. Et c'est le cas, parce que cela va avec la psychologie du personnage, on est dans sa tête, il s'autorise à parler de la sorte parce qu'il n'a de compte à rendre à personne. Mais aussi parce qu'il répond aux ordres de personnes extrêmes qui s'adressent sans enrobage à leurs subordonnés. C'était important pour moi, pour l'avoir vécu, de retranscrire cette vulgarité. A l'inverse, dans Au Royaume des Vivants, par exemple, le langage est plus soutenu. Langage et style, même combat ? C'est une autre question...

C'est un peu comme si quelqu'un écrivait pile poil les livres que j'ai envie de lire,
limite ça m'inquiète parfois
Source : Un papillon dans la Lune


Le peuple de Mü, éditions 1115, Critic, Tu choisis tes éditeurs pour garder l’anonymat ou toutes les grandes maisons d’édition ne veulent pas de tes textes ?

Ah, tu avais deviné, hein ?
Cela dit, il manque à ton énumération les éditions Flatland qui ont édité l'anthologie Pulp, Aventures Sidérantes, dirigée par Martin Lessard (Le titre de ma nouvelle est L’herbe plus mauve ailleurs). Et le point commun entre toutes ces maisons d'édition c'est de faire un travail remarquable, en plus de donner leur chance à des auteurs méconnus, dont moi.

Cela dit bis, j'avais envoyé Dormeurs à de grandes maisons d'édition de l'Imaginaire. Denoël, refus lapidaire, franc et honnête de Gilles Dumay. Le manuscrit avait été retenu par le comité de lecture des éditions Mnémos, pour finalement être écarté. J'ai rebossé sur le manuscrit à partir de la fiche de lecture renvoyée par Dimitri Pawlowski des éditions de l'Homme sans Nom, et Le Peuple de Mü me l'a pris. Cela m'a donné des ailes.


Dans Replis, qui a eu de bons retours, comme le prouve sa réédition en poche, le reproche principal est sa fin. Dans un commentaire sur mon avis, tu indiques : “Ah, mais je ne peux pas changer la fin, elle a un lien (ténu, certes) avec le prochain bouquin. (Et puis j'avoue qu'elle me plaît, à moi😉” Tu peux te justifier plus longuement ?

Cette fin-là était pour moi comme une évidence. [attention spoilers] Quand je vois le développement du tourisme spatial, l'argent investi par nos chers Bezos et Musk pour ouvrir le chemin des étoiles, je trouve ça d'une part fascinant et inquiétant. Ces messieurs, s'ils pouvaient se permettre de s'offrir l'immortalité, ils ne se gêneraient en aucune façon, et je ne suis pas certain qu'ils auraient une once de considération pour le commun des mortels s'ils avaient l'opportunité de se faire la malle, là où l'herbe serait plus verte. J'ai l'impression ne n'avoir tiré qu'un petit fil dans Replis.

Quant au lien ténu avec le prochain bouquin, il s'agit là d'une petite manie. Dormeurs, Où s'imposent les silences et Replis, en ont tous un, toujours infime. [attention spoiler qui n'en est pas vraiment un, mais à vous de voir] Dans ces trois livres, il y a un personnage qui revient. Sa fonction est la même, mais cela ne peut pas être le même personnage. Où s'imposent les silences est la pierre angulaire de ces histoires. Il y d'autres petites choses disséminées ainsi. C'est un petit jeu. J'ai déjà dit que j'aimais bien jouer ?
 

Sur Babelio et les blogs, les retours sur tes bouquins sont plutôt très bons. Lis-tu les avis sur tes romans ? Qu’est-ce que tu en retires ?

Oui, je les lis. De moins en moins, mais je les lis, surtout après une parution, parce que je suis curieux de savoir comment le livre sera perçu.


Une de tes plus grandes fans, Lune pour ne pas la citer, brûle de savoir dans lequel de tes univers tu aimerais retourner ?

Ah, ah ! Si je devais retourner dans un univers, ce serait dans celui d'Où s'imposent les silences, sans aucune hésitation. Il offre la possibilité de pousser encore bien des portes. Pour Replis, j'y reviens aussi d'une certaine façon, avec celui que je suis en train d'écrire, mais c'est plus... ténu, comme je le disais dans le commentaire laissé sur ton blog :)


Sur ton ancien blog, nous pouvions te contacter pour des conseils de lecture, est-ce que cela fonctionnait ?

