Planetfall

Emma Newman, J'ai lu, 2017, 320 p., 15€ epub sans DRM


Exercice de science-fiction simpliste avec 77 fois le mot imprimante chez la dingue et les bigots.

Présentation de l'éditeur :


Touchée par la grâce, Lee Suh-Mi a reçu la vision d’une planète lointaine, un éden où serait révélé aux hommes le secret de leur place dans l’Univers. Sa conviction est telle qu’elle a entraîné plusieurs centaines de fidèles dans ce voyage sans retour à la rencontre de leur créateur. Vingt-deux ans se sont écoulés depuis qu’ils sont arrivés là-bas et qu’ils ont établi leur colonie au pied d’une énigmatique structure extraterrestre, la Cité de Dieu, dans laquelle Lee Suh-Mi a disparu depuis lors. Ingénieur impliquée dans le projet depuis son origine, Renata Ghali est la dépositaire d’un terrible secret sur lequel repose le fragile équilibre de la colonie, qui pourrait voler en éclats avec l’entrée en scène d’un nouveau membre, un homme qui ressemble étrangement à Suh-Mi, trop jeune pour faire partie de la première génération de colons...


Mon ressenti :


Après quelques critiques assez élogieuses, je me suis lancé dans l'aventure vers La Cité de Dieu et à l'instar de mon avis sur Water knife, mon ressenti est à l'opposé de l'ambiance générale.


Premier hiatus : Une colonie sur une planète lointaine, je pensais avoir mon lot de planet opera : Comment est le monde, la faune et la flore, comment s'est opéré les premiers pas sur cette planète, quelles sont les problèmes rencontrés par les colons.
Découverte du monde, les colons sont restés collés à la Cité de Dieu, pas de bol pour le lecteur, il découvrira seulement quelques hectares modifiés par l'homme. Tout a dû se passer sans trop de problème, vu qu'ils y habitent depuis 22 ans, j'en suis très content pour eux, mais légèrement frustré.

Deuxième hiatus : Ils ont fait un voyage de vingt ans à travers l'espace pour aller tailler la bavette à Dieu. On s'attend donc que l'intrigue nous glisse quelques échanges entre les colons et leur créateur. Pas de bol, mais beaucoup de chance pour Emma Newton, la première personne qui pénètre dans La cité céleste n'arrive pas à ouvrir la porte pour en ressortir. Donc les colons attendant sagement qu'elle se démerde toute seule pour trouver un moyen de sortir. Pour une communauté légèrement utopiste et solidaire, pas très fair play.

Troisième hiatus : Une petite communauté triée sur le volet pour partir dans cette expédition aux confins de l'univers (l'auteur a préféré garder le silence sur la situation exacte : Dieu n'est pas con, il préfère se faire chier seul depuis une éternité plutôt que de se coltiner la compagnie des humains). Donc tout un panel de savants et de techniciens de haut vol qui ont décidé de faire le grand saut sur la base de la vision d'une comateuse ? Comme quoi, on peut être érudit et très con ! Ou une manière de dire que les bigots sont bas du front ? Mais bon, ce sera l’occasion de découvrir une pléthore de personnages aux caractères différents. Re-pas de bol pour le lecteur, l'auteur a eu la bonne idée de nous narrer l'histoire depuis le point de vue d'un seul personnage, et pas le plus fiable en outre. Et puis la communauté est gentille, voilà tout. Enfin, faut pas lui dire Prout car là elle se met dans une rage folle et destructrice ce qui donne une allure très réaliste à l'ensemble.

Quatrième hiatus : Le pauvre lecteur que je suis se dit que les deux cent cinquante longues pages qu'il vient de lire péniblement vont être sauvé par la technologie, il doit bien resté ça. Alors, qu'en est-il de cette fameuse quincaillerie SF ? Re-re pas de bol pour le lecteur, les avancées technologiques sont telles qu'une petite piqure remplie de poudre de perlimpinpin suffit à ce que vous pouvez vivre sur une planète comme si vous viviez sur terre. Pas besoin de s'encombrer d'oxygène ni de combinaisons spatiales. Et pas besoin de remplir le vaisseau de tout une flopée de matériels de hautes technologies pour survivre en milieu hostile, pensez juste à vous munir de quelques imprimantes 3D. Vous avez faim, choisissez votre menu et l'imprimante le sort. Besoin d'un parpaing, idem. Une envie de T-shirt à l'effigie de Bad Religion, re-idem. Besoin d'un cerveau pour se questionner pourquoi j'attends comme un con pendant 22 ans devant Le truc de Dieu...


Je pourrais continuer longtemps comme ça, mais j'ai déjà perdu assez de temps avec ce livre.

Sur le twist final, est ce que l'auteur a voulu dire que seule la religion peut souder une communauté ? Mouaih
Une seule chose au final me restera : l'environnement, c'est cool ! Pensez à trier vos déchets et à construire durable et auto suffisant.
Le malheur n'arrivant jamais seul, un tome est à venir dans le même univers de carton pâte

Si vous voulez savoir ce que donne un roman sorti d'une imprimante 3D, Planetfall est fait pour vous. Comme pour l'intelligence artificielle, les écrivains ont encore de beaux jours devant eux.
En outre, un prix hallucinant pour un roman si court.

