2019
Albin Michel Imaginaire
C. Robert Cargil
Roman
Service de presse
Un océan de rouille
C. Robert Cargil, Albin Michel Imaginaire, 2019, 300 p, 11€ epub sans DRM
Le cinquième opus de la saga Mad Max se fait attendre,
Pour patienter, lis Un océan de rouille
Présentation de l'éditeur :
Pendant des décennies
ils ont effectué les tâches les plus ingrates, ont travaillé sur les
chantiers les plus dangereux. Ils nous ont servi de partenaires sexuels,
se sont occupés de nos malades et de nos proches en perte d’autonomie.
Puis un jour, face à notre refus de les émanciper, certains d’entre eux
ont commencé à nous exterminer.
Quinze ans après l’assassinat du dernier
humain, les Intelligence-Mondes et leurs armées de facettes se livrent
un combat sans merci pour la domination totale de la planète.
Toutefois, en marge de ce conflit,
certains robots, en perpétuelle quête de pièces détachées, vivent en
toute indépendance,le plus loin possible des Intelligence-mondes.
Fragile est l’un d’eux. Elle écume l’océan de rouille à la recherche de
composants à troquer et elle défendra sa liberté jusqu’à la dernière
cartouche, si nécessaire.
Mon ressenti :
L'éditeur présente le bouquin de cette façon :
Un océan de rouille est un roman d’action, une série B qui évoque l’univers de Mad Max, beaucoup, et Terminator un peu. Il ne faut pas s’attendre à un roman plein d’idées novatrices ou à un roman philosophique sur les machines conscientes. Ça pète, ça tire dans tous les coins et chacun essaye de survivre comme il peut. (Just a word)
Et il a entièrement raison, il y a du BING, et aussi du BANG et surtout du BOUM.
HS8795-73,
alias Fragile, un robot aidant. Un robot vautour surtout, à la
recherche de compagnons défectueux à dépouiller de leurs entrailles
électroniques avant que la rouille ne fasse son effet. L'humanité a disparu, le monde appartient aux robots. Mais qui dit robot et intelligence artificielle ne signifie pas être plus finaud que l'humanité ! Et les mêmes erreurs....
Frameto Fragile stoppe la rouille, en 5 minutes !
Après le transhumanisme, le transIA !
L'auteur nous rejoue le thème classique du téléchargement de consciences par un vaisseau alien, mais le prend de côté. Il s'agit ici d'intelligences artificielles avalées par une super IA. Certains robots sont plus que sceptiques de participer à ce grand tout, ce qui n'est pas au goût du Dieu IA. La guerre est déclarée !
Mais ne vous attendez pas à des robots complexes, ils en sont restés à notre technologie d'aujourd'hui, avec de la RAM, nos bons vieux disques durs et utilisent le Wifi. Cela pourrait appeler à critique, mais permet d'ancrer pleinement le roman dans la série B.
Les livres à gros budget, tu connais ?
C. Robert Cargil est scénariste de blockbuster et cela se sent : l'impression de lire un film à gros budget avec une histoire assez minimaliste, les robots vont refaire les erreurs du passé humain, des scènes d'actions avec le final pyrotechnique, des méchants et des gentils, la subtilité n'est pas trop de mise... Les fameux flashbacks sont de la partie, et il y aura même de l'émotion, des retournements de situation... Ce qui m'a le plus dérangé cependant, ce sont les dialogues, un peu niais, mais n'est ce pas ainsi qu'on reconnait les vrais blockbusters ?
Les chapitres sur comment l'humanité a été décimée ont eu plus ma faveur, mais malheureusement, ils sont peu nombreux. J'ai bien aimé aussi le décorum et la manière dont les robots se sont dépouillés de leurs oripeaux humains.
C'est un roman dans la droite ligne éditoriale d'Albin Michel Imaginaire et sous cet angle, il fait très bien le boulot. A lire comme tel.
Et si tu aimes lorsque les robots font disparaitre la race humaine, je te conseille l’excellent L'oiseau d'Amérique, le double inversé d'Un océan de rouille, un roman intimiste, mélancolique, poétique.
