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L'effet coccinelle

janvier 10, 2022

 

Yann Bécu, Les Éditions de l'Homme sans nom, 2021, 320 p., 10€ epub sans DRM


Une mission impossible, Ethan Hunt est en vacances.
Que faire ?
Appeler en renfort une équipe de bras cassés aliens !

Présentation de l'éditeur :

Le lancement de l'Homo Sapiens, c'était une idée pourrie. Génétiquement trop instable. Le service Créa avait prévenu dès le début. Ils préféraient de loin le projet Bonobo. Question score de paix, une vraie promenade ! Bonobo Sapiens, ça aurait signifié la résolution du moindre conflit par le sexe... Chantier pépère, en somme. Tu parles ! Les boss du 33e étage n'avaient rien voulu entendre. L'Homo Sapiens c'était parfait pour eux : audacieux, vendeur, et tellement sexy sur le papier.
Sur le papier, peut-être, mais sur le Terrain... Parce que nous autres on est les techniciens, les larbins de la création... "Les Boueux" , comme ils disent en haut lieu. Siècle après siècle on patauge dans ces eaux crapoteuses. Et chaque fois qu'on prend possession d'un corps ici-bas, on en paie le prix : coups de chaud, coups de froid, coups de pompe, coups de blues, coups de foudre, toute la chimie humaine s'impose à nous...
Alors forcément, il arrive qu'on gaffe. Or notre récente bourde risque de coûter cher. Si on ne la rattrape pas très vite, l'humanité va droit dans le mur... Adieu, triple A. Adieu, Homo Sapiens. Et bonjour les sanctions. Avec L'Effet Coccinelle, Yann Bécu développe une idée vertigineuse... Si une "preuve divine" était publiée, aussi éblouissante soit-elle, il resterait tout de même une question potentiellement explosive : quelle branche de quelle religion a misé sur le bon cheval ?


Mon ressenti :

L'effet coccinelle, rien que le titre m'a fait rire tout le long de ma lecture. Malheureusement, je ne peux rien vous en dire, divulgachache et tout et tout. Mais ce titre résume parfaitement le contenu.

A une certaine époque, la mode était à l'invasion alien invisible. Puis c'est passé de mode. Et Yann Becu a décidé de remettre le sujet sur le tapis et il a bien fait. Car c'est drôle, pas lourdingue, mais drôle. Un humour qui me plaît à moi, dont plutôt noir, grinçant, légèrement absurde et sarcastique.
Le pitch : un vaisseau traverse l'espace en ensemençant la vie sur des planètes. Seul limite, à chaque fois l'espèce doit être originale et la planète vivre en paix. Mais après moultes expériences, les idées se fanent, on en arrive sur la Terre et la création des humains...

Scénario improbable pour réalisation réussie haut la main. Un xéno-road trip à travers l'Europe et la Hongrie. Les trois aliens que nous suivons sont les petites mains, les premiers de corvée. Pas forcément très intelligents mais remplis de malices, malins et taquins, c'est une équipée sauvagement drôle qui égratigne nos travers d'humains, nous, l'espèce la plus intelligente de l'univers. Cerise sur le chapeau, l'auteur s'amuse avec le libéralisme et le monde de l'entreprise, mais aussi la religion.

Contrairement à son précédent roman Les bras de Morphée qui m'avait aussi bien fait marrer mais était sorti de ma mémoire sitôt lu, L'effet coccinelle reste bien dans mon cerceau. J'attends le prochain roman de l'auteur avec impatience.

Yuyine a passé un sacré bon moment de lecture, Le nocher des livres a passé un moment très agréable
 

Célestopol 1922

septembre 23, 2021

 

Emmanuel Chastellière, Les Éditions de l'Homme sans nom, 2021, 400 p., 10€ epub sans DRM

 

Emmanuel Chastellière était-il dans la lune en pondant ce recueil ?
Je n'ai aucun doute sur le sujet, vu que j'ai eu l'impression de me balader pour de vrai dans cette ville de Célestopol.