Pas du tout. On m'a demandé conseil deux fois sur les quelques années où j'ai tenu le blog. Les deux fois j'ai été très surpris, mais enthousiaste, du coup. En revanche le blog m'a permis de faire de belles rencontres avec d'autres blogueurs, et aussi des auteurs, dont Martin Lessard qui était le premier écrivain, je crois, à m'avoir laissé un commentaire.


Sur ce blog, tu n'hésites pas à donner des avis très négatifs le cas échéant. Comment prendre un avis négatif en tant qu'auteur ?

On les prend, on n'a pas le choix. Cela ne ravit pas, bien sûr, mais une fois que l'on a compris que l'on ne pourra jamais faire l'unanimité, on parvient à relativiser, je crois. En tant que blogueur, en effet, il m'est arrivé d'avoir la dent dure pour certains bouquins, mais dans les cas où c'est arrivé, c'était, je crois, parce que l'auteur prenait le lecteur pour un imbécile.


Pourquoi as-tu arrêté de bloguer ?

Il y a plusieurs raisons. La première d'entre elles parce que j'avais l'impression d'avoir perdu le plaisir simple de la lecture. Dès que j'entamais un bouquin, je me mettais en mode « analyse », je décortiquais, je repérais des passages pour mon argumentaire. Et puis je ne lisais plus que des nouveautés, soit parce que j'en recevais en service de presse, soit parce que j'avais lu d'autres avis sur des blogs. On lisait tous les mêmes livres en même temps, ou presque. Et puis, ça prenait un temps fou quand, d'un autre côté, je m'étais fixé comme objectif de terminer Dormeurs.

Source : http://bibliomanu.blogspot.com/2012/11/spin-robert-charles-wilson.html

10 ans après cet avis, dirais-tu que “Spin est le meilleur livre de science-fiction des... vingt cinq dernières années” ? Que penses-tu de ses autres romans ? de l’auteur ?

Mais tout à fait, c'est vraiment le meilleur livre de SF de ces 25 dernières années, d'autant que je l'ai relu depuis et qu'il m'a tout autant enthousiasmé, si ce n'est plus (je suis persuadé de te faire plaisir en disant cela, hein ?) (note du chien : si tu as déjà vu un chien frétiller de la queue...). Le premier livre de Wilson que j'ai lu c'était « Le vaisseau des voyageurs » et j'avais déjà trouvé qu'il y avait quelque chose de spécial chez cet auteur. Quand Spin est arrivé, ça a été la grosse claque ! : l'alliance de la Hard SF avec cette profondeur des personnages, c'était du jamais lu pour moi. Quant à ses autres romans, je ne les ai pas tous appréciés de la même manière, mais je leur trouve toujours des qualités immenses. Cela tient toujours de cette attention portée aux protagonistes de ses histoires et des enjeux dans lesquels ils s'inscrivent.



Nous avons donc un amour wilsonnien en commun, et il semblerait, au vu de tes réponses à mes taquineries sur les réseaux sociaux, que tu n’en est pas dépourvu. C’est important l’humour (dans la vie, dans les livres,…) ?

Ah enfin quelqu'un qui perçoit mon humour ! Même si c'est au conditionnel, je prends !:) Oui, c'est important. Cela permet parfois de dénouer des situations problématiques, ou, malheureusement, de les empirer. Dans les livres, ça dépend. Selon le sujet, l'humour n'a pas toujours sa place. Mais en ce qui me concerne, j'aime bien en user, sans en abuser. Il faut que cela serve le récit dans tous les cas.


La nouvelle maison d'édition Argyll dit que la relation éditeur/auteur peut être malsaine. Et ainsi veut mieux rémunérer leurs poulains. Tu leur a envoyé un manuscrit ? L'auteur est celui qui touche le moins de la chaîne du livre, normal ?

