Les Monades urbaines

Robert Silverberg, Le livre de poche, 1971, 256 p., épuisé

 

2351, 75 milliards d’habitants qui s’entassent dans des immeubles hauts de trois milles mètres. Avec une telle population, n‘importe quelle société s’interrogerait sur le développement démographique. Pas celle-ci.

« Créer la vie est un devoir sacré. Quand on cesse de croître, on commence à périr ; ce qui est vrai d’une seule personne l’est tout autant de la population d’une monade urbaine, ou d’une constellation urbaine – d’un continent – d’un univers. »

Robert Silverberg nous explique comment une telle société est possible, quelles sont les règles qui la régissent, sa religion déguisée et son eugénisme social. Sous des apparences utopiques, nous constatons que tout n’est pas si rose, loin de là.

Le récit est constitué de sept chapitres/nouvelles ayant chacune un personnage principal différent dont les liens nous serons donnés au cours de la lecture.

La grande force de ce roman est de dépeindre cette société dans ses infimes détails, n’oubliant pas les à-côtés tels que la rudesse du monde rurale. Le contrôle social se maintient aussi par le biais de la sexualité, chacun, les hommes surtout, pouvant avoir un rapport sexuel avec n’importe quels autres individus. Et il n’est pas bon ton de refuser.

Bien qu’un peu vieillot dans son style, il serait dommage de passer sur les interrogations soulevées encore actuelles.

Dieu soit loué ! Une nouvelle journée radieuse commence.


Il sait d’une façon approximative quels seraient les sentiments d’un voyageur venu du temps devant Monade Urbaine 116, par exemple : une sorte d’enfer où s’entassent des vies atrocement étriquées et barbares, où toute philosophie civilisée est irrémédiablement basculée, où la prolifération démographique est diaboliquement encouragée pour obéir à on ne sait quel incroyable concept d’une déité éternelle réclamant toujours plus d’adorateurs, où tout refus est formellement interdit et les dissidents impitoyablement détruits.



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