Fauchage Tardif
Jean-Marc De Vos, Autoédition, 2025, 250 p., 6€ epub avec DRM
Envie d’un roman qui ne se prend pas au sérieux ? Lis Fauchage tardif. On décapite, on rigole, et on tourne les pages sans s’arrêter.
Pitch de l’éditeur :
« Je suis la Mort. Enfin, pas à moi tout seul. Un peu comme le flic qui frappe à votre porte en criant "Police, ouvrez !" Qui va croire que ce gars est la police à lui tout seul ? Moi, c’est pareil. Pourtant, bien souvent, mon interlocuteur me regarde avec un air ahuri assorti d’un "Ah oui ?", d’un "Je ne vous imaginais pas ainsi" ou d’un "Vous avez une carte ?" À la longue, ça lasse. » Ainsi commence le récit de Richard Granville, un faucheur lambda de la Guilde des Augures et Faucheurs, une administration secrète chargée d’assister la Faucheuse, la vraie, la Mort qui tue, qui ne pouvait plus assumer son rôle seule et s’était résignée à déléguer sa tâche à de simples mortels. Boulot pépère, bien payé et, comme le dit Richard : « Pour un fonctionnaire, la Mort, c’est le rêve ! ». Enfin, c’était. Lorsque les faucheurs sont devenus la cible d’un tueur impitoyable, coupeur de têtes, l’ambiance a rapidement changé… C’est ainsi que Richard a été prié d’abandonner son train-train quotidien pour assister Lise Marcuse, capitaine à la brigade Criminelle, dans son enquête au sein de la Guilde. L’occasion pour le lecteur de découvrir un duo atypique dans une affaire qui ne l’est pas moins…
Mon ressenti :
Imagine la scène : tu es affalé dans ton fauteuil, prêt à plonger dans un bon roman de SF, quand TOC TOC TOC. Tu ouvres… et la Mort est là. Enfin, pas la Mort, mais l’un de ses sbires, un type lambda, qui t’annonce que ton séjour sur Terre arrive à expiration. Pas de faux mouvements : le sablier est vide, les clés doivent être rendues, merci pour le séjour. On est loin des visions romantiques de la Faucheuse, tout en drapé noir… Ici, on est en version fonction publique : badge, procédures et formulaires en triple exemplaire. La Mort, mais avec un numéro de guichet.
Fauchage tardif, c’est un polar fantastique, mais la magie, c’est surtout celle de la Guilde des Faucheurs. une belle machine administrative. Au début, c’est presque pépère — jusqu’à ce qu’un serial killer se mette à décapiter les collègues. Comme quoi, même la mort n’est plus respectée !
Ça se lit d’une traite, avec de petites notes d’humour et un
sous texte toujours appréciable. Même si le début est un peu lent à se mettre
en place, une fois la machine lancée, plus moyen d’arrêter. L’élément
fantastique semble juste là pour le décor - encore que… - nous sommes clairement
plus sur une enquête policière avec ses fausses pistes. Les personnages sont
truculents, notamment la vieille bique qui dirige la Guilde d’une main de fer
et d’un langage fleuri. Une vraie harpie, aussi acariâtre qu’un chef de service
en fin de carrière, qui distribue ses ordres entre deux insultes.
Jean-Marc De Vos, c’est mon John Scalzi belge : drôle, efficace, toujours prêt
à transformer une idée improbable en page-turner. Ce n’est peut-être pas son meilleur
bouquin, mais cela reste un cru réjouissant. Et une fois la dernière page tournée, on se dit qu’on a
passé un sacré bon moment et qu’on y retournerait bien. Ça tombe bien : j’ai
encore du De Vos dans ma liseuse. L’auteur écrit plus vite que la Mort ne
fauche.
D'autres avis, tous bons, sur Le Galion des étoiles


Toi aussi donne ton avis