Non, je ne leur ai pas envoyé de manuscrit. Parce que je n'en ai pas sous le coude. Je suis assez lent, comme garçon, surtout depuis que je me suis éloigné du plancher des vaches avec le prochain bouquin...

L'auteur est celui qui touche le moins. Normal, j'aurais envie de dire non, mais un éditeur prend à sa charge les corrections, l'impression, la couverture, la traduction au besoin, la promo (quand il y en a), tout cela a aussi un coût et chaque acteur de la chaîne est essentiel. Mais elle peut-être revue. De ce point de vue là, j'aurais envie de te renvoyer aussi vers le Projet Sillex qui propose un schéma intéressant.


En numérique, l'éditeur peut faire des promotions. Est ce fait en accord avec l'auteur ? Car comme tu es payé au pourcentage, la différence est parfois vertigineuse.

Oui, c'est en accord avec l'auteur, sinon il faut s'inquiéter ! Et oui, la différence peut-être vertigineuse. Mais pas pour moi, je pars déjà de très bas.

Où s'écrivent les histoires

On a souvent entendu dire que les anglo-saxons savaient faire des page turner efficaces, mais pas les français. J'ai l'impression que cet axiome n'est plus forcément vrai (quand je lis Trackés, tes romans…) qu'en penses-tu ?

Ah ben merci, dis donc !
Pour avoir lu pas mal de page turner francophones efficaces, je sais qu'il n'est pas vrai. Je me souviens avoir pris une grosse claque en lisant Malhorne de Jérôme Camut, les livres de Christophe (non, mais vous avez lu « Le Camp?), de Manon Fargetton, de Jean-Marc Ligny, Audrey Pleynet (Lisez Ellipses!), Serge Brussolo... il y en a pour tous les publics, tous les âges !


Lecteur papier et/ou numérique ?

Papier le jour, numérique la nuit.

A aucun moment je n'ai eu envie de reposer ce livre.
C'est sombre, prenant, rythmé et plein d'imagination.
Source : Un papillon dans la Lune


Que penses-tu du prix du livre ?


En règle générale, je le trouve correct. En revanche, j'ai halluciné en voyant le prix de de certains auteurs reconnus : livre court, grosse police, grosses marges, papier épais... On te fourgue ça à 21 € sous prétexte que parce que c'est untel, ça se vendra toujours. Ce n'est pas comme ça que c'est censé marcher.


Le Syndicat de la librairie française défend une proposition de loi actuellement en débat au Parlement et qui concerne, entre autres, la fixation d’un montant minimum de frais de port s'imposant à tous pour la livraison de livres. Qu’en penses-tu si jamais tu en pensais quelque chose ? Source

Je suis à 100% pour un prix modique pour l'envoi de livre. Je me souviens avoir payé moins cher pour avoir envoyé un exemplaire de Dormeurs au Québec (tarif livres et brochure à l'étranger) qu'en France où c'était plus du double. Imagine un petit éditeur qui n'a pas de réseau de distribution ou de diffusion...

Emmanuel Quentin,
un auteur aux multiples facettes qui nous surprend à chaque livre.
Source : Les lectures du Maki


Le Mois de l’Imaginaire, une mise en avant salutaire ou inutile ?

Salutaire ! Un peu de visibilité ne fait pas de mal. En revanche une rentrée littéraire de l'Imaginaire, comme cela avait été évoqué un instant, non, je n'y crois guère. Quand on voit le nombre de bouquins de la rentrée littéraire dite « blanche » sombre dans l'oubli quelques mois après leur parution, à cause de l'effet de masse, on se dit, mais quel gâchis.


Un maki m’a signalé que tu lisais beaucoup de littérature classique. Qu'est-ce que cela t’apporte ? Est-ce que tu puises ton inspiration aussi dans ces littératures.

Alors je ne lis pas tellement de classiques, cela m'arrive, mais je lis pas mal de littérature dite "blanche", encore plus depuis que je suis dans mon nouveau poste. En fait, il y a des choses qui m'attirent dans toutes les littératures, de genre ou pas. Je pioche mes lectures en fonction de mes envies du moment. Cela peut aussi être de la jeunesse. Il y a plein de pépites à découvrir partout. Je cherche surtout des histoires qui me touchent, d'une façon ou d'une autre.


