Starfish

Peter Watts, Fleuve éditions, 2010 (parution originale VO 1999), 384 p., 22€ papier

Six tarés dans un espace confiné ont oublié de prendre avec eux un Monopoly. Qu'est ce qui se passe d'après vous ?
Oui mais pas que !

Présentation de l'éditeur : 

 

Lenie Clarke est chef d'équipe dans une station des abysses, sur la côte pacifique, chargée d'exploiter et de contrôler l'énergie géothermique. Comme ses compagnons, elle a d'abord suivi des tests et un entraînement rigoureux puis subi des altérations génétiques qui lui permettent d'accoutumer sa vision à l'obscurité et de respirer dans l'eau lors des sorties obligatoires.
Ce qu'elle ignore, c'est que la société qui l'emploie ne choisit pas les candidats par hasard : seuls sont recrutés des hommes et des femmes aptes à subir de fortes doses de stress, des individus présentant tous une psychologie... déviante. Le noir et le silence des profondeurs deviennent le théâtre d'un huis clos inquiétant où les monstres ne rôdent pas seulement à l'extérieur.


Mon ressenti :

 

Première chose, et pas des moindres, grâce à Peter Watts, j'ai appris que starfish signifie étoile de mer en anglais. Encore deux milles titres en VO et à moi la lecture en langue anglaise. Yes !

La terre est dans un triste état, des multinationales au pouvoir, un internet en prise avec Le virus rendant la communication difficile et sujette à caution, une énergie qui manque... Les bio-technologies ont connu un essor phénoménal, mais la technicité manque encore un peu pour automatiser la récupération d'énergie dans les grands fonds des océans, dans les rifts. Solution, prendre quelques zozos pas très clean, les mettre face à un choix cornélien, attendre qu'ils se portent volontaires pour les transformer en mutant mi-homme mi-poisson et les jeter dans le grand bain pendant quelques mois pour surveiller et faire la maintenance des sites de récupération d'énergie.

Nous passons du huis-clos oppressant, la hard SF pour finir en thriller. Peter Watts mélange les genres mais n'a, à mon avis, pas assez de bagouts (c'était son premier roman) pour faire passer l'ensemble. Côté hard SF, rien à redire, on sent que l'auteur sait de quoi il parle : géothermie, faune des grands fonds, évolution des espèces, et j'en passe. Sa description d'une intelligence artificielle semble crédible.
Mais côté personnages, cela pêche aussi : je ne me suis attaché à aucun des protagonistes, les relations interpersonnelles évoluent trop rapidement, sans trop d'explications.
L'intrigue est assez tortueuse, l'auteur jouant sur les fausses pistes.
Résultat, j'ai eu du mal à entrer complètement dans le récit du fait de l'inégalité de l'ensemble. C'est loin d'être catastrophique, c'est même très bien pour un premier roman, la barre était, à mon goût, placé un peu trop haut.

Premier tome de la trilogie Rifteurs, Starfish peut se lire de manière indépendante. Et c'est bien mon intention. Mais tout de même l'envie d'en connaitre plus de l'auteur dans un autre univers.


Quelques citations :


Ce n’est pas la quantité de merde que tu as soulevée qui fait que tu conviens pour le rift. C’est la quantité à laquelle tu as survécu.

Il jette un coup d’œil par-dessus son épaule. La guide, une Indienne d’environ vingt-cinq ans à la coupe zèbre – Pretîla QuelqueChose –, lui adresse un petit sourire contrit. Pretîla est une relique et elle le sait. Elle ne peut pas rivaliser avec la bibliothèque de bord : elle n’a ni animation 3D, ni bande-son enveloppante. En réalité, elle n’est qu’un accessoire. Ces gens lui paient un salaire non parce qu’elle sert à quelque chose, mais parce qu’elle ne sert à rien. À quoi bon être riche, si on n’achète que l’indispensable ?

— Vous êtes un psy.
Plutôt un mécanicien, en fait. » Il sourit, d’un petit sourire prude qui affirmait : je viens de me montrer très malin, mais tu es sans doute trop stupide pour comprendre la plaisanterie. Fischer décida qu’il n’aimait pas beaucoup Scanlon.
Les types de ce genre lui avaient toutefois été utiles par le passé, avec tous leurs discours sur l’« aptitude » et la « responsabilité criminelle ». Vos actes, avait appris Fischer, comptaient moins que les raisons pour lesquelles vous les aviez commis. Si vous aviez fait des choses par méchanceté, ça allait barder pour vous. Par contre, si vous les aviez faites parce que vous étiez malade, il pouvait arriver que les médecins vous couvrent. Fischer avait appris à être malade.

« Une étoile de mer, affirme Acton, c’est la démocratie suprême. »
Clarke le dévisage avec une répulsion discrète.
« Pour se déplacer, raconte Acton, elles marchent sur tous ces pieds tubulaires. Mais bizarrement elles n’ont aucun cerveau. Pas étonnant, pour une démocratie. »

4 commentaires:

  1. Heureuse que malgré ton déplaisir tu souhaites continuer à découvrir cet auteur.
    Sûr difficile de s'attacher à ces cas sociopathes, ou socioquelquechose.

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    1. Difficile de juger sur un premier roman. Je lui laisse une seconde chance avec Au-delà du gouffre.

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  2. Je commencerai à m’intéresser à l'auteur avec "Au-delà du gouffre", je préfère toujours commencer avec des nouvelles. Si c'est concluant, pourquoi pas cette trilogie...

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    1. C'est une de mes prochaines lectures aussi.
      Bonne idée de commencer la découverte d'un auteur via ses nouvelles, je pense te piquer l'idée.

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