Quand la dystopie des uns est l'utopie des autres

Lecteur assidu de SF et en particulier d'anticipation et de dystopie, je n'aurais jamais cru pouvoir vivre de mon vivant des heures sombres et brunes.

Car la SF nous dit que l'autre, c'est nous.
La dystopie nous met en garde contre certaines idées.

Mais il semblerait que les temps changent...

Et que certains ont "en commun une certaine idée de la France faite à la fois de fierté municipale, de foie régional et de front national"

J'avais donc en tête ce court texte de Daniel Mermet que vous pouvez retrouver dans le double album 20 ans ! des Ogres de Barback et ici en image et en musique : https://www.youtube.com/watch?v=CGr9C28II_Q




C’est l’histoire de deux enterrements.
Voilà deux enterrements qui tombent nez à nez,
Face à face.

Le premier c’est un enterrement très important…
C’est l’enterrement du roi du pétrole,
Le patron de Total mort accidentellement.
Hommage de la nation unanime !
Hommage de tous les médias !
Hommage de la terre entière !
Un hommage vibrant !

Le deuxième enterrement…
C’est celui de Rémi,
Rémi Fraisse, 21 ans, tué par une grenade offensive tirée par un gendarme,
Dans une manif’ contre le barrage de Sivens.
Hommage beaucoup moins vibrant !
Le premier ministre parle de « casseurs »,
On parle de « bavure »,
On dit que « si l'on veut mourir pour des idées il faut assumer ».

A l’enterrement du patron de Total le roi du pétrole, on l’a peu souligné,
Il y avait des oiseaux.
Des oiseaux endeuillés.
Des mouettes.
Des goélands tout en noir.
Le noir de la marée noire.
Le noir de l’Erika.
Le naufrage pour lequel Total a été condamné.
C’était des oiseaux du parti des oiseaux,
le parti de Rémi,
le parti des « djihadistes verts ».
Rémi Fraisse est un « djihadistes verts » !
C’est l’expression de Xavier Beulin de la FNSEA.

Passé le respect à l’égard des morts,
Les deux figures en quelques jours sont devenues les symboles de notre présent.
Deux symboles inconciliables.
Il faut choisir son camp : l’assassinat ou l’accident.
L’oligarchie a choisi !
Le gouvernement a choisi !
Le cynisme, la violence, le mépris,
Et tout ce qui dégoute et fait gonfler les rangs de la Marine.

Alors choisi ton camps camarade.
Le vent se lève, il n’y a pas d’arrangement.
Cours camarade !
Les oiseaux noirs en mourant te regardent.
Cours camarade !
Le vieux monde est derrière toi !

 

Enfin, tout ça pour vous dire que le chien aussi emmerde le front national.



4 commentaires:

  1. Les Béru et les Ogres le chien a de bons goûts musicaux ! ;-)

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  2. Il a bien raison le chien !

    Merci pour ce texte que je ne connaissais pas.

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    1. Heureux d'avoir pu te faire découvrir ce texte.
      Et merci.

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