Explocréateurs de ruines futures
À la croisée de l’art visuel, du sound design et de la narration, les Explocréateurs vous invitent à franchir un seuil, celui d’une expérience sensorielle inédite : l'exploration avec tous vos sens des ruines de civilisations futures, des fragments d’un temps encore à vivre.
Pascal Casolari, Emmanuel Régis et Emmanuel Quentin, architectes de ce voyage science-fictif, vous plongent dans un univers où les frontières du réel s'effritent. Mais est-ce vraiment de la science-fiction ? Ou ne serions-nous pas plutôt face à des archéologues temporels, des créateurs de mythes inversés, des sculpteurs de souvenirs oubliés ? Leur vision semble ancrée dans une réalité suspendue, flottant entre des fragments et des bribes de futur, une réalité qui pourrait aussi bien nous échapper que nous engloutir… Rencontre.
Le chien critique : Du 11 au 29 mars à Meyzieu (près de Lyon), nous pouvons visiter la planète Cruvire via votre exposition. Pouvez-vous nous dire ce que nous allons y trouver ? Quel est le thème ou concept central ?
Les explocréateurs : Le thème de notre exposition est la forêt. Il a été soufflé par les organisateurs du festival des cultures de l'imaginaire “Les Oniriques”.
À l’édition en 2019 (informations sur l’édition 2019), nous avions testé le principe central de nos expositions : un Cube. Ainsi, quand le visiteur pénètre dans le Cube de 2m x 2m x 2m, il se voit téléporté sur une planète inconnue. Vu les très bons retours du public - par l’immersion, certaines personnes pensaient que le Cube se déplaçait 😉 - les organisateurs souhaitaient nous commander une exposition. En 2025, nous y sommes et nous sommes ravis !
Lors de cette nouvelle exposition, vous foulerez la planète gelée Cruvire. Avec l'histoire de Sloban Skatanine, vous découvrirez le mystère de la planète. Par un Cube, des peintures, des dessins, des ambiances sonores et de la réalité augmentée, vous serez en contact avec le froid extrême, des montagnes gigantesques, des bases d’exploration, des humanoïdes, des robots, la faune et un temple, entre autres !
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Voulez-vous écouter un enregistrement sonore qui a été ramené de la planète Cruvire ? |
Pour cette exposition, Adeline LAFONT (linkedin.com/in/adeline-lafont3d) intervient à nouveau sur la création des vidéos pour la réalité augmentée. Elle est intervenue sur notre exposition à la chapelle désacralisée de Montagny Le Bourg en 2023.
Également, le visiteur découvrira un livre réalisé spécialement pour l’exposition (lecture libre et à la vente): “Sloban, le mystère Cruvire”.
Ainsi, au fil de l’exposition, chaque visiteur pourra s'asseoir et utiliser l’appareil photo de son téléphone mobile pour flasher un QR Code.
Alors, plusieurs possibilités lui seront alors proposées :
1. Lire chaque chapitre tout en écoutant son ambiance sonore.
2. Écouter la lecture de chaque chapitre bruité tout en admirant les visuels.
3. Lire et apprécier les visuels tout en écoutant une des deux ambiances sonores de la planète Cruvire.
4. Profiter de la réalité augmentée sur certains visuels.
L’album des ambiances sonores sera disponible sur la plateforme Bandcamp des indépendants de musique, sur le profil d’Emmanuel Régis.
Les Explocréateurs sont impatients de vous rencontrer sur la planète Cruvire !
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Voulez-vous fouler la planète Cruvire ? |
Comment est née l'idée du projet d'explocréateurs ?
En 2017, Pascal Casolari et Emmanuel Régis ont visité la “Cité Du Design” de Saint Etienne. Nous voulions collaborer à nouveau ensemble depuis longtemps. Alors, autour d’un café et au soleil, l’idée a été lancée. Emmanuel voulait revenir au sound-design/art. Pascal souhaitait peindre autour d’un thème fondateur des arts : les ruines.