Présentation de l'éditeur :


Une année à la découverte des mirages et des merveilles de la cité sélène, joyau de l'âme slave arraché à la Terre, entre les mains d'un duc au destin défiantle cours du temps.
Une année où croiser dans ses rues Marie Curie, l'archiduc François-Ferdinand ou Howard Carter, mais aussi humbles ouvriers, voleur volubile ou automates au cœur de cuivre. Entre ruines lunaires à explorer, un championnat du monde d'échecs à préparer ou des complots à déjouer...
Les canaux ambrés de la ville n'ont pas fini de vous dévoiler ses secrets !


Mon ressenti :


Il y a deux ans, Célestopol premier du nom m'avait laissé un goût d'inachevé, mais il est toujours resté dans ma mémoire avec quelques flashs de cette cité lunaire. Alors, lorsque ce Célestopol 1922 a fait son apparition, je n'ai pu que l'acheter (au prix fort soit dit en passant, l'epub étant en promotion quelques jours après mon achat et l'auteur n'a pas voulu me rembourser la différence)



Comme dans tout recueil, les nouvelles composant Célestopol 1922 vous emmènera avec elles sur notre satellite, d'autres vous feront garder les pieds sur terre. Mais quoiqu'il en soit, j'ai vraiment apprécié me plonger dans les tranches de vie des différents personnages. L'auteur arrive à poser l'ambiance, à nous rendre réel cette cité imaginaire. J'ai beaucoup apprécié le fond de luttes sociales qui s'en dégage, luttes sur bien des aspects de notre société. Cerise sur le gâteau, ce fond ne vient pas prendre le pas sur le récit, mais l'accompagne en douceur. Les textes se répondent parfois entre eux, dessinant peu un peu un portait de Célestopol.
Seule question que je me pose : Faut-il avoir lu le premier recueil pour le lire ? Je n'ai pas d'avis trancher. Le premier vous fera part de la construction de cette cité, vous présentera quelques personnages fil rouge, mais je me dis que l'on peut très bien s'immerger dans ce 1922 et savourer les précisions plus tard. A vous de voir, mais il y a de grandes chances qu'après votre lecture d'un des livres, vous vous jetiez sur l'autre.

Célestopol 1922, voilà un titre qui donne le LA : une ville lunaire en 1922, ce que contredit fortement le premier texte, Toungouska, se situant sur la terre principalement en 1908 ! Mais à la décharge de l'auteur, cette mise en bouche arrive à dresser un background de belles manières.

Dans Mon Rossignol, un couple d'amis se retrouvent quelques années plus tard. L'une en bas de l'échelle sociale, l'autre comme député sur la pente descendante. Leurs idéaux vont-ils accorder leur violon ? Un texte qui explore les classes et luttes sociales en montrant comment se décident les acquis sociaux. Très bon texte au goût amer.

Sur la glace nous narre la volonté du Duc, le grand manitou de la ville, d'organiser une compétition de patinage avec le meilleur patineur de la Terre qui avait mis un terme à sa carrière. Une occasion d'approcher de plus près les fameux automates qui peuplent la cité. Toujours politique, ce texte montre que quiconque est toujours sous une férule et ce qu'il en coûte de s'écarter de la norme social.

Memento Mori conte l'histoire d'un père et ses deux filles dans le quartier riche. Il élève seul ses filles alors que sa condition sociale ne cesse de se dégrader, comme la maison qu'il ne veut quitter, car elle porte en elle les souvenirs de sa femme décédée. Tous les éléments sont réunis pour le drame. Un texte qui m'a moins emporté, un peu linéaire et sans enjeux qui m'intéresserait.

Dans Une nuit à l'opéra Romanova, le plus célèbre des tours de magie est en vente aux enchères, rameutant les magiciens de la terre. Célèbre, car il contient une malédiction : chaque magicien l'ayant eu entre les mains est mort avant de montrer son tour. On continue d'explorer les us et coutumes de Celestopol et aussi d'en apprendre plus sur certains personnages récurrents. Un bon texte, mais je suis toujours émerveillé devant un tour de magie.

