Les douze

Justin Cronin, Robert Laffont, 2013, 736 p., 13€ epub sans DRM 

 

Les douze salopards sont de retour.
Leur but, anéantir l'humanité.
Mais Peter et ses camarades ne sont pas du tout d'accord.
C'est parti pour la lutte finale !

Présentation de l'éditeur : 

 

Dans Le Passage, Justin Cronin avait imaginé un monde terrifiant, apparu à la suite d'une expérience gouvernementale ayant tourné à l'apocalypse. Aujourd'hui, l'aventure se poursuit à travers l'épopée des Douze.
De nos jours. Alors que le fléau déclenché par l'homme se déchaîne, trois étrangers naviguent au milieu du chaos. Lila, enceinte, est à ce point bouleversée par la propagation de la violence et de l'épidémie qu'elle continue de préparer l'arrivée de son enfant comme si de rien n'était. Kittridge, surnommé " Ultime combat à Denver " pour sa bravoure, est obligé de fuir pour échapper aux mutants viruls, bien conscient qu'un plein d'essence ne le mènera pas très loin. April, une adolescente à la volonté farouche, lutte pour protéger son petit frère. Tous trois découvriront bientôt que l'espoir demeure, même au cœur de la plus sombre des nuits.
Cent ans plus tard. En quête du salut de l'humanité depuis l'apparition des douze vampires à l'origine de la prolifération des viruls, Amy et ses compagnons ignorent que les règles du jeu ont changé. Les Douze ont donné naissance à un pouvoir occulte, incarné par le maléfique Horace Guilder et porteur d'une vision de l'avenir infiniment plus effrayante encore.


Mon ressenti : 

 

Les viruls adorent regarder Thomas le petit train ?

Vous avez lu Le passage et avait hâte de lire la suite ? On retrouve Amy et Alicia dès les deux premiers chapitre.
Attendez, pas si vite, on rembobine, on repart 100 ans en arrière, pendant la survenue de la catastrophe.

On découvre Lila Beatrice Kyle, l’ex de l’agent Wolgast, en plein choc post-traumatique car elle a assisté en direct à la transformation d’un homme en virul et de la tuerie qui s'est ensuivi. Pas le bon moment de subir un traumatisme alors que vous êtes enceinte et que l’apocalypse zombie vampire est à la porte.
Bernard Kittridge, surnommé Ultime Combat à Denver, un vétéran, sans famille, qui s’amuse au tir au canard sur des fluos et postant sur les réseaux sociaux ces exploits, avant de décamper fissa pour éviter les agents de la CIA pas au goût de ses talents de réalisateur.
Lawrence Grey, pédophile de son état, le libérateur du Zéro, qui se réveille un peu paumé dans un motel et reprend peu à peu ses esprits : j’étais pas mort ? Et qui se retrouve à peindre une chambre d’enfant.
Danny, qui n’a pas "la lumière à tous les étages", conducteur de bus qui décide de reprendre sa casquette suite à la non diffusion de sa série télé favorite Thomas le petit train. Juste à temps pour faire monter à bord de son bus la jeune gothique April et son petit frère Tim.
Horace Guilder, directeur adjoint de l’opération Noé, du naufrage plutôt, toujours aussi cynique et faisant passer ses besoins avant ceux de l'humanité.
Tous les ingrédients de la réussite du tome 1 sont présents : personnages fouillés, monde cohérent, narration. Cela permet d'avoir une vision plus fine des événements relatés dans le premier tome, voir d'avoir un point de vue différents dessus.
Une partie que j'ai adoré.

Puis retour 100 ans plus tard avec Peter et les autres.
L'occasion pour l'auteur de nous narrer l'existence de plusieurs communautés de survivants, chacunes avec ses particularités de gouvernement, du plus libre au plus autoritaire. Certains voient dans cet apocalypse l'occasion de tirer leurs épingles du jeu en frayant avec l'ennemi. La collaboration va bon train, les mauvais penchants ne demandant qu'à s''épanouir avec tous ces survivants apeurés. La catastrophe a mis fin à l'histoire, mais l'Histoire se rappelle à nous, notamment à travers les camps de la seconde guerre mondiale. Mais la résistance s'organise...
Les vampires aussi. L'auteur diversifie leurs caractéristiques, au-delà des canines développées, de leurs mains griffus et de leur fluorescence, des caractéristiques les différencient selon la Multitude au-quelle ils appartiennent. Rien à redire, sa réécriture du vampire est une réussite totale.

