Chernobyl

Série de Craig Mazin, réalisée par Johan Renc, 2019, 5 épisodes d'une heure environ




Il n'y a jamais loin d'un cher Nobel à Tchernobyl
Desproges

Heureusement qu'en 1986, la France n'était pas communiste, nos camarades dirigeants nous auraient dit que le nuage de Tchernobyl se serait arrêter à nos frontières...



Synopsis :  

26 avril 1986, l'histoire vraie de la pire catastrophe causée par l'homme et de ceux qui ont sacrifié leur vie pour sauver l'Europe du drame. L'explosion d'un réacteur à la centrale nucléaire de Chernobyl, en Ukraine, a de terribles conséquences aussi bien sur le personnel de l'usine, que sur les équipes de secours, la population et l'environnement.


Mon ressenti : 


Choses à faire en cas d'explosion d'une centrale nucléaire.

- Minimiser les événements : l'homme politique est une espèce assez proche de Dieu, il est omniscient. Il sait mieux que les scientifiques ce qui s'est passé et prend les décisions justes pour son peuple. L'homme politique sait écouter la bonne parole, il sait séparer le bon grain de l'ivraie : si on lui dit que c'est une catastrophe unique en son genre, dangereuse pour la population, il pouffe devant ces complotistes.

- Trouver des héros : La nation est forte, ses partisans aussi. Braver le danger est synonyme de l'homme invulnérable. Ici les héros seront disponibles en grande quantité, les lanceurs d'alerte pourchassés.



Rare une série qui arrive à me mettre "à la place de", Chernobyl y arrive les doigts dans le nez. Résultat : impossible pour moi de regarder plus d'un épisode à la fois tellement le récit est glaçant dans son réalisme. Même si certaines scènes peuvent soulever l'estomac, c'est surtout les conséquences politiques et sociétales qui vous glacent le sang. Par le choix de quelques personnages clés vivant la catastrophe au plus près et tentant de sauver les meubles - le politique, le scientifique, le quidam - cette série nous permet de comprendre ce qui s'est passé et les erreurs commises qui ont abouti à la catastrophe. La série évite le manichéisme de bien belle manière, les personnages sont humains, avec leur faiblesse et leur courage, leur côté sombre et humaniste.
Quelques scènes mettent la tension à son paroxysme, comme celle où trois personnes doivent ouvrir une valve sous la centrale dans un réduit rempli d'eau, de tuyauteries, et de radiations fait monter l'angoisse, d'autant avec cet accompagnant sonore comme seul compagnon : le bruit des compteurs geyser qui s'affolent de plus en plus.

L'horreur politique de la catastrophe ne fait pas oublier non plus l'horreur des conséquences de la radioactivité sur le corps humain. De ce côté, il faut parfois avoir l'estomac bien accroché, le film de zombies n'est pas loin. (Même si j'ai quelques doutes devant la possible contamination humain/humain). Un autre épisode indisposera les amis des bêtes. Mais la série ne joue pas la surenchère voyeuriste, la bande sonore suffisant grandement à mettre mal à l'aise.



Des premiers instants du drame au procès des dirigeants de la centrale, un drame sanitaire, humain et politique cauchemardesque. La série évite, à mon sens, de faire le procès unique et à charge de l'URSS. Facile de dire que si la catastrophe se serait passé en France, la situation aurait été très différente. Mais dans les faits ? Qui pour reconnaitre de suite la gravité de l'accident ? Qui pour dire la vérité à la population ? L'accident nucléaire de Fukushima nous a montré que les soviétiques ne détiennent pas la palme de la vérité/mensonge...
Pour moi cette série permet de se demander comment cela se passerait aujourd'hui chez nous.

Le seul bémol que j'apporterai, c'est que j'avais envie d'en apprendre plus sur les événements. Mais une série qui donne envie de consulter d'autres documents a réussi son pari, celle d’éveiller la curiosité et de s'informer plus par la suite.



Sébastien Carassou - si mes souvenirs sont bons - donnait ce conseil pour visionner la série Black Mirror : se mettre en position latérale de sécurité. Et bien, c'est encore plus vrai pour Chernobyl.
Une mini série de 5 épisodes sans temps morts. A regarder avant que la centrale nucléaire à côté de chez vous n'explose...






17 commentaires:

  1. Une série saisissante, notamment parce qu'on sait que c'est un docufiction. Le premier épisode avec les gens qui sortent voir l'incendie et tout, t'es là mais non non non fuyez raaaaa

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    1. Avec cette scène, je me disais qu'aujourd'hui, avec les portables, cela serait pire encore.

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  2. Parfait, ça me confirme que je ne la regarderai pas - mais ce n'est pas contre toi, je ne doute pas de sa qualité. Par contre, je ne suis pas sûr que la Russie soit d'accord.

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    1. Tu ne viendras pas te plaindre de ne pas savoir que faire lorsque la centrale nucléaire de ton coin explosera.
      Mais comme je suis sympathique, quelques conseils : courir vite et loin. Et ne pas oublier le sac à oeufs !

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  3. Je n'ai pas encore vu la série, mais j'ai fini le mois dernier le livre de Morgan Audic "De bonnes raisons de mourir". Un thriller qui se déroule de nos jours à Pripyat, et qui décrit très bien l'Ukraine, les conséquences de l'accident de la centrale, les magouilles, le tourisme à Pripyat (!!), les guerres, ... Bref un bon livre très bien documenté.

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    1. Merci pour le conseil, cette série a aiguisé ma curiosité, je vais aller jeter un oeil à ce thriller

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  4. Je suis en plein dedans ; j'ai mis un peu de temps entre le premier épisode (saisissant !) et le second (toujours aussi prenant). Et je te rejoins : c'est dingue de voir à quel point les choix faits sont mus par les intérêts politiques. Par ailleurs, j'ai aussi fait le rapprochement évidemment avec Fukushima. Comme tu l'as dit : « glaçant »...

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    1. Cela faisait longtemps qu'une série ne m'avait autant interpelé.
      En plus, c'est une mini série, 5 épisodes et puis s'en vont. (J'en ai un peu marre des séries à rallonge)

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  5. Merci pour le retour. Je ne regarderai pas (par manque de temps et par angoisse existentielle) mais il est bon à savoir qu'elle est réussie.

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    1. Mais c'est une série en 5 épisodes, pas de rallonge pour une fois.

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  6. J'ai adoré aussi mais, comme toi, je l'ai visionné progressivement tant les épisodes sont intenses (pour cette raison je plussoie concernant le parallèle avec Black Mirror)

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    1. A l'époque où la majorité des séries joue le Binge-watching et un nombre de saisons hallucinant, cette série est vraiment à contre courant

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  7. Monsieur aimerait bien la voir mais elle est pas diffusée par le bon service de SVoD. Je note qu'il faut qu'on regarde ça dans une période où on a le coeur bien accroché ^^

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    1. Ce n'est pas la série qui est diffusée dans le mauvais service, mais vous qui vous êtes abonnés au mauvais service !

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  8. J'imagine que je ne vais pas y échapper et rare ont été les séries à être aussi unanimes dans les commentaires positifs. Je crois donc qu'après avoir regardé Boys, je vais tenter l'expérience Chernobyl.

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    1. Pas le même style, plus terre à terre, mais une série qui vaut le détour

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