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Seuil
Vincent Message
Défaite des maîtres et des possesseurs
Vincent Message, Seuil, 2016, 304 p., 13€ epub avec DRM
Défaite des maîtres et des possesseurs.
Le titre seul m’a donné envie de lire ce roman
Le titre seul m’a donné envie de lire ce roman
Un homme, une femme, un accident. Le présent dans toute sa banalité.
Mais dès les premières pages, quelques mots suggèrent une étrangeté dans le
quotidien décrit.
Je n’ai pas envie de vous dévoiler plus de cette intrigue, au
risque d’en gâter le charme de la découverte.
Nous sommes ici à la lisière de la science-fiction, ou plutôt
dans un roman de sciences humaines-fiction. La présence d’un extranaturel est
ici prétexte à une dissection de nos modes de vie et de notre aveuglement face
à une catastrophe environnementale imminente.
Réflexion éthique et philosophique autour de la domination, Vincent
Message nous délivre un message fort sur notre avenir, décline l’altérité sur
plusieurs niveaux. Il nous jette à la figure nos petites hypocrisies, nos
petits arrangements-compromis avec notre conscience. Les dangers qui nous
guettent sont connus de tous, mais nous préférons « courageusement »
tirer les rideaux. L’auteur tente de les entrouvrir et il y parvient
admirablement.
Ce roman, quelques jours après sa lecture, continue de
m’interpeller, de m’interroger sur mes choix, sur la société à laquelle il
faudrait aspirer. Réussite de ce côté-là malgré quelques lourdeurs notamment
sur le projet de loi.
Petit bémol aussi sur le côté thriller un peu fade et bancal.
Petit bémol aussi sur le côté thriller un peu fade et bancal.
Carton rouge aux éditions du Seuil : une version
électronique vérolée par des DRM et un prix abusif pour le nombre de pages. Je vous conseille de l’emprunter
dans votre médiathèque.
Roman sombre et désespéré avec toutefois une petite lueur
d’espoir, si tenue soit elle.
Alors prêt à consommer autrement ?
Alors prêt à consommer autrement ?
"Lorsqu’on croit comme moi à l’égalité, on ne veut pas de traitement de faveur, bien sûr, on tient à être traité comme les gens ordinaires, jusqu’à ce qu’on se rende compte à ses propres dépens qu’ils sont traités comme de la merde. Alors j’ai ravalé mes beaux principes."
"Nous avions du mal à comprendre comment ce qu’il y avait de sophistiqué et de compétent dans les méthodes de cette espèce qui occupait apparemment le sommet de la chaîne alimentaire pouvait se concilier avec autant de gâchis, de morts inutiles, un pareil consentement à faire souffrir et à détruire sans retour."
"Mais je maintiens, bien sûr. Je maintiens et je maintiendrai, je serai inébranlable. Je suis convaincu dorénavant que critiquer sans complaisance les siens, ce n’est pas s’autoflageller, faire éclater sa chair en plaies que rien ne referme, mais faire la preuve de sa force, au contraire. Car tout vivant dans ce monde veut vivre. Et le vivant qui se critique, il affirme simplement qu’il se sent en mesure de survivre à la critique."
"Il serait donc grand temps, je pense, de cesser de manier l’argument de l’infériorité en ne retenant pour éléments de comparaison que les critères qui nous sont favorables. "
Ta critique m'a interpellé et comme le livre est dispo dans ma médiathèque je vais m'y essayer...
RépondreSupprimerCe livre contient quelques bonnes réflexions sur nos modes de vie.
RépondreSupprimerJ'ai hâte de savoir ce que tu en penseras.