Nous sommes fascinés par la science-fiction. Le Projet Ruines est donc né.
La même année, Pascal illustre la première de couverture du roman “Où s’imposent les silences” d’Emmanuel Quentin. Le projet comprend des visuels et des ambiances sonores. Emmanuel Quentin a ajouté une histoire à la vue et à l’écoute.
Le nom "Explocréateurs" est intrigant. Quelle est l'histoire derrière ce nom ? Quels sont les buts de ce projet ?
Simplement, Pascal Casolari a dit : “Nous sommes des explorateurs de nos créations !”.
Emmanuel Régis a immédiatement proposé: “Nous serons Les Explocréateurs !”.
Emmanuel Quentin était d’accord !
De gauche à droite : Pascal Casolari, Emmanuel Quentin, Emmanuel Régis |
Pouvez-vous vous présenter ? Quel est votre rôle dans l’équipe ?
Pascal Casolari : je m’occupe de tout ce qui est visuel. Je suis peintre et illustrateur. Je peux alterner entre peinture et dessin digital avec Procreate et Photoshop. En traditionnel, je peins avec le médium acrylique et je propose des dessins sur papier avec mine de plomb, craie noire et liner rehaussé de craie blanche.
Emmanuel Régis : Je m’occupe de la création des ambiances sonores lors des expositions, de la communication tous azimuts, du site Internet, de la gestion des projets d’exposition et de notre association. Je suis beaucoup un chef d’orchestre (sans jeu de mots ;) dans l'organisation.
Emmanuel Quentin : selon l’ordre de création, je regarde les tableaux de Pascal, j’écoute les sons de Manu et comme cela m’inspire toujours, j’invente des histoires dans ces mondes oubliés. Mais les gars n’ont rien contre le fait que j’écrive une histoire d’abord et qu’ils s’en inspirent aussi. De toute manière, on procède toujours à des ajustements. Chaque nouvel ajout sur l’un des trois médias est susceptible de faire bouger les autres jusqu’à ce qu’on se dise : “Ah, là, c’est bon, on ne touche plus à rien”.
Comment s'articule votre collaboration à trois ? Comment organisez-vous le travail ?
On a un fil Messenger où tous nos échanges transitent. Emmanuel Régis appelle souvent l’autre Emmanuel et Pascal pour la régulation entre nous tous car le fil ne fait pas tout ! Nous avons aussi un carnet de bord où nous marquons nos idées quotidiennes.
Festival Du Fantastique 2022 (Béziers, France) du 07 au 09 octobre |
Dans vos expositions, vous créez des atmosphères. Quels sont les éléments visuels et sonores qui doivent absolument être présents pour que l'expérience soit réussie selon vous ?
Nous travaillons de façon organique, comme un voyageur qui a une destination vague et dont le voyage, le cheminement est plus important que la destination. Il n’y a pas de plan posé au départ qu’il faudrait absolument suivre. On crée en se basant sur des intentions et des correspondances régulières. L’intention vitale est de générer de l’imaginaire chez les personnes qui nous suivent.
Vos expositions sont très immersives. Quelles émotions ou réflexions espérez-vous que le public vive en parcourant vos œuvres ?
On ne cherche pas à produire de la réflexion, s’il y en a, et bien tant mieux, c’est que l’imaginaire de chaque visiteur s’est (re)mis en marche.
Par contre, on cherche que chaque personne soit un explorateur du cosmos en foulant des planètes oubliées et en découvrant des mondes disparus. Par cette exploration, on souhaite que le visiteur soit ailleurs et qu’il en soit témoin dans son corps et son esprit, dans ses tripes. Souvent, le visiteur perçoit l’empreinte du passé par les restes de civilisations, de technologies, de cités, de biotopes et d’étrangetés. Sur chaque monde, le temps a permis à l’espace titanesque et sauvage de reprendre ses droits. Le visiteur est écrasé par l’environnement majestueux et gigantesque. Dans ces lieux bruts et aux dimensions hors normes, il fait l’expérience de sa fragilité d’humain ou d’extraterrestre. Le passé n’est visible que par ses multiples ruines. Alors, de nombreuses émotions peuvent parcourir le visiteur à travers ses sens dont celle d’être fragile.
