J'ai lu
Robert Charles Wilson
Roman
Vice Versa
Robert Charles Wilson, J'ai lu, 1992, 256 p., épuisé
Un Robert Charles Wilson inédit ? Non, seulement un vieux roman épuisé et plus réédité depuis.
Variation moderne et neurologique autour des mythes de Frankenstein et du docteur Jekyll et de M. Hyde, par l'auteur de la trilogie Spin.
Alors, bonne pioche ou bon sens éditorial ? C'est ce que nous allons voir.
Variation moderne et neurologique autour des mythes de Frankenstein et du docteur Jekyll et de M. Hyde, par l'auteur de la trilogie Spin.
Alors, bonne pioche ou bon sens éditorial ? C'est ce que nous allons voir.
Présentation de l'éditeur :
John Shaw avait l'impression de se dissoudre dans
le crépuscule. Etait-ce le signe avant-coureur du changement qui
s'opérait en lui ? Il se sentit bientôt incapable d'enrayer le
processus... Le sang se mit à battre dans ses tempes. Des images
défilèrent dans son cerveau. Sans fracas, elles se brisèrent, entraînant
avec elles des pans entiers de son être. Il se réveilla dans la peau
d'un Autre...
John ou Benjamin ? Qui
est-il ? Le premier, doté d'une intelligence suprahumaine, mais
complètement désincarné ? Le second, falot mais pétri de sensibilité ?
Créature hybride, produit d'une manipulation génétique voulue par le Dr
Kyriakides ou projection de sa propre imagination ? Tandis que Susan,
jeune médecin, se penche sur cette énigme et s'éprend de John, celui-ci
voit de nouveau basculer le fragile équilibre de sa vie...
Mon ressenti :
Avant toute chose, Robert Charles Wilson est mon auteur favori. Après avoir lu tous ses romans, et en attendant son prochain livre Last year pour le printemps 2017 dans la collection Lunes d'encre ,que faire en attendant ? Par hasard, sur Babelio, j'apprends qu'un livre de Wilson publié en France m'est inconnu. Après quelques recherches et euros débités, me voici avec ce roman à la couverture hideuse entre les mains. Alors, bonne pioche ?
Dans L’homme qui apprenait lentement, un entretien avec Robert Charles Wilson (revue Bifrost n°45 ici), voici son regard sur ce texte :
- janvier 2007 - entretien en ligne
"Vice-versa a été publié à la sauvette et, dans l’environnement éditorial actuel, il aurait pu
tuer ma carrière. Mais il y avait encore assez de mou dans le système à l’époque pour me permettre de continuer. Quel regard
porter sur eux ? Je pense qu’il s’agit des meilleurs livres dont j’étais capable en ce temps-là. Lorsque, maintenant, je
les relis, ils m’apparaissent comme les œuvres d’un jeune écrivain. Ils possèdent un certain manque d’apprêt qui
n’est pas forcément un défaut."
Nous sommes au Canada, la saison froide arrive tranquillement. Nous suivons les tranches de vie de quelques personnes qui ont tous quelquechose à régler avec leurs inconscients et leur humanité : le savant, son assistante, le monstre, sa petite amie et le frère de cette dernière. Certains tenteront de rejoindre les hommes quand d'autres préféreront en rire...
La particularité de John Shaw m'a fait penser au célèbre détective de la série télévisée Sherlock : relations humaines rares et froides, une intelligence hypertrophié lui permettant de comprendre avec un temps d'avance les choses et les hommes.
Roman divisé en quatre parties (Approche sauvage, Approche scientifique, Approche éclatée et Résultats), la première, malheureusement la plus longue, est la plus décevante : mise en place lourde et lente, rien qui ne vole très haut. La démonstration est un peu trop appuyé à travers les différents personnages et leurs aventures. L'histoire du frère et de sa sœur n'apporte rien au récit, si ce n'est un peu d'action. Des maladresses dans le dévoilement des sentiments. Des personnages féminins assez fades et binaires. Un final olé olé...
Mais derrière ses défauts , on sent le Robert Charles Wilson qui a des choses à dire : Qu'est ce que l'intelligence ? Est-elle biologique, innée, produit de son environnement ? Qu'est ce qu'être humain ? Des interrogations aussi sur la science sans conscience.
Tabernacle, une bonne pioche au final, mais à réserver aux inconditionnels wilsoniens qui lui pardonneront les quelques bémols.
Nous sommes au Canada, la saison froide arrive tranquillement. Nous suivons les tranches de vie de quelques personnes qui ont tous quelquechose à régler avec leurs inconscients et leur humanité : le savant, son assistante, le monstre, sa petite amie et le frère de cette dernière. Certains tenteront de rejoindre les hommes quand d'autres préféreront en rire...
La particularité de John Shaw m'a fait penser au célèbre détective de la série télévisée Sherlock : relations humaines rares et froides, une intelligence hypertrophié lui permettant de comprendre avec un temps d'avance les choses et les hommes.
