Nouvelle Babel

 

Michel Bussi, Presses de la Cité, 2022, 456 p., 15€ epub avec DRM

 

Michel Leeb, Michel Bussi, même combat ?

Présentation de l'éditeur :

2097. Sur une île privée paradisiaque inaccessible, de paisibles retraités sont assassinés…
Trois policiers, un journaliste ambitieux et une institutrice nostalgique s’engagent dans une folle course contre la montre pour préserver l’équilibre d’un monde désormais sans frontières, où la technologie permet aux humains d’être à la fois ici et ailleurs.

 

Mon ressenti : 

Note du chien du 03 mars 2021 : Michel Bussi m'a adressé quelques remarques suite à mon avis sur ce livre, vous pouvez en prendre acte ici : Quelques remarques de Michel Bussi

Michel Bussi critiqué sur mon blog ? Le chien s'est-il vendu au grand capital, les Presses de la cité lui ont-elles déroulé un pont d'or ? 

Cela a commencé comme une blague sur Twitter, un tweet de Lune si mes souvenirs sont bons, demandant qui voulait se sacrifier pour lire le dernier Bussi, un roman de SF (d'anticipation, soyons sérieux). Une lecture commune s'en est suivie avec quelques blogueuses (je ne crois pas avoir vu de mâles), Bussi est un auteur pour femmes (nous y reviendrons). Suite à un pari perdu, me voilà à lire ce texte.
Bussi, c'est l'un des auteurs banquables de la littérature française. Pas la vraie littérature blanche, mais la populaire.
Le deuxième écrivain français en nombre de livres vendus selon Wikipédia : plus d'un million d'exemplaires vendus en 2019. Mieux que notre Alain Damasio ! Donc forcément, il n'a pas ses lettres de noblesse dans les prix littéraires sérieux. C'est un mauvais auteur, comme nous, nous lisons de mauvais genres.
Michel écrit habituellement des romans policiers (je crois) et son nouveau millésime se classe comme un roman d'anticipation. En 2020-2021, il avait écrit deux romans jeunesse qui étaient déjà de l'anticipation. Place aux adultes désormais. Donc pourquoi pas ? Dans mon cerveau de canidé pas très malin, je me disais qu'un auteur reconnu comme lui, il devait à minima savoir mener une intrigue comme un orfèvre. Du page turner efficace, quel mal à ça ? Il en faut pour tous les goûts.

Sur une île paradisiaque en copropriété, de vieux riches, blancs, se font assassiner.
Un inspecteur, blanc, accompagné de ses coéquipiers, un noir préférant le monde sans technologie, et une asiatique, fan de technologie et sexy en diable, mènent l'enquête.
Parallèlement, un journaliste aux dents longues et une institutrice, vieille fille que maman veut absolument caser, voient leurs destins se croiser.

Tous les poncifs sont bien en place pour une histoire qui va les aligner et lorgner du côté réac. Comme de bien entendu, la grande histoire va nous parler d'Hitler, voire pire de Staline. Tout au long de ma lecture, je me demandais où Michel se classait sur l'échiquier politique. Le black, qui peut vivre dans le monde entier grâce à la téléportation, choisit naturellement un pays d'Afrique du Nord. Il n'aime pas la technologie et préfère un mode de vie plus ancestral. Il a des enfants bien entendu...
La fliquette asiatique a tout de la poupée sexy, elle excelle dans les technologies nouvelles, c'est normal pour une Coréenne.
Le chef est blanc. 

Il y a de gros fachos aussi, mais je n'ai jamais réussi à savoir si c'était bien ou mal, une certaine ambiguïté se dégage. Est-ce moi qui me fais un film ? Je n'ai rien de tangible, mais cela m'a chatouillé plus qu'un peu.

Bussi auteur pour femmes ? C'est ce que je pensais, un auteur pour midinettes, un peu fleur bleu pour les sortir de leur quotidien morose.
Les femmes sont bien affrétées et amoureuses, car l'amour est leur seule raison de vivre. Les hommes ne pensent qu'au travail et ne voient jamais les efforts déployés par la gent féminine pour leur plaire. Triste monde.
Certaines passent leur temps à s'amuser dans l'eau, aspergeant leurs magnifiques corps. C'est beau.


