Robert Charles Wilson
Roman
La cabane de l'aiguilleur
Robert Charles Wilson, Folio SF, 2011 (parution originale 1986), 274 p., 8€ papier
N’aime rien trop fort. Ils te l’enlèveront
Présentation de l'éditeur :
À la mort de sa mère, Travis Fisher est recueilli par sa tante, Liza
Burack, à Haute Montagne. Malgré la Grande Dépression, la vie y est
simple, rythmée par le travail à la fabrique de glace, les sermons à
l’église baptiste et les sorties avec Nancy Wilcox. Travis en viendrait
presque à oublier son statut d’inadapté. Mais il y a la mystérieuse Anna
Blaise, elle aussi hébergée par les Burack. Qui est-elle vraiment ?
Quel secret cache-t-elle dans sa chambre systématiquement close ?
Mon ressenti :
Nous sommes aux Etats-Unis lors de la Grande Dépression dans la petite bourgade tranquille et respectable de Haute Montagne. Enfin, apparence de tranquillité et de respectabilité, derrière les portes, c'est une autre histoire. Ici règne le conformisme. Alors qu'en on est jeune comme Anna et Travis et que l'envie de transgresser légèrement la norme vous prend, on vous catégorise vite fait dans la case des inadaptés à surveiller, quand bien même l'entourage familial à les faveurs de la communauté.
Et puis il y a la crise, le grande, avec sa cohorte de travailleurs pauvres et nomades, les chemineaux, tel le surnommé l'Os ou Anna.
Ces deux histoires s’entremêlent et se démêlent. Sommes nous dans des époques différentes. Quel est le lien entre Travis Fisher / Nancy Wilcox et L'Os / Anna ? L'Os est-il Travis adulte ? L'auteur joue avec le lecteur.
Wilson nous parle des apparences et du passage à vie d'adulte
Où
l'aiguillage va vous mener : il y a la voie de la norme sociale, celle
dictée par la religion et la voie de la liberté, celle des chemineaux,
celle de la marge.
Il faut vraiment chercher pour y trouver la science fiction, qui pourrait être celle de la coexistence de mondes ou dimensions cachées. Selon sa perception, on pourrait ranger ce texte dans le fantastique, les adeptes du genre pourront donc découvrir un roman de Wilson.
Certains thèmes de sa future bibliographie sont présents dans cet œuvre : la chrysalide rappelle la mue d'un personnage du vaisseau des voyageurs, des personnages à la psychologie fine, la grande histoire à travers les destins individuels. L'auteur nous parle de l'autre, de notre voisin, du pas comme
nous, des préjugés que nous avons. Bientôt, dans ses autres romans, il remplacera cet autre humain par des êtres venus d'ailleurs, mais le sujet sera le même.
nous, des préjugés que nous avons. Bientôt, dans ses autres romans, il remplacera cet autre humain par des êtres venus d'ailleurs, mais le sujet sera le même.
Pour un premier roman de l'auteur, c'est une réussite. Le lire aujourd'hui, après Spin, Les chronolithes ou Le vaisseau des voyageurs pourrait cependant vous décevoir. C'est le roman que j'apprécie le moins de l'auteur : nous sommes plus dans une chronique intimiste du début de siècle.
Lu dans sa version papier (Pas de version numérique légale) parue chez Lunes d'encre en 2008, le roman faisant parti de l'omnibus Mysterium
Challenge Lunes d'encre |
Effectivement dit comme cela, je ne suis pas réellement tentée, si ce n'est par le fait que ce texte est le premier roman de l'auteur.
RépondreSupprimerComme tu me conseilles de m'offrir cet omnibus RCW, je pense que je lirai par curiosité La cabane au fond du jardin.
Pas le meilleur Wilson, mais pour un premier jet, l'essai est réussi.
SupprimerIl faut réellement que tu achètes l'omnibus, car dans les nouvelles, en outre de la première version novella de Julian, il y a une très courte nouvelle qui se nomme Les affinités et qui préfigure déjà le roman 15 ans plus tôt !