J’ai découvert que tu étais un explocréateur. Peux-tu nous parler de ce projet ? Dans quel genre d'événement ces boîtes sont installées ?

Pascal Casolari, que certains connaissent à travers de nombreuses couvertures de livres de l'Imaginaire (il a aussi bossé dans le jeu vidéo et a dessiné des personnages pour le Valérian de Besson), Pascal, donc, a réalisé la couv' d'Où s'imposent les silences. Et lors d'une séance de dédicace dans un librairie à Lyon, il m'a parlé de son projet d'exposition qu'il menait avec Emmanuel Régis autour de la thématique des Ruines. Il y avait de l'image et du son, il manquait du texte et il m'a demandé si cela pouvait m'intéresser de me joindre à eux. J'ai accepté après un petit vertige. Pascal avait déjà réalisé plusieurs tableaux exposant des ruines de mondes imaginaires, des planètes à explorer. Manu, qui avait aussi sonorisé des jeux vidéo pour Infogrames, avait créé des sons de ces contrées éloignées dans l'espace et dans le temps. Il ne me restait plus qu'à écrire des histoires autour de ces ruines. Le maître mot était de se faire plaisir, de se retrouver comme des gamins dans un bac à sable et de ne pas se prendre la tête. S'amuser. Bizarrement, j'ai commencé par écrire une nouvelle sans leurs supports. Ce sont eux qui ont réalisé tableau et sons à partir de ce matériau. Nos échanges ont été extrêmement enthousiasmants. A chaque fois nous nous nourrissons des idées de chacun. Et donc, le but est de scénographier le tout avec, en pièces maîtresses, des cubes qui contiennent le tableau, le son, la nouvelle, des objets, de la matière... et de s'amuser pour les visiteurs à retracer une histoire plus globale, toujours mystérieuse.




Nous avons d'abord exposé notre prototype aux Oniriques de Meyzieu pour prendre la température, puis au festival du Fantastique de Béziers.  A chaque fois, le retour a été une source de motivation pour nous et nous avons donc réalisé notre premier cube sous forme de livre, Mutrae. https://fr.ulule.com/mutrae/


L'idéal serait que nos cubes voyagent dans un grand salon de l'Imaginaire (nous aurons à terme une dizaine de cubes sous le coude), mais nous pouvons tout aussi bien nous installer dans des lieux insolites, nous n'avons pas de frontières !


Ton dernier livre paru, chez 1115 éditions, La faculté des idées noires, est une novella écrite à 26 mains. Peux-tu nous parler de cette folle idée et nous dire pourquoi nous devrions l’acheter (moi c’est déjà fait, mais je n'ai pas aimé).

Tu dois tous les avoir les 1115, non ? (note du chien : ceux de SF oui)
L'idée de la Faculté des Idées Noires, la FIN, est née lors d'un salon littéraire. Comme le dit Frédéric Dupuy dans son avant-propos à l'ouvrage « L'ambiance n' y était plus, et l'humeur autour de la table devenait morose. Mais rapidement, nous avons commencé à plaisanter, nous moquant de nous-mêmes et imaginant transposer cette atmosphère maussade dans une œuvre de fiction.» Je n'étais pas présent à ce salon, mais Fred a ensuite demandé aux auteurs déjà édités dans la maison s'ils seraient tentés d'embarquer dans cette aventure un peu folle de cadavre exquis. Le principe était le suivant: chaque participant n'avait que le chapitre précédent comme base pour faire avancer l'histoire. Nous nous sommes tous amusés comme des petits fous, et ça nous a fait un bien considérable après la période stressante au possible que nous avons tous traversée. Et à voir les premiers retours, vous devriez vous aussi l'acheter. La FIN vous ouvre grand ses portes !


Maintenant que tu es un auteur - un peu - reconnu, lorsque tu débutes un nouveau texte, tu as déjà un éditeur ou pas ?