Roman divisé en quatre parties (Approche sauvage, Approche scientifique, Approche éclatée et Résultats), la première, malheureusement la plus longue, est la plus décevante : mise en place lourde et lente, rien qui ne vole très haut. La démonstration est un peu trop appuyé à travers les différents personnages et leurs aventures. L'histoire du frère et de sa sœur n'apporte rien au récit, si ce n'est un peu d'action. Des maladresses dans le dévoilement des sentiments. Des personnages féminins assez fades et binaires. Un final olé olé...
Mais derrière ses défauts , on sent le Robert Charles Wilson qui a des choses à dire : Qu'est ce que l'intelligence ? Est-elle biologique, innée, produit de son environnement ? Qu'est ce qu'être humain ? Des interrogations aussi sur la science sans conscience.
Tabernacle, une bonne pioche au final, mais à réserver aux inconditionnels wilsoniens qui lui pardonneront les quelques bémols.
Comme souvent pour les livres étrangers, le titre français, l'illustration de couverture et la quatrième de couverture sont complètement à l'ouest ou mal fait. La couverture et le titre originaux sont beaucoup plus fidèle au contenu du roman.
Il me reste un texte écrit en 1991, jamais publié en France, A Bridge of years, à découvrir, et me voilà devant un sacré dilemme : apprendre l'anglais, ou plus probable, attendre qu'un éditeur un peu fou se lance. Corrigé suite au commentaire de Gilles Dumay.
Quelques citations :
Jusqu'à présent, il avait toujours envisagé son futur comme porteur d'un espoir libérateur, mais mystérieusement, tout avait changé ces derniers temps. Les promesses ne seraient sans doute jamais tenues et plutôt que de se hâter vers le futur, il courait non pas vers exactement vers le passé, mais vers un endroit capital de sa vie, vers un tournant. Un croisement plutôt. Il voulait revenir en arrière et prendre l'autre chemin, celui qui le mènerait, il l'espérait vers un avenir lumineux... authentique.
L'ennui, c'est que nous ne disposons pas du vocabulaire adéquat. On parle d'« intelligence » comme si ça concernait uniquement certains actes abstraits - résoudre des problèmes, acquérir des connaissances et les stocker. Voilà ce qu'évaluent la plupart des tests. En réalité, ceci relève de la superstition. L'intelligence, c'est la conscience humaine et on ne peut pas la réduire à des opérations, aussi abstraites soient-elles, ni la schématiser.
Rien ici-bas n'est permanent, disait-il. Tout passe. Vous, moi, le monde... tout. Mais c'est comme lorsqu'on jette une pierre dans un étang. La pierre coule mais les ronds rident encore longtemps la surface de l'eau.
Il était la pierre. Elle était l'étang.
- Tu veux savoir si je crois l'homme perfectible ? Je te répondrai ceci: l'homme est lâche, voleur, cruel. Voilà ce que je crois. Je crois aussi qu'on peut améliorer l'espèce. Sinon, autant se suicider.
John avait failli relever la contradiction. Comment améliorer une chose qu'on juge profondément mauvaise ? Que bâtir de bon avec tant de mépris, surtout si ce mépris vous englobe ?
Je suis de ton avis, la couv n'est vraiment pas top!
RépondreSupprimerJe commencerais donc à me familiariser avec Wilson grace à un autre de ces livres. Un conseil ?
(J'ai décider de dédier l'année 2017 à la découverte de deux ou trois auteurs, dont RC Wilson - à raison de 2 à 4 romans)
Une couverture qui a fait le choix, audacieux, de lier Frankenstein et cyberpunk...
RépondreSupprimer2017 sera la sortie de son dernier livre Last Year, avec une idée de retour dans le passé qui fait penser à la nouvelle de Ken Liu : L'homme qui mit fin à l'histoire .
Au delà des conseils de lecture, je pense que le mieux est de te fier aux différents résumés ou critiques pour choisir selon tes goûts. Cela évite souvent bien des déconvenues.
Merci !
RépondreSupprimerA Bridge of years est disponible en français, sous le titre "A travers temps".
RépondreSupprimerhttp://www.noosfere.org/icarus/livres/EditionsLivre.asp?numitem=30228&ti=1&numauteur=52
Gilles Dumay, directeur de la collection Lunes d'encre
Au temps pour moi, je corrige. Merci.
RépondreSupprimerJe n'ai plus d'espoir de lire des inédits anciens, à part peut-être quelques nouvelles...
Bon, pas ma priorité celui-ci, il y en a de bien meilleurs à découvrir avant lui je pense. Oui je n'ai toujours pas lu "Spin, ni "Les chronolithes", ni "Blind lake", ni...
RépondreSupprimerEt puis "La cité du futur" arrive ! :)
La cité du futur est là. Je suis tout fébrile, je ne l'ai même pas encore acheté ! La peur (d'une déception) et la joie (d'un nouveau texte) se mêlent.
SupprimerVice Versa est à réserver aux inconditionnels, aux grands ordonnateurs du Dieu Wilson.
Il te reste donc plein de très bons romans à découvrir. Doctor Dog prescrit un Wilson par mois pour garder la bonne santé et vivre vieux.