Ils l'ont lu et aimé (et je n'en reviens toujours pas !) : Lorhkan,Yogo, Célindanaé, Xapur.
Il lui a laissé une "impression" mitigée : Lune


Cette lecture fastidieuse entre au moins dans le cadre de challenges :

 Summer Short Stories of SFFF (#S4F3s3 pour les intimes) du blog Les lectures de Xapur

et




16 commentaires:

  1. Je t'avoue que je suis en train de le lire et je le trouve assez frustrant. J'aime bien la construction, mais j'ai l'impression d'aller nulle part. A suivre !

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    1. Tu me rassures, je pensais être le seul à trouver ce roman fastidieux.
      Les trente dernières pages se sont un peu plus vite tournées pour ma part, mais rien de transcendant.

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  2. Alala, je n'ai pas encore sauté le pas, une certaine hésitation instinctive. Mais c'est vrai que l'avis général m'a presque convaincu et surtout je suis curieux de le lire maintenant qu'il a trouvé sa place dans la short-list du prix planète-SF. Le twist, et un peu le reste, me fait peur. J'avoue que le conservatisme pseudo-religieux m'agace aussi. La spiritualité peut se détacher de la dimension divine, encore heureux.

    Moi qui suis en train d'écrire une novella "plant-opéra", je sais ce que je dois faire pour éviter de me faire gnaquer la main.

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  3. Il ne te reste plus qu'à le lire pour te faire ta propre opinion, mais ne t'attends pas à un univers très construit avec des personnages bien développés.

    Au vue de tes chroniques, je ne suis pas étonné d'apprendre que tu écris. Après, ce n'est que mon opinion, il faut savoir faire la part des choses. Mais je serais attentif à la sortie de ta novella, j'ai remarqué que tu aimais les thèmes sociétaux et les univers bien campés.

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    1. Oui, je vais tout de même tenter de le lire, mais pas de suite.

      J'essaie de soigner mes chroniques et surtout d’analyser ce que je lis, je pense que les deux activités lecture / écriture sont vraiment indissociables. Je ne suis pas du tout de ce milieu et j'ai tout à apprendre, mais c'est super intéressant intellectuellement parlant !
      Et effectivement, j'ai une préférence pour les thèmes sociétaux, disons que ma formation juridique me porte plus vers les sciences molles ! :)

      Quant à une hypothétique publication, une nouvelle ça serait déjà pas mal ! :D

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    2. Je te critiquerai avec plaisir. Qui aime bien... dit-on.

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  4. Je te trouve encore une fois très mordant. Après quelques semaines de recul, des arguments se valent mais à chaud je n'y ai pas prêté attention. Rien qui ne ma empêché de prendre du bon temps sur ce roman.
    Excepté la facilité avec laquelle les auteurs utilisent des imprimantes 3D. C'est aussi le cas chez McDonald et Luna, non ?
    Quant au second livre, il n'aura peut être pas ces petits défauts.

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    1. Comme pour Water knife, j'ai du mal à comprendre ce qui vous a plus, bien que ton avis soit plus mitigé. Mais bon, le principal est d'avoir apprécier la ballade.
      J'ai abandonné McDonald depuis La maison des derviches. Luna attendra peut être très longtemps, mais je crois qu'il utilise le même procédé.
      Pour le second livre, ce sera sans moi., j'ai assez donné de mon temps.

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  5. C'est une critique qui a du chein. J'adore quand un livre ne te plait pas! Tu n'y vas pas par 4 chemins, c'est mordant et incisif et demeure argumenté. J'avais lu le côté imprimante 3D et après Luna, je me demandais si j'allais tenter Planetfall. Bon maintenant, je l'ai, je le lirai avec en tête qu'il partage.
    Merci pour cet excellente critique!

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    1. Au moins, je prends du plaisir avec un livre déplaisant.
      J'espère pour toi que tu passeras un meilleur moment que moi avec ce roman.

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  6. Damned moi qui vient d'investir ce montant ahurissant pour un petit nombre de pages... c'est bien d'avoir un avis contradictoire avant de se lancer ceci dit ^^

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    1. Tu as raison, ton attente sera moindre et peut être que tu l'apprécieras. Après ce n'est que mon opinion, donc... Read and see

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  7. je ne ferai pas le détour par ce roman (d'autres critiques m'avaient tentée) mais j'ai bien ri à ton billet merci !

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    1. Mon but n'était pas de décourager les possibles lecteurs. Quoique.
      Mais si ma chronique t'a fait passer un bon moment, j'en suis ravi, car là était réellement mon but. Merci de ton retour

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  8. Bon moi j'ai aimé ;)

    Par contre le second roman (After Atlas) se déroule bien dans le même univers, mais sur Terre et avec un ton très différent (je pense que la fin par contre ne te plaira pas).

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    1. Je suis l'un des rares à ne pas avoir apprécier ce texte. Passé complètement à côté, ça arrive, il en faut pour tout le monde.

      Au vue de mon agacement devant le premier, il est plus qu'incertain que je me coltine le second. Mais je suis agréablement surpris que l'auteur change de point de vue.

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