Le Paradoxe Béranger

 

Southeast Jones, J.C. Gapdy, MVO Éditions, 2025, 275 p.


Comment découvrir l'histoire cachée de notre monde sans verser dans le complotisme ?
C'est le paradoxe Béranger !


Pitch de l'éditeur :

Antoine Béranger, journaliste breton expatrié à Londres, est plutôt fauché ; sans travail, il vit dans un squat et se nourrit à la soupe populaire. Jusqu’au jour où un inconnu sapé comme un milord lui propose une formation pouvant déboucher sur un emploi.
Lequel ? Il l’ignore. Tout ce qu’il sait, c’est que non seulement il sera payé, mais également nourri et logé.
Ainsi, que cette affaire soit clean ou pas, il accepte.
C’est durant cette formation qu’il va apprendre que le monde n’est pas ce qu’il paraît. Oh, bien sûr ! Il connaît l’existence du petit peuple, des créatures de la nuit et de quelques autres qu’il vaut mieux ne pas fréquenter. Quant à la magie, il ne la pratique pas, tout au plus maîtrise-t-il un ou deux charmes simples. Mais apprendre que tout ce qu’il sait de son monde n’est peut-être pas vrai a de quoi l’ébranler au plus profond de son être.
C’est ainsi que, des bas quartiers de Londres au confins du système solaire, il va être ballotté, malmené, jeté de révélation en révélation, jusqu’à douter effectivement de la réalité.
Mais en fait, de quelle réalité s’agit-il ?

 

Mon ressenti :

Nous sommes à Londres, quelques années après la guerre contre les tripodes de H.G. Wells. Oui, vous avez bien lu, les tripodes de La Guerre des mondes. Nous suivons un pigiste pour un journal spécialisé dans le paranormal, qui passe son temps dans des quartiers délabrés à récolter des histoires plus ou moins crédibles à vendre au public.

Dès les premières pages, on ressent l'influence de la littérature d'antan, celle où la SF ne s'appelait pas encore SF, mais romance scientifique ou merveilleux scientifique. Les auteurs prennent leur temps pour poser le décor, ce qui permet de s'immerger dans l'atmosphère singulière du roman, qui semble pourtant étrangement familière. Tout au long du récit, des indices sont glissés, laissant entendre que la guerre des tripodes n’est qu’un des nombreux mystères qui composent la face cachée de cet univers. L’histoire évolue ainsi entre uchronie, histoire secrète, réalisme magique, fantastique, et bien sûr, science-fiction. J’avais peur que le mélange ne prenne pas et que les auteurs sacrifient l'intrigue sur l'autel d'un lectorat plus large. Mais au final, l'impression qui m’est restée après ma lecture, c’est que ces auteurs ont dû vendre leur âme au diable – ou pire encore, à de Grands Anciens – pour réussir à emmêler les fils de leur récit, et surtout pour me surprendre à maintes reprises, rebattant les cartes de ce que je pensais comprendre de leur monde.

Difficile de vous en dévoiler davantage sans gâcher l'effet de surprise, que c'est le genre de livre que tu finis le plus vite possible pour connaitre les ressorts de cette histoire. Personnellement, je ne suis pas un grand fan des récits où la magie intervient, mais ici, cette dernière prend une forme particulière, plus proche de cette fameuse maxime d'Arthur C. Clarke : "Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie". La seule petite déception pour moi réside dans le passage plus "space-opera", avec ses batailles et tout le reste. Je n'ai jamais été vraiment fan de ce genre, et cette fois encore, cela se confirme.

Au final, un très bon moment de lecture, qui réussit à relier les époques de la science-fiction de belle manière. Et pour ceux qui souhaitent s’immerger davantage dans cet univers, la nouvelle L'affaire Caldwell de Southeast Jones est disponible gratuitement sur le site du Galion des étoiles. De quoi se plonger encore plus profondément dans l'atmosphère de ce roman.

 

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