Cosmos incarné

Jean-Michel Ré, Albin Michel Imaginaire, 2019, 272 p., 10€ epub sans DRM



La Voie m'a brisé les noix !

Présentation de l'éditeur :


Dix jours après l'ouverture des portes du ciel, le Cosmos s'incarne aux quatre coins de l'univers.
A l'échelle des hommes, le seigneur de Latroce continue son œuvre de fureur et de chaos, animé par une colère inépuisable. Maître Kobayashi, quant à lui, arpente la voie de l'Enfant, essayant de trouver le véritable sens à son enseignement : « Semez le Chaos dans l’Harmonie, comme le projectile sème le trouble dans l’eau immobile. Répandez de l’Ordre dans le Désordre quand le Faux gagne sur le Juste. Propagez la subversion créative quand la Loi devient indigne. Cultivez le Beau et le Bon. »
A la lumière de la Fleur de Dieu, un spectaculaire dénouement se profile

Mon ressenti :


Trois façons de considérer la nature humaine : l'une bienveillante, une autre pessimiste et la dernière émancipatrice. Cosmos incarné voit s'affronter ces trois philosophies. Alors Spiritualité vs Chaos vs Anarchie, qui va gagner ?
Pas moi.

L'interrogation qui hante le lecteur depuis la première page de la trilogie : qui est cet enfant aux pouvoirs étranges ? La réponse est là, au bout de ces 272 pages. Ma crainte la plus forte était qu'il représente une sorte de divin, et au vue des titres des différents tomes (La fleur de Dieu, Les portes célestes et Cosmos incarné), difficile de ne pas avoir une petite suspicion ! Et on peut dire que Jean Michel Ré m'a gâté/gâché mon plaisir. J'avais avalé les romans précédents d'une bouchée, rongeant mon frein pour lire la suite. Mais moi et la religion, ou la spiritualité... Bref, le message sous jacent, cette Voie, m'a bien brisé les noix.


La Voie vous propose de trouver non pas ce que vous êtes en tant que définition, en tant qu’être, mais bien plutôt ce que vous pouvez faire avec ce que vous êtes, ce que vous pouvez devenir avec ce qui vous est advenu. La Voie vous propose de réaliser les potentialités avec lesquelles vous ferez de l’impossible des possibles à venir.
– Mais alors, concrètement, que faire ? »
C’est presque un cri, une supplique.
« Mettre du Bois dans votre Terre, du Feu dans votre Métal et de l’Eau dans votre Feu pour que vous ne soyez plus que tension vers le Meilleur, pour que les pieds ancrés dans ici-bas vous portent à culminer là-haut, pour que votre essence vitale, votre vitram, ajoute du mouvement dans la stagnation. »


Faut-il pour autant jeter bébé avec l'eau du bain ? Pas entièrement.
Le Grand Tout, Humain/Nature/Terre/Espace, n'est clairement pas ma panacée, j'ai une vision beaucoup plus pessimiste sur l'Homme. Cependant, le message derrière ne peut que me plaire, si on enlève tout ce bazar mystique : préservons la nature, arrêtons de prendre les  citoyens pour des cons et donnons lui les vrais rennes de sa vie. Le parallèle avec notre société actuelle, l'écologie, la citoyenneté, le respect est ici beaucoup plus net.
Il faut aussi voir dans cette trilogie une interrogation sur le pouvoir et l'auteur nous propose tout de même pas mal de variante pour y faire face. Entre autoritarisme, didactisme, religion ou nihilisme, chacun essaye de trouver des solutions qui mettent l'humain au coeur du processus.
Mais la Voie m'a tout de même bien brisé les noix !

Peut-être aussi m'a t'il manqué une référence littéraire, celle de Dune, qui irrigue le roman pour apprécier toute la subtilité du texte.
Reste donc un space opera bienveillant, ce qui ne coure pas les étagères des libraires. Tout dépendra de tes convictions, et de savoir si la spiritualité te dérange ou non. C'est une trilogie qui se lit sans mal et permet de poser quelques interrogations autour du pouvoir. (J'ai lu à droite et à gauche qu'il était difficile d'entrer dans l'univers, mais pour ma part, j'ai trouvé cela naturel, facile d'accès, du moins pour les amateurs de SF. )
J'ai bien aimé le voyage, seule la réponse apportée par l'auteur m'a déplu.

Côté édition, toujours le même faux pas de l'édition numérique, des liens hypertexte absents vers le terme du glossaire, seul bémol de cette édition électronique, le reste est nickel, comme toujours chez cet éditeur, au moins de ce que j'en ai lu.

Le troll a aimé l'espoir dans le chaos
Une pipelette a été pleinement satisfaite de cette conclusion
Acaniel a été littéralement happé


Critique réalisée dans le cadre d'un service de presse

Mon avis
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11 commentaires:

  1. Mon envie montait en puissance avec les tomes, la voilà qui vient de prendre du plomb dans l'aile - oui, mon envie a des ailes.
    La spiritualité, ce n'est pas trop mon truc non plus. Et je n'aurai pas plus que toi la référence "Dune". Reste la bienveillance, ça ça me parle et ça lui laisse une petite place dans mon esprit, mais sans priorité.

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    1. C'est vraiment le seul bémol, sinon, je trouve cela pas mal et suis assez étonné que le titre ne fonctionne pas plus que cela.

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  2. ooops,cela fait pschiit pour toi, ami canin! Je l'ai dans ma PAL, alors je vais tenter l'aventure, et j'ai les réferences Dune!

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    1. L'avis dans Bifrost semble confirmer une lecture plus complète avec les références duniennes, j'attends donc ton avis pour confirmation.

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  3. Je n'ai jamais vu de liens hypertexte dans aucune des éditions numériques que j'ai pu lire.Il y a des éditeurs qui le font ?
    Te reste plus qu'à lire Dune maintenant ;)

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    1. Dune ne m'a jamais tenté et ne me tente guère. Mais il me reste encore quelques beaux jours à vivre...
      Je n'ai jamais fais attention à quels éditeurs faisaient des liens dans leurs epubs, mais cela m'arrive régulièrement.
      Sur ma Kobo, cela permet d'ouvrir une fenêtre avec les explications; c'est parfait comme méthode.

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  4. On peut lire la trilogie dans le désordre?

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    1. Non, c'est une histoire découpée en trois tomes, il faut impérativement les lire dans l'ordre et en entier.
      Si tu aimes lire dans le désordre, il faut lire la trilogie Trademark de Jean Baret paru au Bélial.

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    2. Merci pour ces orientations de lectures.

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