En attendant, le monde continuait à tourner. Le soleil brillait toujours. À l'ouest, les montagnes assistaient à la disparition de l'homme avec une gigantesque indifférence.

Tout ça se lit rapidement, c'est rythmé, même si certaines répétitions et facilités sont à déplorer. C'est du grand spectacle sur livre géant. Une fin de blockbuster, on aime ou on aime pas. (j'ai pas aimé)
Comme dans le premier tome, Justin Cronin s'appuie un peu trop à mon goût sur la métaphore religieuse : le passage, les douze, la résurrection, l’humanité qu'il faut châtier du Mal... Le Christ comme sauveur de l'humanité, c'est pas un peu du réchauffé ? J'avais parfois l'impression d'une réécriture des évangiles, même si je suis loin de connaitre mon catéchisme.
Même si le début du roman s'ouvre sur l'évangile du Passage, ne comptez pas dessus pour vous passez de la lecture du premier tome. Cela vous servira plus d'aide mémoire.

Malgré quelques défauts, ces deux premiers tomes de la trilogie sont quand même des monuments de la littérature de l'imaginaire. C'est la troisième fois que je lis ces deux tomes, alors forcément, le plaisir de la découverte n'est plus là, je m'attarde un peu plus sur les détails...
Reste à lire le dernier, La cité des miroirs, qui a mis quatre ans à voir le jour. Espérons que le Sauveur ait posé ses RTT.

Un papillon dans la lune l'a lu

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Quelques citations :


Le nouveau plan de Nelson était de détourner tous les relais de téléphonie mobile du Kansas et du Nebraska, de couper toutes les communications dans les deux États pendant deux heures et d'essayer d'isoler le signal de la puce de Grey. Dans des circonstances normales, cela aurait exigé un mandat de la cour fédérale, une pile de paperasses de dix kilomètres de haut et un mois de palabres, mais Nelson avait pris un raccourci en s'adressant à la Sécurité du territoire, qui avait accepté de promulguer un décret-loi spécial conformément à l'article 67 de la loi d'orientation et de programmation de la sécurité intérieure – communément dénommée dans la communauté du renseignement « loi RAB » : Faites ce qui vous chante, on n'en a Rien à branler.

Est-ce que quelqu'un en a quelque chose à fiche ? Est-ce que nous valons la peine d'être sauvés ? Qu'est-ce que Dieu attendrait de moi, s'il y avait un Dieu ? Croire, au fond, c'est vouloir poser des questions, contre toute raison. Avoir la foi, pas seulement en Dieu, mais en nous tous.

Quant aux coups parfois administrés en cours de détention, voire du prudent recours à la noyade simulée, eh bien, il arrivait que ces mesures soient tout simplement inévitables. Comment appelait-on ça, à l'époque ? Un « interrogatoire poussé ».
Mais cautionner un viol, ça, c'était une innovation. Ça donnait à réfléchir. C'était le genre de truc qui se produisait dans les petits pays violents, où des hommes armés de machettes hachaient les gens en petits morceaux pour la seule raison qu'ils étaient nés dans le mauvais village, que leurs oreilles n'étaient pas tout à fait pareilles aux leurs, ou qu'ils préféraient le chocolat plutôt que la vanille. Cette pensée aurait dû le révulser. Il n'aurait jamais dû... s'abaisser à ça. C'était Sergio qui l'y avait poussé. Bizarre, tout de même, comme une chose qui paraissait complètement insensée un jour pouvait sembler tout à fait raisonnable le lendemain.


4 commentaires:

  1. Tu as aussi lu le dernier tome, ou tu les as relu pour ce dernier ?
    J'étais déjà convaincue avec ton billet sur le premier volet. Cette critique confirme tout mon intérêt!
    Merci :-)

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    1. J'ai relu les deux premiers tomes avant de me lancer dans la lecture du troisième, cela faisait quelques années et ma mémoire n'est plus ce qu'elle est avec l'âge !
      Je viens juste de terminer La cité des miroirs, mon avis succinctement : Aïe Aïe Aïe .
      Mais les deux premiers tome peuvent se lire comme un diptyque.

      En tout cas, heureux de te faire découvrir ces romans, je pensais que tout le monde les avait lu. Je pari que tu vas aimer.

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  2. Pas lu mais ça ne me tente pas plus que çà... je passe pour le moment, j'ai plus envie de lire Ian McDonald tellement son Luna m'a emballé !

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    1. Encore un qui n'avait pas lu ce cycle et qui ne le liras pas...
      Je m'en vais lire ta chronique sur Luna alors. Mais bon, encore une trilogie...

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