La muraille sainte d'Omale. Omale Tome 2

Laurent Genefort, Denoel, 2004, 378 p., 11€ epub avec DRM

 

Le roman La muraille sainte d'Omale ouvre ce tome 2 composé en outre de 7 nouvelles, difficilement trouvable individuellement, un lexique assez vaste et un avant propos de l'auteur résumant succinctement l'histoire d'Omale, permettant aux lecteurs n'ayant pas connaissance des autres romans du cycle de le lire de manière indépendante.

Après seize siècles de guerre entre les Humains, les Chiles et les Hodgqins, la paix vient timidement de commencer, de suite menacer par un exode massif de populations vivant en quasi autarcie, mélange d'intégristes et de racistes. Des rumeurs font leur apparition sur la présence d'une "gueule de l’apocalypse" au sein de la muraille sainte d'Omale. Une équipe inter-espèces est envoyé sur place afin de tenter d'enrayer le phénomène risquant de mettre à mal le fragile équilibre entre les trois races.



Troisième roman du cycle, La muraille sainte d'Omale s'affranchit - presque - des défauts que j'avais ressenti de ses prédécesseurs. Umdenker, le fils de rentier devenu chef de gang puis chercheur arrive un peu trop à pic dans l'histoire pour y croire totalement, mais c'est le seul réel bémol de ce roman.

Omale a un peu les caractéristiques de la fantasy et du roman d'aventure. Il manquait un peu de SF à mon goût dans les précédents récits, et Les conquérants d'Omale faisait l'impasse sur des explications supplémentaires au premier épisode. La muraille sainte d'Omale comble ce manque et des hypothèses sur la particularité de ce monde parsème l'histoire. Ce faisant, la science fiction revient un peu sur le devant de la scène pour mon plus grand plaisir.

Les personnages sont mieux caractérisés, les pérégrinations plus vraisemblables. L'occasion de parcourir des milliers de kilomètres de l'Aire humaine, de découvrir les populations qui l'habitent. Laurent Genefort nous parle d'ouverture d'esprit, de fraternité mais aussi de leurs opposés. La peur de l'autre, qu'elle soit de fait ou savamment entretenu par la religion ou les édiles politiques, hante l'Omale profonde.

Pour moi, ce roman donne enfin un splendide écrin à la pépite Omale.


Autres critiques du cycle :
Omale
Les conquérants d'Omale
La muraille sainte d'Omale
Les Omaliens
Les vaisseaux d'Omale, à venir

— Je suis individualiste, cela fait partie de la réputation de ma reh, rétorqua Haka en pivotant légèrement vers Forstine. Mais c’est en tant qu’individu que je me préoccupe de l’intérêt général.

Tu ferais un piètre joueur de fejij, se dit Haka. S’il y a une chose que le jeu nous enseigne, c’est qu’en certaines circonstances l’absence d’action est une forme d’action. Qu’elle est l’inverse de la passivité si on l’intègre à son mode d’action général. 

Se pourrait-il qu’il en soit des religions comme des espèces animales : que l’une chasse l’autre à l’exemple d’un animal mieux adapté à son milieu ?

Dans le discours qui suivit, Haka décela la rhétorique guerrière employée de toute éternité : ils menaient une guerre juste destinée à libérer le peuple de Mabal injustement opprimé par ses édiles. La probabilité qu’il leur faudrait éliminer une bonne partie du peuple en question, et peut-être même la majorité, pour sauver l’autre partie ne fut évidemment pas soulevée. En réalité, cela ne revêtait aucune importance. L’heure n’était pas aux questionnements.

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