Alcatraz contre les infâmes bibliothécaires

Brandon Sanderson, Le livre de poche, 2010, 312 p., 12€ epub avec DRM (intégral des 4 tomes)


Un complot mondial ourdi par des bibliothécaires. Heureusement que j'emprunte en numérique, sinon, j'aurais mordu les mollets de ces infâmes !

Présentation de l'éditeur : 

 

Je m'appelle Alcatraz. J'ai treize ans, je suis orphelin et je ne suis pas un gentil. Laissez-moi vous dire une bonne chose : si un vieux bonhomme à la santé mentale douteuse débarque chez vous sous prétexte qu'il est votre grand-père et que vous devez l'accompagner dans une espèce de quête mystique... refusez sans hésiter. J'ai été obligé d'enfreindre cette règle ; c'était un cas de force majeure. Mais croyez-moi, c'est à ce moment-là que mon destin a basculé, direction sacrifices, dinosaures, magie noire et infâmes bibliothécaires.

Mon ressenti :

 

Alcatraz est un jeune adolescent balloté depuis sa tendre enfance de famille d'accueil en famille d'accueil. De ses parents, il ne connait rien, si ce n'est qu'ils lui ont laissé comme prénom le nom d'une célèbre prison. De quoi entrer dans la vie avec de sérieux handicaps. A cela s’ajoute une sérieuse propension à casser, détruire... Pas très florichon. Jusqu'au jour où....



Un orphelin à la découverte d'un monde caché où la magie est présente, de quoi avoir peur d'une énième resucée de Harry Potter. Mais Mister Sanderson s'en sort avec les honneurs. Son atout principal : celui de ne pas se prendre au sérieux. Jouant la carte du pastiche de la fantasy, la magie noble en prend pour son grade : la baguette magique remplacée par des lunettes; des talents magiques plus incongrus les uns que les autres : pouvoir de casser, de trébucher, d'arriver en retard, de parler de manière incompréhensible... Des talents aux apparences plus nulles les uns que les autres.
Ajouter des dinosaures so british, une garde du corps adolescente, un anthropologue à la gâchette facile,... Bref, une fine équipe de bras cassés.

Et le fameux complot. Le monde visible est dirigé secrètement par les bibliothécaires. Sous leurs oripeaux fidèles à l'imagerie populaire, ils manipulent l'information pour mieux nous guider comme des moutons. Le vrai nom de notre monde : le Chutland !
Et pour mieux nous faire prendre nos vessies pour des lanternes, ils ont décidé de classer l'autobiographie d'Alcatraz Smedry au rayon Fantasy, alors que sa place devrait être au rayon Témoignage.

Au Chutland (cet ensemble de nations contrôlées par les Bibliothécaires, comme les États-Unis, le Canada ou la France), ce livre sortira dans la catégorie Fantasy. Ne vous laissez pas abuser ! Ceci n’est pas un ouvrage de fiction et je ne m’appelle pas Brandon Sanderson. Il ne s’agit que d’un subterfuge, afin que le livre n’apparaisse pas sur le radar des agents Bibliothécaires. 
Bref, de quoi donner l'envie de retourner dans nos bibliothèques contrôler ce qui s'y passe. Et pourquoi pas en profiter pour emprunter quelques lectures imaginaires...

Un divertissement pour ceux qui ont gardé leur âme d'enfants, sans prétention, intelligent, plein d'inventivité, de références et d'humour. Peut être quelques bémols sur les digressions du narrateur qui émaillent régulièrement (trop ?) le récit. Mais bon, rien d'insurmontable.
Plein de choses ne sont qu'à peine effleurées dans ce premier tome (la magie silimatique, les royaumes libres, ...), heureusement, il en reste trois (quatre dans la langue de Shakespeare)

Même une bibliothécaire le recommande, une sombre machination, n'en doutons pas : Nevertwhere

Quelques citations :


— Ah, fiston. Dans cette guerre que nous menons, les épées ou les fusils n’ont pas d’importance.
— Non ? Qu’est-ce qui compte alors ? interrogeai-je. Les Sables ?
— L’information, répondit Papi. Voilà le vrai pouvoir.L’homme qui t’a menacé d’un pistolet tout à l’heure était plus fort que toi. Pourquoi ?
— Parce qu’il allait me tirer dessus.
— Parce que tu croyais qu’il pouvait te tirer dessus, corrigea-t-il en levant un doigt. Par contre, avec moi, il n’avait pas l’avantage, parce que je savais qu’il était incapable de me blesser. Et lorsqu’il l’a compris…
— Il s’est enfui, réalisai-je.
— L’information. Les Bibliothécaires la contrôlent dans cette ville. Dans ce pays. Ils contrôlent ce que les gens lisent, ce qu’ils voient au cinéma ou à la télévision, ce qu’ils apprennent à l’école ou ailleurs.
Ce type de comportement (commencer un bouquin par une accroche bourrée de suspense) est impardonnable.D’ailleurs, si jamais vous tombez sur un livre qui s’ouvre comme ça, vous auriez intérêt à le refermer tout de suite.Je sais de source sûre que les auteurs qui débutent ainsi leurs romans n’ont en réalité que peu de chances d’expliquer pourquoi le malheureux héros est attaché à un autel et si, par miracle, l’explication a lieu, elle n’arrivera pas avant la fin de l’histoire. Entre-temps, vous devrez vous coltiner de longues dissertations ennuyeuses, des récits labyrinthiques et d’infinies réflexions avant d’atteindre le petit bout de bouquin que vous aviez envie de lire depuis le début.
Or donc, les interruptions intempestives et autres accroches n’ont vraiment leur place qu’en fin de chapitre.De cette façon, le lecteur tourne simplement la page, et là, ouf ! il découvre le reste de l’aventure sans avoir à endurer de nouvelles coupures totalement injustifiées.
Sérieux, les romanciers ne se refusent rien, parfois.

5 commentaires:

  1. Ah! Un autre roman d'un de mes auteurs favoris. Je ne l'ai pas lu, en fait, rien de la série des Alcatraz. Ils sont dans le rayon ado, du coup je ne me suis jamais posé la question.
    Les longueurs et digressions de l'auteur sont courantes dans quasiment tous les romans que j'ai lu de lui jusqu'à présent (une dizaine). Elantris en comporte très peu.

    Bref, tu me donnes quand même envie d'y jeter un oeil (de le récupérer en suite).

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    1. Je voulais emprunter le tome 2 de Légion qui était déjà pris, je me suis rabattu sur ce titre. Belle surprise, même si cela reste du jeunesse. Et l'envie d'en lire un peu plus.
      Je commence Sanderson par ses oeuvres "mineures", tout cela ira crescendo.
      Ca doit être un bavard, il aime parler à ses lecteurs !

      Tu es météorologue, donc sorcière dans les temps anciens, une sorte de troisième oeil, tu peux te permettre d'en perdre un.

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  2. LOL
    Mais en même temps si je jette un oeil trop souvent, ce sera biglement difficile de prévoir le temps!

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