La Voie Verne

Jacques Martel, Mnémos, 2019, 320 p., 10€ epub sans DRM (en promo à 5€ jusque fin mai 2020)


Pour aller du merveilleux scientifique à la science-fiction, empruntez la voie Verne.


Présentation de l'éditeur :

Un futur qui pourrait être aujourd’hui : l’usage du papier a disparu et l’ensemble des connaissances a été numérisé, jusqu’à ce qu’un virus informatique terriblement puissant et fulgurant en anéantisse une grande partie.
Dans ce monde au savoir gangrené, John, un homme d’âge mûr, devient majordome pour de mystérieuses raisons dans une famille richissime, recluse dans un immense manoir perché au cœur des Alpes. C’est là que vit Gabriel, un étrange enfant qui passe son temps dans un univers virtuel mettant en scène un XIXe siècle singulièrement décalé où il retrouve tous les héros, machines et décors de Jules Verne, un écrivain depuis longtemps oublié…
Confronté au mutisme du jeune garçon, aux secrets et aux dangers du monde virtuel dédié à Jules Verne, John s’embarque sans le savoir dans une aventure dont les enjeux se révéleront bientôt vertigineux.


Mon ressenti :




Certains auteurs réussissent à vous poser une ambiance en quelques lignes. C'est le cas ici ou une simple discussion badine dans un troquet vous pose les protagonistes, les lieux et l'ambiance générale. On s'y sent immédiatement bien, comme dans une vieille paire de pantoufles.
Nous sommes dans un futur assez proche du notre mais où les effets du dérèglement climatique sont prégnants et ont eu un effet immédiat : protection des arbres avec pour corollaire l'interdiction d'usage du papier et le recyclage obligatoire des livres. Pendant ce temps, un virus a rongé les mémoires informatiques. Résultat, la mémoire de l'imaginaire humain disparaît.

Un univers extrêmement riche et crédible, hymne à l'imaginaire comme vecteur de progrès et de découverte, doublé d'un bel hommage à Verne. Un livre univers, ou plutôt univerne. Peu à peu, cette société futur nous est dessinée, avec ses inégalités, sa technologie omniprésente, ses médias des grands groupes. Cependant, pas de c'était mieux avant, l'auteur arrive à montrer que l'avenir doit jouer dans l'osmose entre le passé et le présent pour aller de l'avant.
N'étant pas un adepte de Jules Verne, je n'ai pas goûté à l'ensemble des références et des clins d'oeil mais cela ne m'a pas empêché de prendre grand plaisir à lire ce roman dont la connaissance du précurseur de la SF n'est pas nécessaire.

J'ai adoré, malgré quelques longueurs digressives, je pourrais vous en dire des tonnes, mais quoi de mieux que de vous donner ces deux citations tirés du roman :

Moderne, mais avec cet esprit optimiste et positif que l’on trouve chez Jules Verne.

Pour moi, il ne s’agit pas d’une interprétation ou d’une adaptation, mais d’une vraie transposition


Boudicca y a fait une excellente découverte, Dionysos l'a trouvé passionnant, Le Chroniqueur y a vu une fin magnifique. Un voyage passionnant de la Terre à la Lune et, bien au-delà selon Le Galion des étoiles
Ombrebones fait bande à part, en trouvant que le propos théorique alourdissait le texte, tout comme Gromovar



Quelques citations


Les nains – personnes de petites âmes, telles que les définit mon dictionnaire personnel – avaient définitivement tué les géants. Plutôt que de se jucher sur leurs épaules pour voir plus loin, ils les avaient abattus. Ils avaient mis le temps, mais y étaient finalement parvenus…

Nous plaisantâmes un bon moment au sujet du samedi à venir, journée hebdomadaire européenne de, cette fois, la gentillesse. Elle tombait en même temps que la journée départementale du civisme, et celle, mondiale, de l’action positive, le tout en fin de semaine universelle de l’ouverture à autrui. Si les malheurs de l’humanité n’étaient pas résolus ce week-end, c’était à n’y rien comprendre… Dans quel monde vivions-nous, qui avait besoin de tels jours-symboles ?

L’Accès universel fut ajouté aux droits de l’homme peu après que la France eut créé l’identifiant universel, attribué à chaque citoyen à sa naissance. Dans certaines régions désertiques du monde, des hommes et des femmes mouraient de faim pendant que leurs enfants amaigris, les yeux rivés sur des plaques offertes par des gouvernements corrompus, à qui elles n’avaient pas coûté grand-chose, contemplaient les images de richesses à jamais inaccessibles.

Comme la plupart des gens influents, la milliardaire cultivait la nostalgie d’une époque disparue, ou du moins la nostalgie du mode de vie des gens aisés de cette époque, dont elle pouvait profiter conjointement avec les bienfaits de la modernité. Ce n’était pas la première fois que je constatais que beaucoup, avec les moyens que leur offrait le présent, se créaient un monde meilleur lié au passé. N’y avait-il pas de présent idéal ? Même pour les gens fortunés ?


6 commentaires:

  1. En wishlist il m'intrigue beaucoup ce roman, mais je suis pas sûre à 100% qu'il pourrait me plaire.

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  2. Je (re)lirai quand même bien du Jules Verne avant d'éventuellement le tenter. Et puis ça me laissera le temps de me décider si j'en ai vraiment envie, même si ce que tu en dis me tente plutôt. ^^

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  3. Un voyage passionnant de la Terre à la Lune et, bien au-delà, dans le réel et le virtuel, pour un moment de lecture plaisant, auquel j’invite tous les amateurs de l’œuvre de Jules Verne et de science-fiction.

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    1. On ne le répétera jamais assez, littérature et SF ne sont pas antinomique. Dont acte avec ce roman.

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