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Paysage de la planète Cruvire |
Dans un monde saturé d’images et de contenu, comment arrivez-vous à faire en sorte que vos expositions se distinguent et donnent envie aux visiteurs de s’y perdre ?
Revenir à la simplicité des médias comme des peintures, des dessins, des histoires, des ambiances sonores et avoir très peu de technologie pour la réalité augmentée. Nous l’avons expérimenté, trop de technologie fait écran à la beauté des médias que l’on présente. Pour nous, la réalité augmentée sert à faire voir au public ce qui n’est pas visible à l’œil, comme un révélateur de l’invisible.
Quelles sont les réactions du public face à vos expositions ? Y a-t-il des retours qui vous ont particulièrement marqués ?
Nous installons un livre d’or et ça fait chaud au cœur les retours car le public nous dit souvent qu’il voyage dans un ailleurs improbable et que ça fait du bien dans un monde actuel complexe/toxique. On revient à l’imaginaire pour un ailleurs. Régulièrement, des personnes viennent une fois puis reviennent. On échange beaucoup avec le public.
Dans le Cube, des personnes peuvent y rester car elles se sont installées pour lire et écouter, sentir l’ambiance de la planète avec le meilleur point de vue. Parfois, on est obligé d’intervenir pour savoir si tout va bien ! Lors d’une exposition, un ensemble de tableaux étaient exposés. Le visiteur avait la possibilité de s'asseoir en face du tableau qu’il avait choisi. Puis de chausser le casque audio et de lire la nouvelle dédiée au tableau. On a donc eu le cas d’un couple qui est arrivé en début d’après-midi. La jeune femme a fait le tour de l’exposition. Puis, en silence, elle s’est mise en face d’une peinture, a chaussé le casque audio, lu la nouvelle, levant la tête régulièrement pour observer le tableau. Puis, le temps passant, son conjoint est parti faire un tour. Lorsqu’il est revenu, sa compagne avait changé de tableau et tout aussi concentré, dans son monde. Avec le sourire, le compagnon nous a fait part qu’il reviendrait à la fermeture !
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« La Chapelle Désacralisée de Montagny Le Bourg » (France). |
Vos expositions ont souvent lieu lors d’événements liés à l’imaginaire, mais pas toujours, comme celle qui s’est déroulée dans La Chapelle Désacralisée de Montagny Le Bourg. Comment le public hors sphère SF apprécie vos installations ?
L’exposition a duré une semaine. Il y a bien eu des personnes qui sont juste passées car la porte était ouverte mais c’était une minorité. On a été agréablement surpris de la curiosité des personnes. Nous nous souvenons de cette femme âgée qui avait un a priori et une peur de la SF. Elle zappait sur sa télévision dès que de la SF pointait son nez. On lui a expliqué qu’il n’y avait rien de dramatique d’explorer une planète et son monde en ruine en s'asseyant pour lire une nouvelle, écouter une ambiance sonore et regarder un tableau. Souriante, rassurée et surtout ravie de cette ouverture par la SF, elle s’est promis de ne plus zapper de chaine TV !
Quel est votre processus créatif lorsque vous travaillez sur un nouvel univers pour Les Explocréateurs ?
C’est très simple, l’un propose quelque chose dans son média (cf. visuel, texte, son) puis ça rebondit en créativité sur les autres. De fil en aiguille, l’univers se met en place. À nouveau fonctionnement organique entre nous trois, une sorte de prototypage de rebond en rebond.
Lorsque vous travaillez à trois, comment gérez-vous l'équilibre entre vos idées personnelles et la vision collective ?
Nos idées personnelles sont communes, en phase entre nous trois, et on respecte les compétences médias de chacun donc l’équilibre est naturel.
