La traque - Le puits des mémoires, tome 1

Gabriel Katz, Pocket (Scrinéo), 2011, 412 p., 10€ epub sans DRM


Un royaume glorieux et fier, des chefs de guerre renommée, une armée gigantesque se battant comme un seul homme, des batailles épiques, des mages au sorts incommensurables.
Non, oubliez tout ça, nous ne sommes pas en Terre du Milieu. Gabriel Katz construit une fantasy légérement iconoclaste, pleine d'humour pour un divertissement assumé et réussi.
Un Kaamelott littéraire.

Présentation de l'éditeur :


Trois hommes se réveillent dans les débris d'un chariot pénitentiaire accidenté en pleine montagne. Aucun d'eux n'a le moindre souvenir de son nom, de son passé, de la raison pour laquelle il se trouve là, en haillons, dans un pays inconnu. Sur leurs traces, une horde de guerriers venus de l'autre bout du monde, mettra le royaume à feu et à sang pour les retrouver.
Fugitifs, mis à prix, impitoyablement traqués raison mystérieuse, ils vont devoir survivre dans un monde où, règnent la violence, les complots et la magie noire.

Mon ressenti :


Une pipelette, un taiseux et un beau parleur se retrouvent enfermés dans une carriole et s’aperçoivent qu'il leur manque quelques souvenirs. Donc ces trois amnésiques vont devoir faire un bout de chemin ensemble pour tenter de démêler le vide de leur histoire. Mais même amnésique, on ne perd pas ses réflexes, ou son sens innée. L'occasion, à la découverte de certains de leurs talents, de croire qu'ils étaient de tel métiers ou autres. Mais qui sait ?


Sur une interrogation somme toute convenue, on ne nait pas X, on le devient, Gabriel Katz sort son épingle du jeu avec sa légèreté. Pas de grande théorie sociologique sur l'identité, juste une mise en écrit divertissante. Et c'est bien comme ça. Il nous parle aussi des différentes classes sociales, surtout ne pas se mélanger, entre gens de différentes conditions, de différents métiers, de différentes cultures.

Côté iconoclasme, nous sommes bien servi. Au royaume d'Hélion, la magie est bien ridicule, elle sert surtout d'embellissement le temps de quelques heures :avoir des yeux de tel couleur, des cheveux de telles teintes, se déguiser en loup garou...
De même l'armée est une coquille bien vide : quelques gardes et chefs avec pour toutes compétences de la théorie ou des crapules sans envergures.
La rencontre dans les marécages avec un nécromant taquin est un pur moment de franche rigolade. On aurait dit une saynète tirée de Kaamelott.

On pourra cependant déplorer une certaine lenteur dans l'intrigue, un déroulé et des personnages un peu artificiel et évident, un univers léger, ... Oui on pourrait...
Un roman sans prétention donc, mais qui se savoure avec délectation. J'ai même entamé le tome 2.

Un epub à 10 euros alors que le format poche est à 7 euros, chercher l'erreur...

Lu ce roman suite à une critique du blog Albedo, merci.


à venir mon avis

Quelques citations : 


Pitié, messires, pitié ! se mit à gémir l’inconnu.
Nils rengaina son poignard. Ce paysan ne pouvait tomber mieux.
– Ça va, ça va. Tu vas juste nous aider à trouver ce qu’on cherche.
– Bien sûr, messires, tout ce que vous voudrez.
– Il y a un mage qui vit près d’ici.
Le braconnier changea de couleur.
– Je ne sais pas. Je sais juste où poser mes collets, messire !
– Allons donc, reprit Nils. Tu poses des pièges ici et tu ne sais pas ?
– Je vous jure, messire, sur la Grande Déesse ! Pitié !
– Mais arrête de dire pitié, on ne t’a pas menacé !

Mais on arriva bientôt sur la terre ferme – une lugubre lande entrecoupée de mares et de rochers – sans voir autre chose que des rongeurs. Le braconnier reprit son souffle, puis cueillit quelques fleurs nichées au creux d’une pierre.
– Ce n’est pas le moment, vieux, fit Nils. Tu rapportes déjà trois écus à ta femme.
– Ces fleurs protègent ! glapit le bonhomme. Ce sont des étoiles de nuit, elles ne poussent que sur la lande. La Déesse les fait pousser ici pour éloigner les errants.
Il glissa une fleur derrière son oreille et tendit les autres à Nils. Ce dernier l’imita ; ce n’était pas plus idiot que de brûler des feuilles mortes ou des fruits pourris.
– Ce sont des superstitions ridicules, fit Olen. Avançons et finissons-en.
Voyant Karib s’exécuter sans rechigner, Olen, renfrogné, suivit le mouvement.
– Bon, voilà. Vous êtes contents ? J’ai ma fleur de la gentille Déesse.

On a beau croire que les disciples de la magie des morts n’ont plus pour la vie qu’un attachement tout relatif, lorsqu’il s’agit de la perdre, le plus endurci des hommes réfléchit à deux fois.

– Mais tu vas pouvoir repartir avec ta vache, le chien n’est plus là.
– Plus là ? fit Lucan, terrassé par la surprise, comme si l’étranger et son molosse avaient été destinés à passer leur vie dans ce relais de poste.
– Eh non.
L’éleveur prit un air accablé.
– Mais… j’ai acheté cette vache exprès pour l’étranger… Il ne m’a rien dit hier.
– Dis donc ! Tu veux que je pleure sur ton sort, peut-être ? Tu t’es fait combien depuis qu’ils sont arrivés ?
Comme tous les paysans, Lucan ne parlait d’argent qu’en période de vaches maigres ; il ignora la question.

4 commentaires:

  1. J'en suis restée au 1 mais bien aimé quand même. Et j'ai lu les deux tomes de "Aeternia" avec plaisir. Il y a un petit quelque chose de différent dans la fatansy de Gabriel Katz.

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    1. La couverture d'Aeternia m'avait interpelé en son temps. En lisant le résumé, je remarque que l'histoire se déroule dans le même univers.
      Si les deux prochains tomes du Puits des mémoires me plaisent autant que le premier, nul doute que Aeternia finira dans ma liseuse.

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  2. Je suis contente que tu aies aimé. C'est agréable de passer un moment en compagnie de Katz. C4est sans prétention et je lis le tome 2 la semaine prochaine.
    En revanche, une fois encore le prix est surprenant...

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    1. Nos critiques vont se croiser alors. Merci encore pour cette découverte.
      Avec les epubs, nous auront le droit à tout !

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