Le Déluge

 

Stephen Markley, Albin Michel, 2024, 1039 p., 17€ epub sans DRM



Le monde va mal. Le climat déraille, les politiques sont pourris jusqu’à la moelle, les fascistes sont des monstres, les gauchistes des terroristes…


Pitch de l'éditeur :

Californie, 2013.Tony Pietrus, auteur d’un livre-choc sur le dérèglement climatique, reçoit des menaces de mort. Provocation, canular, avertissement ? Le scientifique, qui a prophétisé le chaos à venir, se heurte en effet à un profond déni et assiste, impuissant, à la destruction de la planète. Des supertyphons aux mégafeux, du complotisme antiécologique au capitalisme de surveillance, catastrophes et violences précipitent l’humanité au bord du gouffre.

 

Mon ressenti :

Deux livres en un. L'un centré sur le roman catastrophe, l'autre sur l'action politique. Mais j'ai eu l'impression que ces deux récits étaient mal imbriqués.

1000 pages, et seulement deux mentions de la France ! Et encore, chaque fois noyée dans une longue liste d'autres pays. C'est quand même étonnant, quand on pense que la France a organisé la COP à Paris, que nous trions nos ordures, et que nous sommes le pays avec l'énergie la moins carbonée. Sans parler du fait que nous sommes la destination la plus touristique, le pays le plus accueillant, le plus beau…
Derrière l'ironie, il y a l'un des problèmes majeurs du roman : l'hégémonie américaine.

Oui, tu as raison, tu as déjà lu ce genre de roman, avec la même couverture et cette citation de Stephen King en bandeau. Mais ici, on parle d’un bouquin de 1000 pages, soit l’espace nécessaire pour développer une intrigue, des personnages, un univers, le monde d’après dans toute sa splendeur. Pourtant, malgré ces 1000 pages, c’est du réchauffé. Je m’attendais à des personnalités solides, des individus bien caractérisés avec lesquels je pourrais m’identifier, mais non, que dalle. Les histoires de chacun s'entrelacent, et pour bon nombre d’entre eux, j'ai mis plusieurs pages à savoir qui ils étaient vraiment. À part quelques rares éclaircies, ça reste trop dispersé pour m’embarquer complètement. Et c’est dommage, car lorsque le roman se préoccupe de ses personnages, cela sonne vrai.

Le roman se concentre essentiellement sur l’aspect politique, et là, on n’apprend rien de neuf : la lutte pour le pouvoir, les fascistes qui tirent les ficelles, les manœuvres en coulisses. Et là, franchement, moi la politique, ça m’ennuie profondément, donc... Il y a bien cette héroïne qui veut changer le monde, mais l’auteur en fait une anti-héroïne détestable, à tel point qu’on n’a aucune envie de s’en rapprocher.

Comme dans un mauvais blockbuster, les catastrophes se succèdent, les morts s’accumulent, et à chaque fois, d’autres catastrophes suivent. Mais tout cela reste distant, comme un reportage télé, du grand spectacle pour faire réagir le public. Et là, c'est carrément l’esprit américain. Certes, sans les États-Unis qui s’engagent sur le climat, il serait difficile d’obtenir un changement global, mais c’est un peu oublier d’autres acteurs majeurs comme la Chine ou la Russie, qui sont tout aussi des mastodontes dans ce domaine.

Le roman se lit facilement au début, mais arrivé à mi-chemin, ça devient long. Très long. Je passe une ligne, un paragraphe, puis une page, juste pour voir où tout cela va nous mener. La tension retombe, et avec elle, mon intérêt.

En résumé : optez plutôt pour la trilogie climatique de Jean Marc Ligny ou Terra Humanis de Fabien Cerutti, c'est peut-être pas parfait, mais c'est français. 😅

Les lectures du Maki y a vu plus de qualités que de défauts

2 commentaires:

  1. bouquin interrompu à 200 pages, vais le reprendre mais déjà trop américano-centré

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  2. En même temps, est-ce qu'on a déjà vu un roman américain ne pas être américano-centré ?
    En tout cas je te remercie, ta chronique est pile ce qu'il me fallait pour être sûr de ne jamais tenter cette brique.

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