Les navigateurs de l’infini

J. H. Rosny aîné, Nouvelle Revue Critique, 1927, 256 pages, Domaine public



Une expédition scientifique est lancée à l'assaut de Mars à bord d'un Stellarium.

Les navigateurs de l'infini pourrait être considéré comme de la hard-SF du début du siècle. Mais la science a depuis subi quelques progrès, rendant ce côté obsolète, reste le merveilleux.. L’approche technologique pour un voyage sur Mars peut prêter à sourire. Difficile d'imaginer nos astronautes prenant tranquillement leur petit déjeuner avec café, pain et confiture. Mais bon, il y a aussi des réussites, Rosny aîné imagine un voyage de trois mois pour fouler le sol martien, 6 mois dans la réalité, pas si mal. Et les bases sont présentes : protection contre les rayonnements, un guidage de la fusée automatisée.


"Les Navigateurs de l'infini" (Grama - 1996)
Source : http://jhrosny.overblog.com/
Nos voyageurs vont faire la découverte de deux formes de vie différentes : les tripèdes, des aliens au physique différent du notre mais empreint d'une grande beauté et les zoomorphes, créatures vaporeuses menaçant les tripèdes.
L'intrigue rappelle fortement celle de La mort de la terre, le lieu et la conclusion diffèrent cependant.

L'imaginaire du merveilleux scientifique est bien présente. L'auteur nous dessine deux formes de vie bien différentes du fameux "petit homme vert", évitant un trop grand anthropomorphisme.

L'évolution est au cœur de ce récit assez vieillot. L'humanisme de Rosny aîné nous démontre que la communication entre les deux espèces est possible. Il imagine aussi une histoire d'amour entre un homme et une tripède, je n'ose imaginer les réactions du public de l'époque.
Une fin assez abrupte mais loin d'être déplaisante.

Une suite existe à 8€ en numérique chez Bragelonne pour 80 pages. Non mais allo quoi !

Disponible en version électronique ici  dans Récits de science-fiction I.

Pour tous ceux intéressés par l'oeuvre de Rosny aîné, je ne peux que vous conseiller de vous promener sur ce site : http://jhrosny.overblog.com/

 

Quelques citations :


"Un temps viendra où des escadres de Stellariums iront de planète en planète !... Les hommes ne sont que des bestioles... mais quelles bestioles !"

"Il n’eut pas besoin de les désigner : de nature un peu plus haute que les mâles, elles en étaient plus différentes que nos compagnes ne le sont de nous. Il ne faut pas tenter de dépeindre leur grâce et leur séduction ; quand j’épuiserais toutes les métaphores des poètes, quand je ferais appel aux fleurs, aux étoiles, aux forêts, aux soirs d’été, aux matins de printemps, aux métamorphoses de l’eau, je n’aurais rien dit !
Aucun rappel de la beauté humaine ni de la beauté animale. En vain mon imagination cherchait les repères de l’évocation et les prestiges du souvenir. Pourtant, comme le charme était sûr ! Chaque minute le confirmait. Faut-il donc admettre que la beauté n’est pas une simple adaptation d’un fragment de la réalité universelle à notre réalité humaine ?J’avais toujours imaginé que le visage humain, avec la bosse molle du nez, producteur de mucus, avec les appendices ridicules des oreilles, avec cette bouche en forme de four, en somme répugnante par sa fonction brutale, n’était pas en soi préférable à la hure du sanglier, à la tête du boa ou à la gueule du brochet, qu’elle tirait toute sa séduction d’un instinct semblable à celui qui guide les hippopotames, les vautours ou les crapauds... La part de réalité esthétique me semblait ainsi subordonnée à nos structures ; elle serait tout autre si nous étions autrement conformés. "

"Pourquoi la mort de l’espèce attristerait-elle l’individu ? Tout ne s’est-il pas toujours passé, pour chaque vivant, comme si le monde entier disparaissait avec lui ?"

2 commentaires:

  1. C'est celle là que je veux lire!
    Merci de cette chronique! Je vais donc la lire avec le recul du temps! lol

    Très beau site sur RA

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