Alors, j'ai du mal à répondre à cette question. Parce qu'en fait, pour le prochain, je n'ai rien signé. Donc je fais comme si je n'avais pas d'éditeur. Si j'en avais un, il pourrait me le refuser de toute manière. Je ne suis pas pétri de certitudes quand je commence à écrire ni quand je finis d'ailleurs. Le doute, c'est un peu mon moteur, et j'ai tendance à ne jamais rien considérer comme acquis. Ce n'est pas une posture, c'est juste un fonctionnement diablement chevillé au corps. J'aimerais parfois être un peu plus tranquille, mais bon, ça ne se commande pas.


Lors de tes présences aux festivals, t'est-il déjà arrivé de voir un lecteur venir te voir et t'engueuler par rapport à tes textes ? (Note du chien : un jour, j'irai dans les festivals et alors...) Les lecteurs de SFFF sont-ils tous bienveillants ?

Alors pas vraiment pour m'engueuler, mais pour me dire qu'ils m'avaient pris un titre et qu'ils n'avaient pas accroché. Ceux qui n'osent pas contournent parfois les stands, c'est assez rigolo à observer. Car on revoit pas mal de monde sur les salons d'une année sur l'autre. Et d'ailleurs, rencontrer des lectrices et des lecteurs à l'occasion des salons, c'est ce que je préfère, je crois. Pas forcément pour parler de mes propres bouquins d'ailleurs, mais pour échanger autour de la lecture. Ce sont des temps d'échanges très précieux.

On est dans de la SF d'aventure intelligente, immersive,
c'est un puzzle qu'on reconstitue peu à peu
Source : Un papillon dans la Lune


Des projets en cours ?

Oui, cela fait quelque temps que je suis sur mon prochain roman, mais comme je le disais, je suis assez lent. J'ai retrouvé une certaine stabilité depuis que je suis à Angoulême et je m'y suis remis avec sérénité. C'est une histoire qui me tient vraiment à cœur. Comme je le disais tout à l'heure, j'ai quitté le plancher des vaches, je suis sur une autre planète...
J'ai aussi une nouvelle sur le billard et une novella dont les contours se dessinent petit à petit. Je laisse tout ça mûrir en sourdine. Cette dernière histoire a pour volonté de faire peur...


De quoi vont parler ces textes, dans quel genre s'inscrivent-ils ? Quand penses-tu que Lune pourra les lire ?

Le roman s'inscrit clairement en science-fiction, plutôt Planet Opera. Il y sera question de souvenirs... Quant à la novella, elle est encore en gestation. Ce sera du fantastique où le regard aura une importance considérable. En fait, j'ai eu deux images qui me sont venues en tête, les deux étroitement liées et je me suis dit que je ne pouvais pas laisser passer ça. Et ça fait froid dans le dos. Maintenant, il n'y a plus qu'à insuffler ce frisson par les mots, même si je n'exclus pas de glisser quelques photographies à l'intérieur. J'ai hâte en tout cas d'explorer et donner corps à cette histoire.

Quant à savoir à quel moment Lune pourra les lire, cela reste encore un mystère : il va falloir qu'un éditeur accepte tout ça...




Quels sont les livres qui t'ont le plus marqué dernièrement ?

Dernièrement, en littérature générale, c'est Le Démon de la Colline aux loups de Dimitri Rouchon-Borie. La voix de son personnage est aussi déroutante que bouleversante.

En Imaginaire, il s'agit d'Emissaires des morts d'Adam Troy Castro.
Mais je viens de commencer Notre part de nuit de Marina Enriquez et je suis laissé prendre par ce récit.



En BD, j'ai versé ma petite larme avec Jack Joseph, soudeur sous-marin de Jeff Lemire. C'est triste, mais c'est beau !


Je te laisse clore, comme le veut la coutume, cet entretien.

Après t'avoir remercié, je le termine donc en musique :


Je remercie sincèrement l'auteur pour le temps passé à me répondre (30 mails ! De quoi faire une seconde interview). J'ai découvert une personne simple (un beau compliment de ma part) avec qui je pense partager de nombreux points communs. 