Lorsqu’il y a des désaccords créatifs au sein du groupe, comment les résolvez-vous ?
On échange sur le fil Messenger et on s’appelle. Souvent, c'est Emmanuel Régis appelle les uns et les autres.
Le fait de travailler dans un collectif est une expérience particulière. Quels sont les apprentissages que vous avez tirés de cette collaboration ?
La collaboration est une richesse car on n’est pas seul : ça rebondit entre les uns et les autres ! Mais ça veut dire aussi qu’il faut écouter (pas qu’entendre) les autres collaborateurs. À les laisser faire, à lâcher pour que le collaborateur aille jusqu’à la fin de son idée.
Séance de travail de Pascal Casolari pour Mutrae |
L'aspect scientifique influence-t-il vos créations ? Faites-vous des recherches approfondies avant de vous lancer dans un nouveau projet ?
Même si on regarde l’aspect scientifique parfois, et encore de loin, c’est l’imaginaire qui prime. On ne fait pas de recherches approfondies avant de lancer un nouveau projet.
Quelles sont vos principales sources d'inspiration ?
Pascal Casolari : Pour ma part le processus est assez hybride mais cela reste simple. Tout part pour moi de ce qui nous entoure, un paysage, un morceau de branche ou de caillou et ensuite la réalité change de direction, et mon imagination prend forme, et si ici il y avait autre chose, une ruine, un morceau, un stigmate d’un reste de quelque chose, un nouveau départ, etc. Et la réalité devient autre. Ma démarche est assez surréaliste, intimiste aussi. Comme ma technique est assez naturaliste, l’imaginaire devient vrai et c’est ce qui me fascine tout le temps.
Emmanuel Régis : Au niveau sonore, que les sons soient organiques et si possible, improbables, sachant que l’auditeur doit comprendre avec ses références sonores Terrestres. J'écoute beaucoup les bruits de mon quotidien et j’ai toujours un enregistreur semi-pro sur moi 😉. Également, j’écoute beaucoup de musique étrange ou pas, dans les films et les séries. J’observe donc énormément par mes oreilles !
Emmanuel Quentin : Je ne sais pas trop comment ça fonctionne. Je crois que c’est la compilation de beaucoup de choses. De l’observation, des sensations, des interactions et bien sûr… des souvenirs.
Quels sont vos projets futurs pour Les Explocréateurs ? Y a-t-il de nouveaux thèmes ou de nouveaux formats que vous aimeriez explorer ?
Actuellement, on expose avec un Cube. On souhaite donc exposer plusieurs Cubes dans un immense espace.
Le plan secret ! |
Pascal, tes illustrations ont une identité forte, comment as-tu développé ton style ?
Pascal Casolari : Je n’ai pas du tout cherché à avoir un style, j’ai plutôt cherché à avoir une démarche créative qui me correspondait. Comme je le disais plus haut, tout pour moi part du réel qui m’entoure, ensuite ma création fait le reste et j’attache de l’importance que ce que je produis ait une crédibilité et réalité troublante.
Pascal, en tant qu'illustrateur avec une expérience dans le jeu vidéo et le cinéma, comment concilies-tu l’aspect ludique et narratif dans tes œuvres visuelles pour le collectif ?
Pascal Casolari : Pour moi ce que je produis à du sens comme s'il existait ou a existé ailleurs. Emmanuel Quentin en trouve et tisse des liens narratifs incroyables en prolongeant le sens et les histoires et Emmanuel Régis y donne une profondeur spatiale et sonore qui donne à notre collectif une autre dimension proche du Cinéma comme une œuvre Totale profonde.
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Pascal Casolari travaillant sur le projet Sonja |
Emmanuel Régis, la musique est très importante dans la création d'une atmosphère, comment y travailles-tu ?
