Les assoiffées



Bernard Quiriny, Le Seuil, 2010, 400p., 8€ epub avec DRM


Le pouvoir, d'où qu'il vienne, c'est vraiment de la merde !
Léo Ferré


Et si les femmes prenaient le pouvoir ?

 

Présentation de l'éditeur :


Qu’il fait bon vivre en Belgique ! Les femmes y sont reines depuis le putsch d’Ingrid, la Bergère, féministe endurcie. Du moins, c’est la version officielle. Les frontières étant fermées, les rumeurs enflent : les hommes seraient parqués dans des camps, esclaves de ces dames, les enfants mâles éliminés. Pour la première fois depuis vingt ans, des journalistes pénètrent sur le territoire belge…


Mon ressenti :


En ces temps de féminisme, le pitch de ce roman me faisait de l'oeil, en espérant y trouver une satire mordante du politiquement correcte, une sorte de miroir inversé de La servante écarlate.
Soit, dans les années 70, une révolution féministe s'empare du pouvoir au Bénélux. Une douce utopie où la femme est libérée, délivrée, et l'homme remis à sa place, celle de chien. Peu à peu, la révolution des mentalités se transforment en utopie pour les unes, en dictature pour les uns. Les frontières se ferment et black out sur ce qui se passe à l'intérieur de l'Empire des femmes.
En 2010, une délégation journalistique est autorisée à y pénétrer.

Si c'est le renversement des consciences ou l'uchronie qui vous intéresse, passez votre chemin, il n'en est question qu'au détour de quelques scènes. Si c'est une farce antiféministe que vous voulez lire, changez de trottoir. Il ne sera questions ici que du voyage de la délégation journalistique et de resucée de notre histoire.
On voit venir de loin où veut nous mener l'auteur : Homme Femme, même combat, une fois au pouvoir, c'est le pouvoir qui mène la danse, pas le genre.

Entre la délégation journalistique pro-féministe, nous prenons connaissance du journal intime d'une femme lambda de l'empire, une femme libérée, délivrée. Enfin libérée, tout dépend de sa position sociale, faudrait pas trop déconné quand même, la révolution oui, mais pour les puissantes. Puissantes qui sont fidèles à l'imagerie : décadence, sexe et luxure.
Entre la vision idyllique présentée à la délégation, la montée de de cette femme anonyme dans les couloirs du pouvoir, rien n'est original. L'empire féministe est un mixte entre Corée du nord, URSS, royauté, nazisme et théocratie. La propagande reste ce qu'elle est, on se doute facilement de ce qui va se passer.
Mais ça se laisse lire, les pages défilent, on sourit sur quelques belles inventions, comme ce journal intitulé Féminité en lieu et place de l'Humanité, ou cette autoroute trans-impériale à 6 voies alors que seuls la classe dirigeante possède une voiture, ou encore comment l'homme doit renier son genre, en se coupant les roubignoles.

Au final, reste cependant un tout ça pour ça.

13 commentaires:

  1. C'est vraiment gentil de ta part de nous mettre une petite musique méconnue, et nullement agressive, pour rythmer notre écriture de commentaires.
    Bon, sur le livre, je passe. Déjà que je passais à la lecture du pitch, mais si en plus ce n'est même pas bon... Et ce n'est même pas sauvé par la couverture. ^^'

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    1. J'ai une culture musicale assez alternative et très underground, j'essaye de temps en temps de partager mes coups de coeur !
      Ça ne casse pas trois pattes à un canard, manque d'originalité et de profondeur.

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  2. Mouais...
    Et merci pour la référence musicale, sans même cliquer sur le lien j’ai la chanson dans la tête pour la journée. Sympa...

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    1. Il t'en prie, en rédigeant mon avis, j'avais cette saleté dans la tête, je ne pouvais décemment ne pas vous la partager. Désormais, je me lance dans les billets subliminaux !
      Si tu veux un moyen d'y remédier, il faut regarder Kaamelott et sa potion de la chansonnette qui reste dans la tête.

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  3. Je connais Quiriny pour avoir lu "Le village évanoui", une sorte de post-apo sympa mais sans plus.
    En revanche pour ce qui est d'une dystopie où des féministes acharnées ont pris le pouvoir, je te conseille vivement "Les hommes protégés" de Robert Merle

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    1. Là aussi je confirme. « Les hommes protégés », excellent choix.

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    2. Je crois que je vais abandonner Quiriny , c'est ma deuxième lecture, et ce n'est jamais extraordinaire.
      Je note pour Les hommes protégés, livre inconnu pour moi alors que j'ai lu 3 de ces romans et que j'aime son style...

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  4. le pitch ne m'interesse pas -du tout-. J'ai poursuivi la lecture de l'article, et tu as confirmé que j'en resterai là.
    Tu veux que je te chante le refrain de la Reine des neige ? Il paraît que j'émets des sons qui ne sont pas censés être du domaine musical (plutôt de la batterie de cuisine).... DE quoi faire couiner un animal à 4 pattes.

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    1. Ton interprétation ne pourra pas être pire que celle que l'on connait déjà...

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  5. Et bah quitte à parquer les hommes, je préfère en rester sur les Chroniques du pays des mères, ça vend pas du rêve ton roman ^^.

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    1. C'est normal que ça vend pas du rêve, des femmes au pouvoir, on aura tout vu !

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  6. Dommage, ça avait l'air prometteur.

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    1. Cela se lit avec plaisir, mais il ne faut pas en attendre plus.

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