Nymphée

J. H. Rosny aîné, Société française d'Imprimerie, 1909, 70 pages, Domaine public

 

Une illustration de ce qu'est le merveilleux scientifique au fin fond d'une Sibérie mystérieuse et envoutante.

Résumé :

Robert Farville, naturaliste et médecin, fait partie d’une expédition menée par Jean Louis Devreuse en Sibérie à la fin du 19ème siècle. Alors que les membres de l’expédition commencent à se révolter face à la rudesse du climat, ils décident de faire halte dans un marécage. Robert Farville, Jean Louis Devreuse et sa fille décident de continuer leur aventure. Alors que des sables mouvants tentent de régler leur sort, une créature vient leur portée secours : un homme-poisson.

Mon ressenti :

Nous sommes ici dans un roman d’aventure scientifique ayant comme sujet les fameux êtres hybrides mi homme mi poisson qui feront la joie des spectateurs  de nombreux films dans les années 50 – 60. Tous les éléments y sont : expédition scientifique, nature sauvage, créature étrange, kidnapping  et l’indispensable histoire d’amour avec son beau et courageux sauveur.


Cependant, nous sommes ici dans les premiers textes évoquant cet être hybride qui aura une filiation importante dans l’imaginaire mondiale. Alors ne boudons pas notre plaisir.
Pas de sensationnalisme, le narrateur est naturaliste, il observe la faune et la flore avec un œil averti. Ce qu’il voit est une possible évolution différente de l’homme. Leurs us et coutumes ne sont pas païens, mais issus de leur identité culturelle.

Ce texte a tout de même l'apparence de son âge. Difficile pour un lecteur d'aujourd'hui de s'émerveiller. L’intérêt réside surtout sur la rencontre entre l'homme et la créature. Contrairement à ses successeurs, l'homme poisson n'est pas un monstre sanguinaire, mais un être doué de raison et de sentience que l'on peut comprendre si on s'en donne la peine. L'autre est à découvrir.
Disponible en version électronique ici  dans Récits de science-fiction II.
Disponible en audio ici

 

Citation :

Je restais immobile au seuil de cette féerie. Ma plus lointaine enfance guidait tous mes actes. J’avais de cet âge la naïve admiration et la mystérieuse terreur, l’invisible curiosité et l’horripilation de l’occulte. Je me crus à quelque ville de légende où les Hommes-des-Eaux auraient trouvé moyen d’éclairer le dessous du lac ; je me figurais cette humanité nouvelle, inaccessible à ma faiblesse ; j’eus, moi, le représentant des races supérieures, l’impression peureuse, mélancolique, résignée, des races vaincues ; d’innombrables choses croulèrent en moi qui n’y étaient que par la certitude d’appartenir à la plus haute humanité. Je compris le glissement à l’abîme de nos pauvres rivaux, la vie réfugiée aux rêves, aux théories confuses, aux consolations du Nirvana.

2 commentaires:

  1. J'ai trouvé le lien, et toute seule!
    Même si le texte accuse son âge, j'ai envie de le découvrir surtout pour la bestiole.

    Merci!

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  2. Que je peux être mauvaise langue...
    J'espère que ce sera une bonne découverte pour toi.

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