Tout cela commence à faire beaucoup pour moi.
Arrivé à la moitié de ma lecture, j'ai décidé de lire en biais pour voir où tout cela menait. Pas bien loin malgré la téléportation. Nous sommes dans un univers de pacotille science-fictionnelle, on cite Star Trek pour montrer son côté geek, mais rien de bien folichon.
La fin se devine aisément.

Une fois la dernière page tournée, le malaise est installé, moi qui pensais lire un roman divertissant, me voilà bien en peine de voir toutes ces représentations nauséabondes dans 400 pages.

A fuir.

11 commentaires:

  1. chien je note ta critique qui ne m'étonne qu'à moitié au vu de ta personnalité et du savoir faire en baisse de Bussi surtout en SF(hum)
    En désaccord de parti pris sur sa qualité à faire page turner, il savait et au niveau intrigue pas mal aussi, faut lire "nymphéas noirs". Tu devrais lire plus de romans policiers (attention c'est sur il n'est pas écrivain de roman noir) écrivain trop vendu au populaire bas du front peut-être? et oui trop de succès étiolant sa qualité au fil des années quand il engrange les dollars et les exemplaires vendus

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Cette lecture ne me donne pas très envie de continuer à découvrir l'auteur.
      Mais bon, je suis sûr qu'il a - avait - un savoir faire

      Supprimer
  2. Totalement d'accord avec toi, je t'admire, moi j'ai lâché après les remarques grossophobes et OK boomer de trop, pas pour moi non plus.

    Je suis prête à accepter des histoires peu crédibles si l'écriture suit, mais quand ce n'est pas le cas et qu'en plus on se retrouve dans un bain de clichés flirtant avec (ou embrasant carrément) le sexisme, le racisme et d'autres jolies choses proférées par des gens qui parlent, eux, de wokisme quand on les dénonce, je passe mon tour allègrement. ^_^

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Rien à redire de plus, nous sommes sur la même longueur d'onde

      Supprimer
  3. Lol! Alors toi qui lis Michel Bussi, c'est inattendu. 😜
    J'ai lu Nymphéas noirs il y a quelques années et je n'ai pas aimé. Je n'en attendais pas forcément grand-chose. Mais je dois reconnaître qu'il se lit TOUT SEUL. Je vois que je l'ai qualifié de "roman de plage" dans ma chronique et c'est le bon terme, je crois – et je dis ça en pensant qu'on est tout à fait en droit de lire des livres faciles à lire, à poser et à reprendre, sans faire de Révolution Intellectuelle Permanente. J'ai été étonnéee par ce que tu décris sur les clichés, mais en fait j'en ai parlé aussi dans ma chronique de l'époque, lol.
    Et maintenant, je m'en vais lire ton billet sur les "remarques de Michel Bussi". Trop dur de résister à l'envie de cliquer avant de lire ta chronique, j'ai dû faire prendre d'une grande volonté! 😁

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu as vu ça le teasing de la mort ! Je suis un blogueur page turner !!!
      Tu aurais pu mettre le lien vers ta chronique, cela m'éviterait de faire une recherche...

      Supprimer
    2. En tant que canidé, tu as du flair. Je suis sûre que tu saurais la dénicher. 😇

      Supprimer
    3. http://catsbooksrock.blogspot.com/2017/05/nympheas-noirs-2011.html

      Supprimer
    4. Bravo, c'est bien elle 😃😃😃

      Supprimer
  4. C'est vrai que tu es le seul mâle courageux à avoir tenté l'aventure (et tu as survécu, quelle gloire 😁).
    J'avais pas identifié l'auteur comme "auteur pour midinettes" (ma sœur sera ravie de le savoir 😂) mais maintenant tu me donnes envie de creuser la question de son lectorat...
    (et sinon je n'ai pas plus aimé que toi même si je suis nettement plus bon public)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est ce que j'avais en tête, mais j'ai beaucoup de choses en tête, et il faut séparer le bon grain...
      Tu me raconteras le dernier repas familial.

      Supprimer

Fourni par Blogger.