Bioshock : Rapture

John Shirley, Bragelonne, 2016, 408 p., 13€ sans DRM

1945, Andrew Ryan, un immigré russe aux Etats Unis est devenu milliardaire grâce à sa persévérance. Cependant, il en a marre de payer des impôts qui servent aux parasites de la société. Il décide de fonder une utopie en créant une ville, Rapture, sous les eaux dont seuls seront invités les méritants. La devise de la ville nouvelle :

Ni Dieu, ni Roi. Le pouvoir à l’Homme.

Utopie dystopique autour du libertarisme américain, Andrew Ryan est un Donald Trump puissance 10.

J’ai lu ce livre d’après les conseils de lecture du Bifrost n.83 qui trouvait dans ce livre une « virulente critique de l’ultralibéralisme » et un « bon roman », je me suis emparé de ce roman. Critique de l’ultralibéralisme, oui, celle du communisme, oui, critique du libéralisme, passez votre chemin. La quatrième de couverture m’avait donné envie, en outre, la cité sous les eaux rappelle les romans de Jules Vernes.


Mais c’est long, très long à se mettre en place. Les actions peinent à donner du rythme à l’ensemble. Des personnages binaires et caricaturaux : les immigrés allemands ont l'accent de ceux du film Papy fait de la résistance. Ils sont, comme de bien entendu, des scientifiques eugénistes. L'homme de main est forcément russe avec un accent...
La vision du libéralisme, du socialisme et du bien commun est décrite très naïvement.

Tiré de la franchise du jeu vidéo Bioshock, que je ne connais pas, ce roman montre la genèse et la chute de la ville de Rapture. Beaucoup de personnages, vite survolés, dont je pense sont les « héros » du jeu qui donne une impression décousue. Les plasmides, qui permettent aux hommes d’obtenir des supers pouvoirs, ont un potentiel destructeur, mais cela n’inquiète pas les dirigeants. Quand tout cela vire à la dystopie totalitaire, j’espérais un regain d’intérêt, mais cela n’a pas suffit à me tirer de ma torpeur.

A oublier.



Rapture, du latin raptura : « saisir », « ravir avec force » ! Et, de fait, n’est-on pas emporté par la majesté de cette vision ? Ce n’est pas un hasard si je l’ai baptisée ainsi. Toujours, j’ai été fasciné par les fonds marins, cet autre monde… ce monde libre ! Voilà des années que je lis les récits de calmars géants arrachés aux profondeurs par des filets de pêche, d’aventuriers explorant les océans en cloche ou bathysphère, de créatures étranges aperçues par des sous-mariniers…

« Vous en avez assez d’être assommé par les impôts ? assez d’un gouvernement répressif et violent, des syndicats, des parasites qui attendent que vous leur tendiez la main ? Vous rêvez d’un nouveau départ ? Êtes-vous fait du même bois que les plus grands pionniers ? Partagez-vous leurs espérances ? Si vous avez reçu ce mot, c’est que nous avons estimé que vous étiez de ceux qui méritaient de remplir un formulaire de demande de résidence à Rapture. Sachez que, si ce grand voyage requiert votre émigration, il ne vous coûtera que la détermination et la force de l’entreprendre et de participer ainsi à l’avènement d’un monde nouveau. Si nos équipes de recrutement ont correctement fait leur travail, vous ne comptez pas parmi les syndicalistes, mais êtes un fervent défenseur de l’économie de marché, de la concurrence, et prêt à vous frayer un chemin unique sur cette terre sauvage. Cette nouvelle société est en capacité d’accueillir vingt mille pionniers. Quelle que soit votre décision, nous vous demandons de ne parler de ce pli à personne. Le choix est vôtre… »

Mon nom est Andrew Ryan. Permettez-moi de vous poser une simple question : ce qu’un homme obtient par le travail à la sueur de son front… cela ne lui revient-il pas de droit ? « Non, répond l’homme de Washington. Cela appartient aux pauvres. » « Non, répond l’homme du Vatican. Cela appartient à Dieu. » « Non, dit à son tour l’homme de Moscou. Cela appartient au peuple. » Pour ma part, j’ai choisi d’ignorer ces réponses. J’ai choisi une voie différente. J’ai choisi l’impossible. J’ai choisi… Rapture. Une cité où les artistes ne craindraient pas les foudres des censeurs. Où les scientifiques ne seraient pas inhibés par une éthique aussi artificielle que vaine. Où les Grands ne seraient plus humiliés par les Petits. Et, à la sueur de votre front, cette cité peut aussi devenir la vôtre.

Ce que je veux prouver au monde, c’est que l’individualisme est l’énergie quintessentielle qui permet au commerce de fleurir ; que se libérer du carcan de ce gouvernement tentaculaire, libérer la science, la technologie et la croissance des lourds boulets que lui impose la société nous permettra de prospérer sans la moindre limite !




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