Emmanuel Régis : J’ai toujours un enregistreur numérique sur moi donc dès que j’entends un son qui peut être transformé en un bruitage d'un autre monde, je dégaine ! J'utilise également des synthétiseurs analogiques ou d’étranges machines de constructeurs musicaux qui eux aussi sont bizarres ou d’autres mondes 😉. Le hasard sonore est important pour obtenir un son improbable qui me semble nouveau.
Pour obtenir des bruitages, les sons naturels ou de synthétiseurs sont toujours manipulés pour évoquer l’ailleurs, le gigantisme des mondes énigmatiques et autres entités extraterrestres issus de mes compères. Par conséquent, pour en accentuer ces effets, il y a ajout d’échos, de réverbérations, de modulations de fréquences, de différents niveaux de volumes et enfin d’une spécialisation statique et dynamique des bruitages, etc.
Pour que l’alchimie de chaque ambiance sonore « prenne », tous ces bruitages sont orchestrés dans le temps. Ce montage est vital pour créer l’émotion voulue. Il y a de nombreux bruitages. Il peut y avoir quelques pistes de bruitages jusqu’à plus d’une centaine.
Tous ces processus de création prennent du temps pour découvrir la pépite sonore qui me dit que ça fonctionne à l'oreille.
Emmanuel Régis, comment ton expérience de gestionnaire de projet et de sonoriste influence-t-elle la structuration des expositions et l'expérience immersive qu'elles proposent ?
Emmanuel Régis : D’exposition en exposition, je cherche à rendre l’expérience du public plus immersive pour libérer son imaginaire.
L’expérience de gestionnaire de projet:
1. Permet de recycler et optimiser: le stockage du matériel, le montage et démontage d’une exposition, l’organisation.
2. Permet d’archiver toutes les données numériques. Il y a donc une base de référence pour la prochaine exposition: liste du matériel, plan électrique, etc.
3. Permet de gérer le temps pour être à l’heure. C’est surtout moi qui bats la mesure pour être à l’heure et éviter des stress inutiles pour tout en chacun et surtout le directeur d'exposition s’il y en a un.
L'expérience de sonoriste:
1. Permet de savoir ce qui va fonctionner au niveau de l’espace: taille, type de bâtiment, matière, etc.
2. D'expérimenter de nouveaux modes de diffusion: casque, enceintes, plusieurs zones de diffusion ou mono-zone, etc.
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Carte mentale d'Emmanuel Régis pour Contre vents et marées |
Emmanuel Quentin, en tant qu’écrivain de science-fiction, comment rendre ton imaginaire tangible pour le public ?
Emmanuel Quentin : Alors cela dépend bien sûr des textes, mais en règle générale, je fais en sorte d’avoir des scènes très claires dans ma tête et de les restituer telles que je les “vois”. Il y a un côté “cinématographique”, même si je ne m’attarde pas toujours sur les descriptions. L’approche avec les “Ruines” est un petit peu différente parce que nous jouons sur l’aspect mystérieux des mondes explorés, des liens qui les relient. Nous n’en dévoilons pas trop, mais nous connaissons le pourquoi et le comment. Cela peut avoir parfois un côté intangible, mais c’est la construction globale de nos créations qui veut ça. Lorsque tous les cubes seront réunis en une même place, un même temps, toutes les pièces du puzzle dévoileront le fin mot de l’histoire…
Emmanuel Quentin, comment arrives-tu à faire le pont entre tes écrits et l'univers visuel des expositions ?
Emmanuel Quentin : Je ne crois pas vraiment faire des ponts. Une fois, je me suis inspiré d’un tableau de Pascal Casolari destiné pour les Ruines et j’en ai fait la nouvelle Attendre l’aurore pour l’anthologie Naufragés de l’espace aux éditions Critic. Cela s’est imposé naturellement. L’univers peint par Pascal collait absolument à la thématique et l’histoire m’est venue presque d’un seul coup. C’était génial comme expérience. Sinon en règle générale, j’arrive à scinder les deux, même si je suis sûr qu’un simple visuel de Pascal pourrait m’inspirer bien des histoires de romans.
