Rencontre avec Robert Charles Wilson

France culture, La méthode scientifique, 2017, 1h, podcast



Contrairement aux dieux assez hautains au final car ils  ne se montrent jamais, le Dieu Robert nous offre régulièrement de ses nouvelles, de sa vision du monde tel qu'il est et comme il aimerait qu'il soit à travers de ses romans ou de son compte Facebook. (Car Dieu Robert est un dieu de la mythologie SF, il utilise le web 2.0. Et je suis même son pote !)
Et puis quelquefois, il s’adresse même parfois directement à ses ouailles, comme ici en duplex depuis Toronto !


Présentation de l'émission :

Pour cette toute dernière émission de la saison, nous avons mis les petits plats dans les grands. Nous recevons aujourd’hui l’un des plus grands auteurs de science-fiction contemporain, qui est avec nous en duplex depuis Toronto au Canada. Lauréat du prix Hugo, le plus grand prix de SF international et du Grand Prix de l’Imaginaire pour Spin, en 2005, son dernier roman « La Cité du Futur » vient d’être traduit en français chez Denoël. Il y est question de voyage dans le temps, d’univers parallèles, thèmes récurrents dans son œuvre. Quel est son rapport à la science, quel regard porte-t-il sur la science-fiction aujourd’hui, comment se construisent ses univers et quels sont ses projets pour l’avenir.


Mon ressenti :

Petite revue de détails :

- RCW nous parle du point de départ de son dernier roman La cité du futur.
Dans son dernier livre, l'auteur voulait éviter les paradoxes inhérents au voyage dans le temps : pas de modification du présent, les voyageurs ne se cachent pas sans la période du passé. Le roman permet de s'interroger sur les notions de passé et du progrès.
Élément central important de l'oeuvre de RCW : L'irruption de l'étrange dans le quotidien. C'est pour lui une double conscience : on est conscient du monde où on vit, de notre quotidien, mais nous faisons parti de l'univers qui peut apporter son lot de surprises et de changements.

- Son rapport à la science.
L'occasion de lui de parler de son enfance et des déserts du Sud ouest des États-Unis qui le fascinait. Depuis tout petit il est intéressé par la cosmologie. Aujourd'hui, il s'intéresse à l'astronomie sans toutefois s'attarder sur les détails techniques. 
Une des questions qu'il se pose est le destin de notre espèce dans l'espace. Pour lui, nous ne sommes pas adaptés aux voyages spatiaux, donc il est plus probable que nous enverrons des intelligences artificiels, et si les extra terrestres existent, ils auront sûrement eu le même raisonnement. L'occasion de parler de l'immensité de l'univers et de la poussière que nous représentons dans celui ci.
Quand à l'utilisation de la science dans la littérature, à chaque auteur de trouver si il doit être réaliste ou imaginatif. Pour lui, il s'attarde plus sur la légitimité scientifique des concepts qu'il utilise dans ses romans mais peut parfois s'en éloigner si le roman le demande.

- Les fondements de son imaginaire.
Lors de son enfance en Californie, avec ses terres désertiques et arides dans un paysage en évolution, il retrouvait ces paysages dans les vieux films de SF plus que dans les autres genres, d'où ces premiers pas.
Côté livre fondateur, ce sont Ginger Pye d'Eleanor Estes pour les petits moments de la vie; Ray Bradbury pour combiner le point de vue science-fictif et le quotidien.

- L'écriture
Un processus assez lent chez lui mais régulier, assez habituel et banal d'après lui chez les écrivains.
Petit détour par la trilogie Spin, "un roman suivi par deux autres" un stand-alone dont il resté des idées à explorer à la fin du volume, d'où les deux autres volumes.
Spin est un roman qui l'a poussé "à la limite de ses ambitions"
Spin au cinéma ou à la Télé : Sci Fi qui avait l'option a abandonné le projet, mais un autre projet existe qui "pourrait être fort intéressant".
Il revient sur son prochain roman en cours d'écriture, The cure : Une personne trouve un remède à la schizophrénie via une intervention chirurgical qui occasionne des effets secondaires positifs et négatifs. Modification biologique et génétique et ses conséquences. Un livre ardu pour lui car il n'a pas de position arrêtée sur cette question de société et tente de donner les différents points de vue sur cette problématique.

Une interview qui plaira à tous ceux qui veulent en apprendre un peu plus sur l'écrivain. Une petite déception, l'humour que l'on retrouve par petites touches dans son oeuvre est ici absente.
Un autre regret, l'émission étant diffusé le vendredi, l'interview ne dure que 45mn sur les une heure du programme, journal des sciences oblige. Durée encore rabotée par l’insertion d'un morceau de musique. En outre, Nicolas Martin a joué du ciseau CRISPR-cas9 et n'a pas diffusé l'intégralité du duplex. GGGRrrr. Donc Nicolas, si tu me lis, mets le lien vers l'entretien complet dans les commentaires !




Disponible en écoute ou en téléchargement jusque juin 2018 :

et en archive ici


Une autre interview a eu lieu en 2007 sur France Culture pour la sortie de Spin.
Si quelqu'un l'a en archive, je suis preneur.

4 commentaires:

  1. Je n'ai qu'un mot : Merci!
    Je cours....

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  2. J'adore cette émission.
    Science ET science-fiction, dans une émission grand public, ce n'est pas courant (pour aucun des deux thèmes d'ailleurs).

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    Réponses
    1. Je commence à être accro aussi. Au début que par les émissions sur la SF (on en redemande)et désormais, après ton conseil, sur des sujets qui me plaisent.

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