Black Mirror saison 4 - Episode 05 et Episode 06

Série créé par Charlie Brooker

Petit retour sur les épisodes 5 et 6 de la saison 4 de Black Mirror

Episode 05  : Tête de métal

David Slade, 2017, 40mn



Le terminator nouveau est arrivé, et il ressemble à un chien. Méchant, très méchant.

Synopsis :
En explorant un entrepôt abandonné, trois pillards en quête de ressources déclenchent un monstre impitoyable qui s’élance à leur poursuite dans un désert inhospitalier.

Mon ressenti :

Nous suivons trois personnes roulant dans une voiture discutant d'un plan surement illégal. Ils n'ont pas l'air des malfrats habituels et la peur suinte de tous leurs pores. Les paysages entraperçus évoquent un monde post apocalyptique. Et au milieu de ce désert d'épaves, un entrepôt gigantesque et bien entretenu.




Charlie Brooker nous refait Duel en version moderne. L'épisode est tout en noir et blanc qui manque toutefois d'un peu de beauté, mais nécessaire au vue du sang qui va vite devenir le personnage principal.  Lors qu’apparait l'entrepôt, nous avons l'impression d'un long plan séquence mais il va bien vite faire Pschitt, dommage. Ceci dit, je crois que j'ai du rester bouche bée les 2/3 de l'épisode. On se doute un peu de la futilité du braquage, mais le twist final réserve tout de même quelques surprises.
On est happé par l'histoire, mais une fois le générique passé, il m'a manqué les réflexions auxquelles Black mirror m’avait habitué.
Il paraitrait que le réalisateur ait coupé certaines scènes au montage, comme celles montrant que le chien androïde était piloté par un humain, évoquant alors les drôles de guerres livrées dans des pays à l'aide de drones meurtriers.







Episode 6 : Black Museum

Colm McCarthy, 2017, 50mn


Le petit musée de l'horreur, version Black Mirror

Synopsis : 

Sur un tronçon d'autoroute vétuste, une touriste tombe sur un musée vantant des artefacts criminels rares. Mais le clou de l'exposition lui réserve une surprise de choc.


Mon ressenti :

Ce dernier épisode se compose comme un fix up. Attention, avant de le visionner, mettez vous en position latérale de sécurité, ça va secouer.
Black Mirror nous entraine dans l'un de ses meilleurs épisodes.



Petite visite dans un musée de l'horreur ayant comme pièces des rappels à de nombreux épisodes de la série et dont le propriétaire-guide était dans une autre vie salarié d'une entreprise de recherche médicale technologique
On commence par un implant destiné aux chirurgiens permettant de ressentir la douleur des patients, et ainsi de poser un diagnostic absolu. C'est glauque à souhait, nous naviguons dans la noirceur totale de l'âme humaine. Âme sensible, s’abstenir.
On poursuit par un transfert d'identité qui va se révéler bien complexe à gérer. Le gore est moins présent, mais ce transfert va se révéler cauchemardesque.
La dernière pièce, un simple hologramme, va vous montrer que l'horreur se tapie dans le moindre interstice.
Un épisode d'une noirceur absolue. La mise en bouche horrifique et visuelle va être supplanté par la touche finale glaçante, qui bien que moins tape à l'oeil, va vous démontrer que la torture peut révéler bien des touches de subtilité.



Au final, une saison 4 bien horrifique, mais qui m'a moins amené à réfléchir sur le côté obscur de la technologie. Néanmoins, cette saison va marquer les esprits et amène quelques petites touches d'optimisme.


L'émission La méthode scientifique est revenu sur la série le vendredi 12 janvier :

Black Mirror a des limites car aujourd'hui la série nous confine à ce rôle de spectateur de la critique. Il est un peu paradoxal de voir nos usages critiqués et de le regarder comme un spectacle.
Laurence Allard,
sociologue des usages numériques

Les dérives de nos sociétés contemporaines prophétisées par la série sont-elles si éloignées de la réalité ? Notre présent n’est-il pas déjà dystopique ?
Imaginez… imaginez un monde où tout le monde se noterait, à tout moment, et où cette note déterminerait notre position sociale. Imaginez un monde où l’on pourrait, après la mort d’une personne aimée, la faire revivre numériquement en analysant toute sa vie sur les réseaux sociaux. Imaginez un monde où une vedette virtuelle de télé réalité vulgaire et stupide est élue président des Etats-Unis. Ce monde-là, c’est le monde de la série britannique de SF dystopique Black Mirror. A moins que ce ne soit déjà le nôtre…
Black Mirror, quand la technologie vire au cauchemar. C’est le problème qui occuper La Méthode scientifique dans l’heure qui vient.
Et pour nous emmener dans ces méandres d’un univers parallèle où la technologie, loin de nous libérer, nous a durablement asservis et avoir, qui sait, un aperçu de ce qui nous attend après-demain, voire demain, nous recevons Laurence Allard, sociologue des usages numériques, chercheuse à l’Université Paris III IRCAV et Romain Nigita, journaliste spécialiste des séries, auteur avec Alain Carrazé de « Séries’ Anatomy, le 8ème art décrypté » aux éditions Fantask.




8 commentaires:

  1. Je n'ai pas encore vu la saison 3 et 4 de cette série.
    Mais il est claire que c'est une série à présent incontournable.
    Merci pour la chronique
    Bonne journée

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    1. Les dernières saisons sont un peu moins frappante, mais l'effet de nouveauté ne joue plus. Mais quelques très bons épisodes à déguster sans modération.

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  2. Nous allons trop dans la veine horreur. Je lis et regarde pas mal de choses - je suis bon public - mais j'ai quand même des limites : l'horreur en est une.(Le glauque et le sordide ne m'accroche pas, et j'ai du mal avec le fantastique).

    Bref, ce ne sera pas cette fois que je serai convaincue de la série.

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    1. Dans ce cas, le dernier épisode n'est pas pour toi, il n'est clairement pas ragoutant.

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  3. L'épisode 5 manque un peu de profondeur effectivement, par contre son visionnage est une belle expérience (ça faisait longtemps que j'avais pas frémis comme ça devant ma télé).
    Le dernier épisode de la saison est vraiment excellent à tout point de vue, j'adore sa construction et tous les thèmes abordés, et il met tellement mal à l'aise au final. Belle réussite !

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  4. Va falloir que je me laisse tenter par cette série finalement

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    1. Elle en vaut le coup. Après, il faut être bien harnaché, ça secoue fortement.

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