Son compte Twitter : https://twitter.com/QUENTINEmmanue5

Une interview de 2019 sur ActuSF : Emmanuel Quentin, ses projets 2019

Une interview vidéo de 2018 : Interview de Emmanuel Quentin à Gres'Imaginaire

Le projet Mutrae sur Actusf


Les avis sur les livres d'Emmanuel Quentin


Les avis d'Un papillon sur la Lune

Les avis des Lectures du Maki

Mes avis



Réponse au teasing sur les réseaux sociaux

Vendredi : Pierre Bachelet
Il s'agissait d'un clin d'oeil au prénom de l'auteur. Pierre Bachelet étant celui qui a créé la BO du film Emmanuelle



Samedi : Blanche Neige et les sept nains
Par rapport au titre d'un de ses romans Dormeurs


Dimanche : Cube le film
En rapport à sa casquette d'explocréateur.

 

 

67 commentaires:

  1. Réponses
    1. Je te retourne le compliment.
      Et Rdv ce soir à 21h pour lui parler en direct via les commentaires.

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  2. Merci pour cette interview passionnante ! :D

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    Réponses
    1. Un plaisir.
      Et si tu veux discuter avec l'auteur, Rdv ce soir à 21h pour lui parler en direct via les commentaires.

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  3. Moi j’ai connu l’auteur par toi,Yogo et Lune,je ne connaissais pas du tout avant.
    Pour moi c’est Dormeurs,Replis et Où s’imposent les silences,j’aime beaucoup sa façon d’écrire. Que du positif !Merci pour ton interview et de nous tenir au courant avec des auteurs qu’on connaît pas forcément.

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    1. J'ai pris énormément plaisir à lire les textes de l'auteur, qui mérite d'avoir un succès plus important à mon sens.
      Si tu as 2-3 questions à lui poser, il réponds via les commentaires ce soir à 21h.

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  4. Une nouvelle fois une interview très sympa, merci à vous deux (trois/quatre) !
    "J'ai aussi une nouvelle sur le billard" : une nouvelle d'imaginaire sur la thématique du billard ? Ça c'est tentant. 👀

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    1. Je pensais que c'était le billard table d'opération ! Cela reste tentant tout de même.
      ET merci

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  5. Super interview ! On sent votre complicité.
    C'est d'ailleurs à cause de vous trois que j'ai lu Replis et j'ai pas été déçue ;)

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  6. Au troisième top, il sera 21 heures (UTC +1 - Heure de Paris) ! Bonsoir à tout le monde !

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  7. Bonsoir Emmanuel,
    Alain Damasio, 1000 000 ventes quelques mois après sa sortie.
    Comment né le succès ? l'insuccès ?

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  8. Bon ça commence bien, j'ai tapé ma réponse et me suis déconnecté...
    Qui a dit que j'étais nul en informatique ?^^
    Je disais donc, première question difficile ! A laquelle je ne suis pas en mesure de répondre car je ne connais pas encore le nombre de mes ventes... Bon OK, si j'avais atteint celui que tu évoques, je le saurais sans doute déjà. Le tout, au final, c'est de tracer sa route à son propre rythme (et de la faire avec plaisir)

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  9. Moi je suis juste en mode fangirl là 🤣
    Non sinon le concept du livre à 26 chez 1115 ça marche vraiment ? Le résultat doit être étonnant. Comment on s'insère dans une histoire comme ça ?

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  10. Hey, c'est moi qui vais rougir, attention ;)

    Quand Fred des éditions 1115 a proposé l'idée, je me suis effectivement dit que c'était un truc un peu dingue, mais je ne me suis pas interrogé trop longtemps. Je me suis dit que si Fred balançait un tel concept, c'est que ça pouvait marcher. Et donc, j'ai reçu le chapitre 7 avec la mission d'écrire le 8 sans rien savoir des 6 premiers. C'était bizarre. J'ai relu plusieurs fois le 7 et je me suis dit, ah ben si, je vais tenter le coup. Mon premier jet a été retouché pas mal de fois parce que j'écrivais des choses qui entraient en contradiction avec des faits qui s'étaient déroulés avant. Et après plusieurs ajustements, ça a matché. Et au final, vraiment, c'est surprenant d'arriver à une telle cohérence dans l'histoire.

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  11. Emmanuel, fait ta réponse dans Répondre !!! (tu as vraiment été blogueur ?)

    Est ce que tu fais attention à l'actualité scientifique ? Lorsque tu entames un livre, fais tu des recherches dans les études scientifiques ?


