Les Xipéhuz

J. H. Rosny aîné, Edition Albert Savine, 1887, 36 p., domaine public


Une nouvelle parue il y a 130 ans, considérée, parfois, comme le premier texte de science-fiction française. Une âpre lutte autour de la préservation de l'espace vital sur le thème du contact.

Résumé :

Le récit de "Les Xipéhuz" se déroule « mille ans avant le massement civilisateur d'où surgirent plus tard Ninive, Babylone, Ecbatane. » Il décrit le combat que mena la tribu nomade de Pjehou, guidée par Bakhoûn, contre une nouvelle forme de vie intelligente non-organique, les Xipéhuz, sortes de cristaux pensants.

Mon ressenti : 

Un mot tout d'abord sur l'auteur. J.-H. Rosny aîné est considéré comme l'un des fondateurs de la science fiction française, voir mondiale. Il est surtout connu de par son roman La guerre du feu ayant eu une renommée internationale grâce son adaptation cinématographique. J.-H. Rosny aîné est le pseudonyme de Joseph Henri Honoré Boex. Il écrit avec son frère sous le nom de J.-H. Rosny, ajoutant le suffixe aîné lorsqu'il publie seul.

Son nom est désormais celui d'un prix, le Prix Rosny aîné, qui récompense les oeuvres de science-
fiction francophone depuis 1980 remis lors de la convention nationale de science-fiction.
Tombé quasiment dans l'oubli, la postérité préférera retenir le nom de Jules Vernes comme père de la science fiction française... Quand à trouver une publication récente de son oeuvre...
Pour plus de détails sur J.H. Rosny ainé et son frère, vous pouvez allez ici

Entrer dans ce texte peut dérouter par son style légérement suranné et emprunt de poésie. Puis cela s'efface devant le mystère de l'apparition de ces formes. Les hommes sont impuissants face à cet autre dont le territoire tend à faire disparaitre celui de la tribu. Ils décident de faire appel à Bakhoûn.
"Bakhoûn professait des idées singulières, qui l’eussent fait lapider sans le respect des Zahelals pour son frère aîné, le grand-prêtre suprême.
Premièrement, il croyait que la vie sédentaire, la vie à place fixe, était préférable à la vie nomade, ménageait les forces de l’homme au profit de l’esprit.
Secondement, il pensait que le Soleil, la Lune et les Étoiles n’étaient pas des dieux, mais des masses lumineuses ;
Troisièmement, il disait que l’homme ne doit réellement croire qu’aux choses prouvées par l’expérience."
Le récit s'oriente dès lors vers l'étude scientifique, ethnologique des Xipéhuz. Mais la finalité de cette étude est pour le moins dramatique. Je ne vous en dit pas plus.

L'Homme et la science ne sortent pas grandit de cette rencontre avec l'Autre. Pour savoir qui sont les Xipéhuz et le pourquoi du contact, je vous laisse apprécier ce court texte.
A ce prix là, vous auriez tort de vous en priver. Et moi de me plonger dans le restant de l'oeuvre de ce précurseur qui semble avoir un oeil critique sur notre humanité et notre évolution.


Disponible en ligne gratuitement ici
ou chez Bragelonne à 1€ l'epub sans DRM
ou en audio gratuitement ici 




Citation :

L’immensité de la victoire dilatait toutes les âmes ; les chefs parlèrent de m’offrir la souveraineté des peuples. Je leur conseillai de ne jamais confier les destinées de tant d’hommes à une pauvre créature faillible, mais d’adorer l’Unique, et de prendre pour chef terrestre la Sagesse. 

5 commentaires:

  1. Très intéressant tout ça. Je te rejoins sur la père de la sf francophone et il dommage que cet auteur soit tombé dans les oubliettes pour un temps. Bragelonne publie quelques uns de ses ouvrages.
    Quand à la nouvelle, j'ai bien envie de la découvrir!
    Merci

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  2. Il faut (re)découvrir Rosny Aîné. Il a des interrogations très actuelles pour un vieillard, mort de surcroit. Plus que certains vivants.

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  3. Normal, j'ai l'impression que nous sommes entourés de générations décérébrés qui recrachent ce qui est vu ou entendu...

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  4. Génération instantanéité.
    Où on devient de vieux cons ?
    Et difficile de réinventer l'eau chaude après 5 millénaires de récits.

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  5. LOL, on devient de vieux cons finalement, oui! :-)

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