Vie™

Jean Baret, Le Bélial, 2019, 320 p., 10€ epub sans DRM



Des déviants bien dans la norme !


Présentation de l'éditeur :


Sylvester Staline, citoyen X23T800S13E616, tourne des cubes colorés. Un boulot qui en vaut bien un autre, au fond, et qui a ses avantages. Son compte en banque affiche un solde créditeur de 4632 unités. Et si son temps de loisirs mensuel est débiteur de huit heures, son temps d’amitié restant à acheter est dans le vert. Sans même parler de son temps d’amour : plus de quarante-trois heures ! Une petite anomalie, c’est sûr ; il va falloir qu’il envisage de dépenser quelques heures de sexe… Mais de là à ce qu’un algorithme du bonheur intervienne ? Merde ! À moins que cela ait à voir avec cette curieuse habitude qu’il a de se suicider tous les soirs ? Il n’y a jamais trop songé, à vrai dire… Sylvester ne le sait pas encore, mais il pourrait bien être le grain de sable, le V de la vendetta dans l’horlogerie sociale du monde et ses dizaines de milliards d’entités. D’ailleurs, les algorithmes Bouddha et Jésus veillent déjà sur lui…


Mon ressenti :


Livre ouvert. Esprit™ vidé. Premiers chapitres
Premier réflexe : Ouah, ça commence fort, voilà un auteur qui n'a pas peur de pendre son PumPénis™ pour un ButtPlug™
Deuxième réflexe : en plus, c'est trop tip top rigolo, style humour noir et ironie avec une pointe de cynisme comme j'aime. Un univers sombre caché sous la poilade.
Troisième réflexe : L'auteur a le sens de la formule. En plus, il ose chercher des références pointus comme je les aime : La petite maison dans la prairie, les noms des personnages. Sans oublier bien sûr notre Daniel Balavoine.
L'auteur semble avoir du talent, être inventif, original et ça m'énerve, j"e me lève de mon fauteuil, va vers la penderie, ouvre la porte coulissante, sort une boîte, ouvre la boîte, prend le patent 626TB25, l’enfonce au fond de ma gorge et presse la détente."

L’expérience humaine n’a aucun sens. Or, la société, en fournissant une infinité de distractions, donne l’illusion d’un sens, celui du ludique. Les hommes idolâtrent les algorithmes parce que ces derniers leur fournissent du divertissement. Et les hommes sont dépendants de divertissements, et donc des algorithmes, ce qui donne l’illusion d’un sens et asservit l’humanité.

Livre ouvert. Esprit vidé. Milieu du roman
Premier réflexe : Moi qui n'aime pas lire des scènes de sexe dans les romans, voilà un auteur qui comprend que ces scènes doivent avoir une utilité dans l'intrigue. Ça passe sans problème
Deuxième réflexe : Toujours aussi mordant, pas de signes d’essoufflement en vue. Mon Temps de loisir va vite devenir débiteur avec ce roman, tandis que mon temps d'amour et d'amitié vont en pâtir.
Pas grave, il ne faudrait pas me confondre avec un lecteur qui en a quelque chose à foutre
Troisième réflexe : J'avais surtout peur de lire un essai déguisé sur la Vie, une resucée de philosophie pour montrer que c'est un auteur qui a des références. Bref, un truc chiant à lire. Mais du tout, on s'amuse et on peut y lire en même temps le sous texte acerbe et et critique de notre société, sans gêner la lecture. Une revisite du célébre Métro Boulot Dodo.
L'auteur a du talent, il est inventif, original et ça m'énerve, "je me lève de mon fauteuil, va vers la penderie, ouvre la porte coulissante, sort une boîte, ouvre la boîte, prend le patent 626TB25, l’enfonce au fond de ma gorge et presse la détente."


La vie ne vaut pas la peine d’être vécue et les distractions détournent l’humanité de cette vérité : la vie ne vaut pas la peine d’être vécue, elle ne vaut la peine que de se reproduire indéfiniment. Rien d’autre n’a d’importance ni d’intérêt. Il faut donc sortir l’humanité de l’illusion et l’aider à assumer le fait qu’elle n’a d’autre rôle à jouer que de se reproduire. Ainsi parlait Zara Foutra.