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    1. Oups, désolé. Disons que mon interface n'était pas tout à fait la même (comment ça je suis de mauvaise foi ?)

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  12. Alors, j'adore ça ! Il y a beaucoup de concepts qui me passent au-dessus de la tête, mais vraiment j'adore ça. Je consulte souvent la page Sciences du Courrier International, je trouve leur angle d'approche intéressant. Quelques histoires sont nées de ces lectures. Dont la dernière nouvelle sur laquelle je travaille actuellement. Sans doute parce que ces articles sont reliés aussi à notre quotidien ou à notre avenir proche.

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  13. Dans un commentaire sur FB suite à l'entretien :

    "Top !!! 😊On a beaucoup de chance de travailler avec toi!!!! Drôle et optimiste en toute circonstance et humble avec ça!!! 😊"

    C'est réellement le reflet de ta personne ?

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    1. En tous cas c'est pas le reflet de la tienne 🤣🤣🤣

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    2. Euh... je ne sais pas. Pas évident de parler de soi, ni de savoir réellement l'image que les autres perçoivent de toi. Disons, que j'essaie d'être optimiste, oui. Parce que sinon, dans le cadre du boulot en particulier, ce n'est pas facile d'avancer.

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    3. Le reflet inverse de moi 🤣🤣🤣

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  14. Par contre, je ne fais pas forcément des recherches spécifiquement avant l'écriture. Dans où s'imposent les silences, par exemple, je ne savais pas encore en entamant le récit, le point d'origine de tous mes personnages, ni ce qui avait provoqué leur séparation.

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  15. Tu viens l'année prochaine aux Utos ? On a des cookies 😈

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    1. Cookies ? OK je serai là ! :D (punaise j'arrive même pas à faire des émojis comme vous. Le chien doit avoir raison, je suis une quiche en informatique.)

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    2. C'est parce qu'on est sur nos téléphones 🦄 on triche

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  16. Je te préfère dans la version courte. Généralement tes conclusions sont plus surprenantes, plus efficaces, plus rebondissantes que dans les versions longues.

    En fait je n'ai pas vraiment de question en rapport avec cela mais je te laisse répondre quand même !

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    1. Les nouvelles se prêtent peut-être plus à des conclusions surprenantes. Roald Dahl le fait à merveille dans ses recueils de nouvelles (Kiss kiss, Bizarre bizarre! )et Fredric Brown également avec ses short short stories (Ah, Fantômes et farfafouilles...) Cela dit, je ne fais pas dans le trop long non plus. A part peut-être avec le prochain, là je pense que je vais exploser mes compteurs habituels. Et j'espère que cela te plaira malgré tout ;)

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  17. Ton prochain roman, il a un nom de code ou un titre de travail ?

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    1. Pour la petite histoire le concernant, j'ai fait un rêve totalement idiot où une libraire me disait qu'elle était désolé, qu'elle n'avait pas mon dernier livre et que c'était bien dommage parce que c'était celui que les lectrices et lecteurs appréciaient le plus. Elle m'a soufflé le titre dans mon rêve. C'est parti de là...

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    2. Et le titre qu'elle m'a soufflé a aussitôt généré une histoire.

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    3. Rose à paillettes ! Coooool

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    4. Plutôt rouge, mais rien à voir avec le sang.

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    5. Je ne sais pas écrire, ni peindre, bref je ne suis pas artiste, et parfois mes rêves me le font regretter !

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    6. Je vais venir te les enregistrer !

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  18. Quel est le livre que tu as le plus vendu ?
    Correspond t-il au livre que tu aimes le plus ?

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    1. Dormeurs, aujourd'hui épuisé, avait été tiré à 500 exemplaires. Où s'imposent les silences à 1000. Et je crois qu'ils sont à peu près au même nombre de ventes tous les deux (je ne compte pas le numérique, je ne me souviens plus des chiffres). Pour Replis, grand format et poche confondus, je n'ai pas encore les chiffres. Mais forcément un passage en poche, ça génère plus de visibilité. Au royaume des vivants ne fonctionne pas mal du tout. On s'approche même d'une réimpression.