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Début du texte Sloban Skatanine d'Emmanuel Quentin pour Les Oniriques 2025 |
Quel est le rôle de l'espace et du lieu dans vos créations ?
Le lieu a une importance mystique car pour nous il est un peu comme un livre ouvert en trois dimensions ou le public peut s’y mouvoir en regardant, écoutant et lisant une histoire ou plusieurs histoires. C’est le lieu où le spectateur peut être acteur aussi, il fait partie comme nous de l’explocréateur.
Quels sont vos projets individuels ?
Pascal Casolari : pour ma part, en plus de mes cours chez ESMA Lyon ,du collectif et des illustrations en commandes, je poursuis une démarche créative picturale différente mais liée au thème des fragments de Ruines.
Emmanuel Régis : toujours dans le thème de la science-fiction, j’ai sorti un album en numérique et physique “Tssaänène” que l’on peut préécouter et acheter sur Bandcamp, la plateforme des indépendants de musique:
https://emmanuelregis.bandcamp.com/album/tssa-n-ne
J’ai d’autres activités comme la facilitation personnelle:
https://www.eveillenvol.com/#No00
Emmanuel Quentin : j’ai commencé la rédaction d’un nouveau roman. À vrai dire, je l’avais commencé il y a un moment mais je n’arrivais pas à y entrer complètement. Maintenant que j’en ai trouvé la clé, j’investis la place et aménage le tout à mon goût. Je ne sais pas encore quand je vais en sortir. Je découvre de nouvelles pièces tous les jours !
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Exposition « Tous Dans le Game ! » (Vaugneray, France) le 16 novembre 2024 |
Questions poil à gratter :
A l’ère de l’intelligence artificielle, pensez-vous que votre travail est davantage destiné à nourrir les IA ou à toucher et surprendre un public humain ?
Il est clair que l’on est sur les réseaux sociaux donc on nourrit bien des serveurs et autres algorithmes.
On est curieux de savoir ce que fait l’IA de nos visuels, textes et sons. On ne tardera pas à le découvrir.
Nous pensons, comme évoqué ci-dessus dans les questions, que revenir à une forme de simplicité, que certains diront vintage / low-tech, permet à nous Humain, de nous retrouver.
Puis, faire de ses mains comme un artisan, comme nous le faisons, à nouveau, nous permet Humain de nous retrouver en tant qu’Être.
Est-ce que l'immersion dans vos expositions est un moyen de fuir la réalité… ou de mieux la comprendre ?
Sûrement les deux: fuir la réalité pour une prise de recul pour y revenir et donc mieux la comprendre.
Les Explocréateurs : des créateurs de mondes ou des déconstructeurs de la réalité ? Où commence l’imagination et où finit-elle ?
Justement, on souhaite que le visiteur ne sache plus où sont la réalité et l’imaginaire 😉.
Votre site internet est très complet, mais impossible de le trouver ou d’y trouver quoique ce soit. Qui est l’auteur de cette monstruosité ?
Le site est très complet car à chaque événement il est remis à jour. Le créateur du monstre est Emmanuel Régis, il a été peiné que le Chien Critique le morde violemment. Quelle folie est passée dans la tête de ce vieux toutou ? Évidemment, avec du recul, un chien a des pattes donc il a du mal à cliquer sur des images. Depuis, on a ajouté que l’entrée du site est un fil d’actualité et qu’il faut cliquer sur les images pour des compléments d’informations.
Pour aller plus loin, il y a bien un souci de référencement, et tout chien foufou que tu es, on te remercie de l'information. Gentil toutou, oups 🙂
Une chance de voir vos cubes lors des Utopiales ou du festival d’Angoulême, ou plus généralement lors de grands événements ?
On est preneur ! Avis à celles et ceux qui lisent vos lignes !
Un dernier mot avant de plonger dans les Ruines ?
Chien Critique, avec plaisir de te rencontrer du 11 au 29 mars lors de notre exposition dans le cadre “Les Oniriques 2025” !
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