Le Correcteur de fortune, un être ayant le don de chance quitte la terre pour Célestopol. Mais la chance semble tourner... Même si la chute se devine assez vite, on passe un bon moment à se demander si la chance va nous sourire ou si l'auteur va nous rouler dans la farine.

Katarzyna : Un bar interlope, une femme, une cuite et une relation non consentie. Pas la soirée idéale. .. nous allons découvrir l'histoire de cette femme. Un texte d'ambiance, plus SF que les précédents qui va nous emmener sur des chemins priestiens.

Place au féminisme dans Le revers de la médaille, l'histoire d'une femme passionnée de livres et de liberté qui va faire la rencontre d'une personne qui va faire changer sa vie. Avant de faire la révolution, que faut il faire pour préparer les mentalités ? Un texte un peu trop rapide pour être tout à fait crédible. Quelques dizaines de pages n'auraient pas été de trop pour cerner la psychologie des personnages et rendre cela réaliste.

Un visage dans la cendre : Un voleur de bas étages accepte une mission de la dernière chance pour avoir un peu de thune : retrouver le chat d'une bande de gosses de rues. Une escapade fantastique dans des entrailles de Celestopol que j'ai beaucoup apprécié

La malédiction du pharaon m'a laissé un peu de marbre, avec son histoire mettant en scène un certain Howard Carter, un archéologue sur le déclin se voit offrir une offre irrésistible.

Un vétéran de guerre, une fabriquante de masque en porcelaine et une maison close, les protagonistes de Paint Pastel Princess. Lui tente d'oublier son passé traumatique, elle d'oublier sa laideur en créant de la beauté, et la maison utilise les automates pour assouvir le plaisir de riches. Je n'ai pas été trop étonné par le dénouement trop convenu, mais l'histoire offre quelques belles péripéties et se focalisent sur l'esclavage des automates.

La fille de l'hiver : Une sauvageonne erre dans les rues de Célestopol et semblerait être dotée de pouvoirs surnaturels. Un ton plus dramatique pour ce récit fantastique et SF qui met enfin en avant le personnage qui ne cesse d'hanter ce recueil, le fameux Duc.

Danser avec le chaos clôt ce recueil, une lovecrafterie qui ne m'a pas emballé. 

Les bras de Morphée

septembre 20, 2021

 

Yann Bécu, Les Éditions de l'Homme sans nom, 2019, 296 p., 6€ epub sans DRM

 

Une dystopie peut elle être drôle ?
Yann Bécu a son avis sur la question.


Présentation de l'éditeur :


Morpheus est un mystère.
Il laisse songeur, littéralement. On s’assoupit en un clin d’œil, on dort d’une traite, on se réveille comme une fleur. Rien de déplaisant en soi. C’est tout le reste qui nous tue.

Morpheus, c’est ce sommeil qui nous cueille sans prévenir, pour une durée qu’on ne choisit pas.

Morpheus, c’est le nom plutôt musical d’une belle saloperie. Il faut l’imaginer comme une berceuse, un requiem.

Voici un futur proche où l’on veille en moyenne quatre heures par jour. En amour, à l’école, au travail, la routine a forcément l’allure d’un sprint : faire vite, faire court, ne pas trop ramener sa fraise… Trois lois sacrées que Pascal Frimousse profane au quotidien.




Mon ressenti :


Un jour, l'humanité se prend un virus étrange sur la tronche qui endort de plus en plus l'humanité. Conséquence immédiate, un sacré boxon. Difficile de faire tourner la machine alors que la main d'oeuvre manque. Nous sommes quelques années après ce grand cataclysme, la République tchèque s'en sort un peu mieux que le reste du monde...
 
Les hypothèses allaient bon train : vengeance de Dame Nature, punition divine, fuite d’un laboratoire polonais, invasion des Atlantes, coup de pute des Slovaques, pour n’évoquer que les plus raisonnables.
 