Livre fermé. Esprit™ vidé. Chapitres terminés
Premier réflexe : Voilà un roman drôle, dramatiquement drôle, furieusement drôle, ironiquement drôle. Une farce satirique pleine de mordant. N'allez pas croire que nous sommes en terre dystopique, car c'est surtout de notre présent dont il s'agit.
Deuxième réflexe : N'allait surtout pas croire que Jean Baret est un auteur qui en a quelque chose à foutre, déjà avec une trilogie qui peut se lire de manière complètement indépendante, dans le sens que l'on veut.
Troisième réflexe : 24 suicides, voilà qui force l'admiration ! Mais ne croyez pas que X23T800S13E616 est un citoyen qui en a quelque chose à foutre. Lui, ce qu'il aime, c'est la Vie, pas la Vie™. Alors, pour tromper son mal-être...
L'auteur est talentueux, inventif, original et ça m'énerve, "je me lève de mon fauteuil, va vers la penderie, ouvre la porte coulissante, sort une boîte, ouvre la boîte, prend le patent 626TB25, l’enfonce au fond de ma gorge", le repose, me connecte à la boutique en ligne du Bélial.

Ayant désormais trouvé un sens à ma vie (lire du Jean Baret), il ne me reste plus qu'à trouver le Bonheur™, comme le chante si bien notre chanteur-philosophe à salopette





Il ne faudrait pas confondre TmbM avec un blogueur qui trouverait Jean Baret brillant
Connectes toi au hub de Barbara Goule pour savoir si elle a des augmentations autres qu'auriculaires ou visuelles !
A force d'utiliser sa LipJob ™ Dionysos en est resté badé
L'algorithme 188165207198, dit ALGO 188 t'emmène en séminaire
FeydRautha t'incite à lire Vie™ avec ou sans butt plug
Une lecture dérangeante pour une personne qui n'aime pas être dérangé
Si tu aimes les chroniques, il existe des hubs pour

Jean Baret te parle du bonheur, de la vie et de la mort chez le chroniqueur
Une interview, que je vous conseille de lire après lecture afin de vous faire vos propres impressions sur l'univers Trademark .


Pour savoir si Jean Baret est aussi barré à l'oral qu'à l'écrit, clic-clic

De la SF plein le cartable

https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/de-la-sf-plein-le-cartable
La méthode scientifique du 06 septembre 2019
Lien direct (enregistrer sous)

Rencontre avec Virginie Tournay et Jean Baret, deux auteurs de la rentrée littéraire SF.
Premier vendredi fiction de cette quatrième saison de la méthode scientifique et comme nous nous sommes quittés, comme chaque année, au début de l’été avec un programme de lecture pour les vacances, nous allons aujourd’hui nous emparer de la rentrée littéraire SF, avec deux univers, bien distincts, très distincts, même mais qui partagent une vision de notre société aux mains des algorithmes et d’une intelligence artificielle qui ne va pas exactement dans le sens d’une amélioration de notre condition, loin s’en faut. Fin de l’IA et îlots de résistance dans Civilisation 0.0 de Virginie Tournay, et clones emprisonnés aliénés et forcés à la consommation et à la jouissance triste dans VieTM de Jean Baret.

18 commentaires:

  1. Ils sont fort chez Le Bélial quand même vu la fin de ta chronique ;)

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  2. Tu es en forme en ce moment... il faut que je le lise ! ;-)

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    1. C'est le roman qui fait la critique...
      Et bon moment de lecture.

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    2. Est ce que le critique ne fait pas le roman par moment ?

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  3. Content que ça t'ait plu.
    Excellent billet, comme toujours. Et vivement ta critique de BonheurTM !

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    1. Le bonheur selon Jean Bart, ça doit être quelque-chose. Je digère encore ce Vie et je m'y mets.

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  4. Seulement deux suicides ? Il faut que je lui donne sa chance alors, ce ne doit pas être si pesant que ça.
    (Excellente chronique, enfin, encore plus que d'habitude quoi.)

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    1. Les chiens ont plusieurs vies, par contre les humains un peu moins, donc fais gaffe quand même ! J'espère que tu vas le lire pour savoir ce que tu vas en penser.
      (Merci, encore plus que d'habitude quoi)

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  5. Excellente chronique comme d'habitude !
    J'espère que Bonheur TM de plaira également, même style mais une seule vie pour aller à la fin du livre XD

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    1. Merci.
      Si il y a moins de suicides dans Bonheur, cela risque de moins me plaire ;p

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  6. Le blogueur a du talent, il est inventif, original et ça m'énerve, "je me lève de mon fauteuil, va vers la penderie, ouvre la porte coulissante, sort une boîte, ouvre la boîte, prend le patent 626TB25, l’enfonce au fond de ma gorge et presse la détente."

    Tu nous enterreras tous !

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  7. Excellente chronique..mais il est où le bonheur ,il est où? Sur ce blog of course.

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    1. Ah, Anonyme est une personne qui connait ses classiques !
      Merci

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  8. Elle est rigolote cette Zara Foutra, ça donne envie de boire des mojitos pour continuer à philosopher ^^

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    1. Zara Foutra est du genre optimiste !
      Buvons à sa santé, et deux verres à la fois.

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