Le dernier apprenti sorcier, tome 1 : Les rivières de Londres

 

Ben Aaronovitch, J'ai lu, 2014, 413 p., 8€ papier

Plaisant, mais long.

 

Présentation de l'éditeur :


L'agent Peter Grant ne croyait pas aux fantômes, jusqu'au jour où un étrange personnage lui affirme avoir assisté au meurtre sur lequel il enquête. Un témoin providentiel... s'il n'était mort depuis plus d'un siècle ! Et Peter n'est pas au bout de ses surprises : recruté par l'inspecteur Nightingale, il intègre l'unité de la police londonienne chargée des affaires surnaturelles. Au programme, traquer vampires. sorcières et autres créatures de la nuit ; maintenir la paix entre les forces occultes de Londres ; tenir à distance les divinités trop entreprenantes ; et bien sûr apprendre le latin, le grec ancien et une montagne d'incantations bizarres et pour le moins rébarbatives. Peter doit en passer par là, s'il veut un jour devenir à son tour le dernier sorcier de Londres... 

Mon ressenti :  

Un jeune policier va découvrir le vrai visage de Londres suite à une enquête sur une décapitation. Les rivières de Londres, c'est un humour pince sans rire, une pointe de critique sociale, un soupçon de fantasy et une pincée de roman policier. Une recette éprouvée mais qui marche toujours, avant que la lassitude ne se fasse ressentir.
Son principal défaut est d'être une série, les personnages, la magie sont juste esquissées, il faut savoir en garder sous la semelle pour les autres volumes : Les personnages sont brossés trop rapidement, la relation maitre-apprenti à peine esquissée. Et moi, ça me frustre. L'intrigue principale m'a plu, mais la secondaire, sur les fleuves et rivières de Londres m'a laissé sceptique et dubitatif. Ajoutez à cela quelques astuces dures à avaler : l'apprenti qui ne s’étonne que très peu de la nouvelle réalité qui s'ouvre à lui, une histoire qui passe de rebondissements en rebondissements de plus en plus invraisemblables. Le tout sans véritables anicroches, le livre se déroule de manière linéaire.

Beaucoup d'avis sur les ressemblances avec Harry Potter ou Dr Who. Moi ça m'a fait penser à Connie Willis et son Blitz. Nous sommes à Londres, l'auteur nous détaille certains monuments, places, rues et rivières et il y a beaucoup - trop ? - de dialogues.
Par contre, j'ai aimé le portrait que l'auteur dresse de la police britannique, épinglant quelques travers sans avoir l'air d'y toucher. Il prend souvent ses lecteurs au dépourvu, que ce soit dans les situations ou les personnages.
Bon point aussi que d'avoir choisi un duo pour qui la magie a une explication différente, le maitre pour qui peu importe comment cela fonctionne, il faut la maitriser, et le jeune qui tente de comprendre et d'en décrypter les mécanismes.

Au final, je sors frustré de cette lecture devant le peu d'éléments donné sur l'univers, bref la magie n'a pas opéré sur moi.

Lutin82 a "été agréablement surprise par cet excellent divertissement bourré d’humour british"
Mes imaginaires c'est souvenu de ses cours d'anglais : Let’s get started !
Et Nevertwhre, sans aller jusqu’à se jeter sur la suite, a trouvé ce roman plaisant


Quelques citations :


Quand je réfléchis à ça, je trouve utile de citer mon père, dont la sagesse n’a jamais été prise en défaut : « Pourquoi les choses arrivent ? Putain, comment tu veux savoir ? »

— Alors la magie, ça existe, dis-je. Vous… vous êtes quoi, au juste ?
— Un sorcier.
— Comme Harry Potter ? »
Nightingale soupira. « Non, pas comme Harry Potter.
— C’est quoi, la différence ?
— Je ne suis pas un personnage de fiction. »

L’ambulance arriva la première ; les auxiliaires médicaux se précipitèrent dans le jardin et passèrent vingt minutes à essayer vainement de réanimer le bébé. Ils réagissent toujours ainsi avec les enfants, sans se soucier des dégâts occasionnés à la scène de crime. Il n’y a pas moyen de leur faire entendre raison, alors autant les laisser faire.

Tout le monde aime parler de soi ; c’est un truisme. Neuf fois sur dix, les aveux obtenus par la police sont entièrement dus à l’instinct naturel de l’être humain à raconter sa vie à tout auditeur attentif, même si le récit comprend l’épisode où le narrateur en vient à tuer son partenaire de golf à coups de club. Mama Tamise n’était pas différente ; en fait, je pris conscience que les dieux avaient encore plus besoin de s’expliquer.

Les journaux sérieux avaient titré Folie en mai, ce qui sonnait un peu comme un thé dansant. La presse à scandale avait préféré adopter des manchettes du genreTerreur à Covent Garden. La télévision avait tourné quelques bonnes images de femmes d’âge moyen en robes longues en train de lancer des briques sur la police. Personne n’avait la moindre idée de ce qui avait bien pu se passer, et des experts avaient été mobilisés en force afin d’expliquer quel facteur sociopolitique — facteur qui faisait immanquablement l’objet du livre qu’ils venaient de publier — avait provoqué les troubles. Chacun y allait de son réquisitoire virulent contre la société moderne, mais tout ça restait très flou.

8 commentaires:

  1. J'ai commencé par le deuxième, j'avais bien aimé même s'il me manquait un peu les clés du premier tome. Je suppose que tu vas en rester là ? :)

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    1. Le jazz du second ne me tente guère, et le troisième reprendrait « l'homme sans visage » du second.
      Comme tu le dis, le fait de lire les tomes sans avoir connaissance des précédents créé quelques manques, donc je crois que je vais arrêter là mon exploration de cette série.

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  2. Je vois souvent des avis nuancés sur cette série, mais il y a quelque chose qui continue à m'intriguer chez elle. Il faudra que je la teste à l'occasion !

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    1. Pas mauvais, loin de là. A déguster comme amuse gueule, sans en attendre de la grande gastronomie.

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  3. D'ailleurs je ne me suis toujours pas jetée sur la suite :D
    Je garde toujours souvenir d'une lecture sympathique ceci dit, ptêtre que j'y reviendrais quand j'aurais envie d'une lecture légère...

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    1. Oui,j'ai remarqué que tu prenais ton temps pour lire le second. Si tu continues à ce rythme la lecture de cette série, ce sont tes petits enfants qui t'en feront la lecture !

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  4. Tu recoupes mon ressenti. Une lecture fort agréable pour ma part, j'ai lu les deux premiers tomes assez rapidement, mais je ne suis pas en manque. Bref, une série divertissante mais pas le chef d’œuvre de l'année.
    Je suis très contente que tu aies quand même relativement apprécié sachant que tout l'aspect fantasy n'est pas du tout ta tasse de thé. Ce n'était pas gagné d'avance et c'est super que tu l'aies lu.

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    1. L'aspect fantasy n'est pas trop fort, je préfère ce style. Autant la première moitié du roman m'a emporté, autant la seconde m'a ennuyé.
      Mais je surveillerai désormais les parutions de l'auteur. Merci pour cette découverte

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