L'auteur tire les conséquences sociétales d'un monde où tout part à vau l'eau et où il faut tenter de survivre par tous les moyens.
Encore un livre qui met le moral dans les chaussettes ? Que nenni, ici on se marre su désespoir. Humour potache, acide, noire, cynique, l'auteur nous sort le grand jeu. Sous la pochade surréaliste, quelques belles saillies sur les travers de notre temps et la connerie humaine.

Brassards, pétards rutilants et coups de sifflets, rires sonores des mômes qui sillonnent la foule en riant, tourniquets des matraques, toute cette agitation revêt un petit air jovial de kermesse fasciste

J'ai pris un énorme plaisir à lire ce roman qui m'a fait parfois penser à La Trilogie Trademark de Jean Baret. Seul souci, quelques semaines après ma lecture, l'intrigue a quasi disparu de ma mémoire, l'occasion de le relire ?

l’échafaud scolaire de Prague 4 est enfin réparé, un grand bravo aux élèves de la 6e techno du lycée Kepler et à leur professeur pour ce beau projet pédagogique ; dès jeudi les exécutions reprennent aux heures de récréation habituelles…


Le roman se termine par un petit glossaire, car oui, la connaissance, avec si peu de temps de réveil disponible, en a pris un sacré coup dans la gueule.
 
Dadaïstes : Folklore, Litt. Autre nom des chevaliers de la Table ronde, ordre légendaire au service du roi Arthur. Passent leur vie sur leur monture.
 
Hara-kiri : Médecine, Japon féodal. Césarienne pratiquée sur l’épouse d’un samurai au moyen d’un scalpel sacré (wakizashi). L’intervention chirurgicale doit permettre la mise au monde d’un guerrier (bushi) parfait. Variante : le seppuku (coutelas tantō ingurgité par la mère, le bébé samurai pratiquant l’incision libératrice in utero).
 
Rainbow Warrior : Années 1990. Navire porte-drapeau du mouvement homosexuel maori (voir All Blacks). Emblème : la licorne.
 
Théorie du genre : Années 2000, Théolog. Clame le caractère acquis de la sexualité des anges, et par-delà de tous les êtres vivants : « On ne naît pas ange, on le devient. » Théorie très largement invalidée par la preuve de l’existence des femmes (2040).
 
J'ai remarqué qu'un nouveau roman de l'auteur était sorti, L’effet coccinelle :
Quand la preuve indubitable de l’existence de Dieu est publiée sur Terre, l’exaltation du premier soir est de courte durée : « Dieu existe », d’accord, mais au fait… lequel ?
 

 — Donc, dès qu’on m’interroge, je me tais et je regarde de haut ?
Il hoche la tête :
— Ta taille rend pas la chose évidente, mais je te crois assez gymnaste pour réussir à regarder de haut depuis le bas. Tout en souplesse, Frimousse.


Drôle, vif, décapant selon Gromovar, Yuyine vous donne un ordre : "Lisez-le!"
Le maki préfère lui le réalisme au surréalisme.

 

La 25e heure

mai 11, 2016

Feldrik Rivat, Les éditions de l'Homme sans nom, 2015, 12€ epub sans DRM


Décembre 1888. Alors que le bon peuple de Paris s’interroge sur cette tour que l’impérieux Gustave Eiffel fait éditfier à grands frais, d’étranges rumeurs circulent dans les faubourgs de la capitale : les morts parlent !

Interpellé par la presse à ce sujet, le préfet de police M. Henry Lozé tourne en ridicule « les plaisanteries de quelques coquins ». Ainsi parle-t-il devant le beau monde, sous les feux électriques du parvis de l’Opéra Garnier. Mais, depuis l’ombre de ses cabinets, l’homme lance sur cette affaire les plus fins limiers de la République.

Pendant ce temps, l’Académie des sciences en appelle à ses éminents savants pour que la pensée rationnelle, une fois pour toutes, triomphe des ténèbres de l’obscurantisme.

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