La Lune vous salue bien

Johan Heliot, Mnémos, 2007, 348 p., 8€ epub sans DRM

 

La lune vous salue bien clôt cette trilogie de la lune, et c'est très bien ainsi.

 

Présentation de l'éditeur :

Année 1950 : la lune a disparu du ciel terrien. Partout dans le monde, le bouleversement écologique a précipité les populations désemparées dans les Années Sombres. Le lunatisme, mystérieuse maladie psychique, frappe les plus fragiles, en Europe comme en afrique.
Alors qu'ils entreprennent la colonisation de mars avec l'aide des extraterrestres Ishkiss, les Sélénites ont été décrétés axe du mal par le président américain Eisenhower, qui a placé le mystérieux Commandant Bob à la tête de la nouvelle Section Anti-Sélénites. Boris Vian, agent secret français, s'envole en mission pour les États-Unis afin de découvrir ce qui se trame dans les plus hauts lieux du pouvoir, et peut-être de sauver l'humanité du désastre qui s'annonce.

Mon ressenti :

Je ne sais pas qui a pondu la 4ème de couverture, mais soit je n'ai rien compris à la trame, soit l'éditeur a trop insisté sur le bourbon.

Même recette que les précédents volumes, un roman uchronique qui se déroule ici aux Etats Unis dans les années 50. Les figures titulaires réels ou imaginaires sont présentes : Boris Vian, Asimov, Clarke, Heinlein, William Burroughs, les présidents américains, un assassinat, le Che et bien d'autres. Tous ses personnages sont en pleine chasse aux sorcières jazzy, les rouges étant ici habitants de la lune.
Un mixte de steampunk, d'espionnage, de pastiche et d'uchronie. On sent Johan Héliot à l'aise avec cette période, il s'amuse beaucoup avec ses personnages dans un grand boeuf littéraire. Le problème avec les boeufs, c'est que cela tourne parfois à l'entre soi, les spectateurs se sentant souvent rejetés.
Côté positif, l'auteur rend bien l'ambiance science fictif des années 50 qui imaginait le futur : voiture volante, martien et tout le toutim. Une réussite.
Mais aussi des procédés stylistiques qui agacent parfois : Maillami, Nouillorque, Ouestern, etc. Des tentatives de dialogue en argot américain qui font plus penser aux titis parisiens.

Bref, je n'ai pas pris mon trip, à part pour l'entrée en matière égyptienne et les deux derniers chapitres.
Le premier roman s'attardant sur la construction d'une utopie sur la lune, je pensais trouver dans les suites la vie dans cette société égalitariste. L'auteur a préféré continuer sur le principe uchronique de différentes périodes, la trame lunaire n'étant qu'un arrière fond. Dommage pour moi.


La critique La critique

Quelques citations :


Une armée d’ouvriers agricoles courbaient le dos sur les plantations, qui sarclant, qui dégageant un canal obstrué, tandis que, plus loin, on chargeait les grands paniers d’osier passés sur le dos des mules de tout un tas de fruits et légumes.
— Ils n’arrêtent donc jamais ?
— Ils ont tant de ventres à nourrir, répondit Marleau. Pas forcément les leurs, d’ailleurs. La plupart des récoltes sont embarquées pour l’Europe. L’Amérique prélève sa dîme. Avant, ces gens travaillaient ce qu’il fallait pour ne pas crever de faim. Maintenant, ils se tuent à la tâche vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour satisfaire les exigences du colonisateur. Ils payent ainsi le progrès qu’ils n’ont jamais réclamé.
— La civilisation est en marche, mon vieux.
— Amen.

Je marchai longtemps dans les rues de Maillami au milieu d’une foule d’anonymes hébétés, encore trop choqués pour penser à la vengeance, mais j’étais bien placé pour savoir que celle-ci attendait patiemment son heure, couvant sous la braise des sentiments patriotiques et de l’incrédulité, et qu’une fois attisée par la colère, elle jaillirait dans un hurlement de harpie. Il serait alors trop tard pour tenter de l’apaiser. La vengeance ne penserait plus qu’à détruire, jusqu’à l’assouvissement, qu’elle confond avec la justice.

 

2 commentaires:

  1. J'aime beaucoup le coup du bourbon ! LOL
    Pour ce que tu en dis d'autre, je suis bien moins emballée que par les autres tomes. Me voilà prévenue, je verrai si je poursuis ou pas après les deux premiers.
    Merci!

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  2. Merci. Après si tu aimes les années 50 américaines, tu pourras y trouve ton bonheur.

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