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    2. Et je les aime tous à leur manière. Ils correspondent chacun à des souvenirs d'écriture très précis. Dormeurs,parce que c'était le premier. Où s'imposent les silences parce que j'ai kiffé cette histoire (je l'avais en tête depuis longtemps, en ce qui concerne la trame principale) et Replis, parce que j'ai osé abordé des choses plus personnelles dedans. Au Royaume des vivants, parce que c'était drôle de revisiter le hard boiled dans un contexte futuriste.

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  19. Tu te réveilles éditeur, quelles autrices, quels auteurs tu publierais ?

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    1. Wahou ! Plein ! Les autrices et auteurs que j'aime : Li-Cam,Pierre Bordage, Jean-Marc Ligny, Ketty Steward, Jonathan Coe. Ah là, là, je ne sais pas il y en aurait beaucoup !

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  20. Je sais que tu aimes beaucoup Jonathan Coe, est ce que tu as d'autres auteurs/autrices que tu suis assidument ?

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    1. Ah, mais Jonathan Coe, pour moi , c'est... fanboy attitude !
      Mais il y a plusieurs personnes que je suis assidument, ou certains que je suivais avant. J'ai eu une grosse période où je lisais tous les Philippe Djian, les Jonathan Tropper. Il y a bien sûr Paul Auster (Fanboy encore), Pete Fromm, Dan Simmons... et des maisons d'édition aussi, dont j'adore les lignes éditoriales (Monsieur Toussaint Louverture ; L'Atalante ; Gallmeister..) Il peut m'arriver d'être déçu par tel ou tel titre, mais en général, c'est beaucoup de plaisir.

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    2. Merci pour l'interview et les réponses de ce soir.
      En attendant de lire tes prochains textes.

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    3. Ah je découvre ton message Yogo ! J'ai arrêté de jouer aux jeux en ligne (😉) alors j'ai pu me repencher sur les prochains textes. Merci à toi !

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  21. Parlons Wilson.
    Le 05 octobre 2018, il publie sur FB un message disant qu'il a transmis son manuscrit à l'éditeur. (https://www.facebook.com/photo/?fbid=2148229335236410&set=a.1091412194251468)
    Depuis, silence radio.
    Toi qui connais mieux que moi les coulisses de l'édition, que penses tu de ce délai ?

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    1. Ah Wilson !
      C'est bizarre non, autant de temps. Après ça dépend la taille de la bête, le travail que peut lui demander son éditeur... no news depuis, t'es sûr ?

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    2. Je n'ai pas vu tous ses posts, mais je ne pense pas...

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    3. Tu as essayé de demander à Gilles Dumay qui l'éditais jusque là ?

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    4. Non, je vais tenter, belle proposition.

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    5. Je pense qu'il aura des infos. Si je le croise, je lui demande !

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  22. Bonsoir.
    As tu prévu des dédicaces en région Paca,dans le quart Sud Est.?

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    1. Bonsoir Greg !

      Alors j'y étais au mois de juin dernier, au Festival du Fantastique de Béziers (où j'habitais d'ailleurs, après Avignon et une courte escale à Montpellier) et normalement, j'y retourne l'an prochain. Sinon, je reste ouvert à toute invitation, en salon, librairie, ou bibliothèque. Ce serait même avec plaisir.

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    2. Ah oui, en PACA... bon faut que je me ressaisisse ! ;)

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  23. Au troisième top, il sera 22h18, l'heure d'aller retrouver des personnages imaginaires... Merci à tous et à bientôt !

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  24. Très chouette interview, de même que le jeu des questions/réponses en commentaires ^^

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  25. Une fois de plus l’interview est bien menée avec 2 camarades blogueurs-se et pas des moindres.
    Et bravo surtout à Emmanuel Quentin que l’on commence à mieux connaître et qui s’est prêté au jeu.
    Et merci à vous.

    Un libraire.

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    1. Merci, ça fait plaisir.
      Emmanuel Quentin va bientôt faire parti des auteurs dont on parle !

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    2. Oui, ça fait très plaisir. Merci !🙂 (Hey je suis enfin arrivé à faire un smiley ici !)

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  26. Super intéressant, merci pour cette nouvelle interview!!

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