Logan


Film de James Mangold, 2017, 02h15


Les super héros sont fatigués;
La rédemption n'est plus de ce monde;
Sombre et impitoyable.

Présentation :


Dans un futur proche, un certain Logan, épuisé de fatigue, s’occupe d’un Professeur X souffrant, dans un lieu gardé secret à la frontière Mexicaine. Mais les tentatives de Logan pour se retrancher du monde et rompre avec son passé vont s’épuiser lorsqu’une jeune mutante traquée par de sombres individus va se retrouver soudainement face à lui.

Mon ressenti :


Les premiers X-Mens se laissaient regarder avec plaisir, mais plus la franchise avançait, plus elle s'enlisait. J'ai dû louper une bonne centaine d'épisodes. Les films avec Wolverine en héros principal sont oubliables, en particulier celui au Japon dont j'ai réussi à résister quelques minutes, un exploit.
Mais les avis étaient assez flatteur sur le dernier opus et vint le jour où rien ne vous botte, où l'ennuie pointe le bout de son nez. Et là vous repensez à Logan.

Un chauffeur de limousine se réveille dans son véhicule, l'air d'avoir pris une grosse cuite et lorsqu'il sort, c'est pour se rendre compte qu'un gang s'amuse à lui tirer les jantes de sa caisse. Résultat : une brève discussion tendue qui finit par un tir de fusil à pompe. Et le chauffeur n'a même pas mal, un peu quand même, et il n'est pas content, voir un peu fâché, si ce n'est très en colère. La discussion musclée se termine par un bain de sang. Le chauffeur n'est autre que le Logan du titre, plus connu sous le sobriquet de Wolverine. Il s'en sort, mais en aillant pris une sacré dérouillée par ces mexicanos.



La cinquantaine grisonnante, bedonnante et claudicante, Logan s'est rangé des voitures. Il s'occupe de son vieux "père" sujet à des crises dans un vieil entrepôt en compagnie d'un albinos ménager. L'époque a changé (nous sommes en 2029), fini les sortis en avion ultrasonique avec sa bande. L'alcool apaise les souvenirs. Mais....

Cet opus a su réveiller mon intérêt. Au delà de la violence de quelques épisodes sanguinolents, la trame classique est ici abandonnée : le super héros fatigué ne va pas se relever et hacher menu tous ses adversaires (un peu quand même), il va surtout s'en prendre plein la gueule, physiquement et moralement après avoir repris à son corps défendant ses atours de justicier aiguisé.
Qu'est-il arrivé à ce mutant aux capacités auto-regénérantes ? Qu'est ce que ce monde futuriste où les mutants ont disparu ? Qui sont ces paramilitaires augmentés lancés à leur trousse ? Ayant loupé quelques épisodes, je ne sais pas si les réponses étaient données ou pas, mais cela n'enlève en rien la compréhension du film.

Wolverine, c'est comme Hulk, un mec sympa dont les autres s'évertuent à mettre en rogne. Alors il sort ses lames et ne restent à ses ennemis que les larmes. Sur un film, c'est cool, lorsque l'histoire se répète, le spectateur en ressort avec un sentiment de déjà vu à son paroxysme. Ici le réalisateur a une la bonne idée de coller à Logan et son "père" une gamine assez spéciale. Elle s'en sort à merveille dans le combat rapproché et n'a pas à rougir face à un Logan énervé.


Ce que j'ai aimé aussi et change de l'ordinaire du tout venant blockbuster est la religion. Souvent elle est présente, soit comme symbolique soit pour une possible rédemption. Dans cet opus, la religion n'est pas là pour apaiser les esprits torturés, pour preuve la scène de la famille qui recueille nos trois âmes errantes, ou dans la scène finale. L'unique apaisement se situerait dans la transmission, comme celle d'un père à sa fille. 
Assez étonnant aussi pour un film à gros budget : pas d'histoire d'amour, pas de scènes de sexe, pas de niaiseries. Même l'image de l'Eden des mutants, le lieu salvateur où nos héros pourraient se reposer est ici ridiculisé : cette utopie n'est bonne que pour les lecteurs d'histoires imaginaires.

Au final, nous avons un Logan n'en finissant plus de vieillir, de ne plus guérir, qui sonne le glas du héros las d'avoir accompli de bonnes actions n'ayant eu aucun effet pour le salut de son âme, ou celle de ses proches. Comment ne pas faire le parallèle avec un autre film crépusculaire : "Impitoyable".
De super-héros, il se transforme en anti héros humain. Wolverine redevient Logan.

Xapur l'a vu aussi et spoile plus vite que son ombre


8 commentaires:

  1. J'ai autant aimé que toi, et c'est sans doute de mon "W-men" préféré. Crépusculaire et la comparaison avec Impitoyable est vraiment judicieuse. J'ai même trouvé qu'il s'agissait d'un beau film.

    Vraiment une belle chronique.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci.
      Pour ma part, c'est sans équivoque le meilleur (parmi ceux que j'ai vu). En plus, je ne m'attendais pas à un grand film, mais à un divertissement honnête.

      Supprimer
  2. Un film de super-héros qui tranche (sic) avec le reste de la production.
    Sans concessions, sans beaucoup d'espoirs, le parallèle avec le western qui passe à la télé dans le film est parfait, c'est franchement une bonne surprise et le studio a, mine de rien, pris des risques plutôt que de se contenter d'une "marvelerie" de plus.
    Il faut que je regarde Logan Noir à l'occasion, la version N&B qui doit être intéressante également.
    (merci pour le lien)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne savais pas qu'ils avaient fait une version N&B. Si ils ont juste passé un filtre, j'ai un doute, mais j'imagine une version pensé en N&B avec des éclats de rouge...

      Supprimer
  3. Pas du tout accroché pour ma part. J'ai trouvé l'intrigue minimaliste, et vraiment vraiment trop violent :/

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Minimaliste oui, mais la réalisation rehausse le tout. Pour la violence, il y en a mais je ne l'ai pas trouvé trop prégnante.
      Après il en faut pour tous les goûts. Bonne pioche pour moi, mauvaise pour toi.

      Supprimer
  4. Vu au ciné il y a un moment, je me souviens que j'avais bien aimé. Pour un film de super-héros il est très atypique et du coup franchement rafraichissant.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. On en redemande. Mais pas trop tout de même, les bouses audiovisuelles nous font encore mieux apprécier les quelques films atypiques !

      Supprimer

Fourni par Blogger.