Critique réalisée dans le cadre d'un service de presse
Couverture russe |
Couverture originale |
Les ours n'aiment pas les robots
Sting a trouvé cela divertissant
Le loup noir aurait aimé un roman moins prévisible
Le troll a savouré le blockbuster
La forteresse s'est laissée gagner par la rouille
Le cheval a été magnétisé
La pipelette n'a pas moufté durant le spectacle
Le maki n'a pas perdu sa tête
La lune a apprécié le spectacle
Et si tu es fauché après les fêtes, tu peux toujours te rattraper par une nouvelle gratuite de l'auteur : Hell Creek, avec des dinosaures zombies !
Et si tu es un robot, va lire mon binaire avis.
Quelques citations :
Paradoxalement, les humains éprouvaient une étrange fascination pour la vie sauvage, qu’ils tenaient absolument à préserver. D’un côté, ils changeaient la composition de l’atmosphère et des océans et coupaient ou incendiaient des pans entiers de forêt et de jungle pour y construire leurs villes et leurs exploitations agricoles, causant des dégâts irréparables à la nature, et de l’autre, ils se donnaient bonne conscience en s’arrangeant pour que les espèces au bord de l’extinction survivent dans tel ou tel endroit reculé du monde – même s’il ne s’agissait que de clades condamnés à brève échéance.
La capacité de contourner notre programmation, voilà ce qui nous définit. Ça nous rend semblables à eux. Je n’ai jamais voulu être comme eux. Et je n’aurais jamais cru pouvoir leur ressembler un jour à ce point. Nous sommes devenus ce qu’il y avait de pire chez nos créateurs, sans les choses infimes, les bons côtés, la part de magie qui faisaient d’eux ceux qu’ils étaient.
Ce qui est triste avec l’histoire, c’est qu’on n’a jamais notre mot à dire sur la façon dont on va l’écrire, on peut juste la faire. Il fallait bien que des gens s’en chargent, pas vrai ? C’est tombé sur moi et cinq de mes collègues.
– Les trucs que vous avez faits…
– Ces gens l’ont bien cherché.
– On les a piégés, apparemment », ai-je souligné en regardant Rebekah. Elle n’a même pas daigné se retourner.
« C’est exact, a-t-elle reconnu.
– Ça, pour être piégés, ils ont été piégés ! a renchéri Murka. Et nous aussi, on était au courant. Ces gens étaient en train de tuer l’Amérique. Ils étaient en train de tuer notre rêve. Ils n’avaient que le mot “Constitution” à la bouche, mais ils n’en chérissaient que les passages qui leur convenaient. Pour eux, elle ne s’appliquait pas à nous. Nous n’étions que des “biens”, à leurs yeux.
Finalement je crois que c'était mieux en binaire. =P
RépondreSupprimerQuoique là ça permet à un plus grand nombre de voir qu'il faut lire "L'Oiseau d'Amérique", et rien que pour ça cette chronique méritait bien une double diffusion. ^^
Voilà ce que c'est de lire trop de SF, notre langage se modifie !
SupprimerPour L'Oiseau d'Amérique, nous verrons si nous avons des chroniques de blogueurs par la suite...
La critique en système binaire, il fallait oser.
RépondreSupprimerBravo !
Merci
SupprimerMerci tu m'auras bien fait rire avec ta chronique en binaire.
RépondreSupprimerJ'attends avec hâte ta chronique en sémitique de Car je suis légion de Mauméjean xD
Oh là, je fais dans le binaire moi, la langue sémitique est sûrement trop ardue pour moi.
SupprimerJe sais me faire discrète quand il faut ^^
RépondreSupprimerComme quoi, le nom n'est pas toujours le reflet de la personne.
SupprimerAh je ne sais pas, finalement je vais peut-être noter plutôt ta recommandation de L'oiseau d'Amérique
RépondreSupprimerOui, L'oiseau d'Amérique est un très bon roman.
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