Brouillard sur la baie
Estelle Faye, Albin Michel Imaginaire, 2021, 80 pages, gratuit en epub
Les anges tièdes
Cette nouvelle était ma première plongée dans l'univers d'Estelle Faye, une réussite.
La force de ce texte est d'avoir dilué les informations sur l'univers
peu à peu, le lecteur découvrant les tenants de l'histoire au fur et à
mesure, jusqu'à la chute, je devrais dire les chutes car il y a
plusieurs paliers dans la révélation finale.
Nous sommes dans un univers de science-fiction où la quincaillerie ne
l'emporte pas sur l'histoire. Certains pourront donc reprocher à Estelle
Faye quelques facilités, quelques ellipses opportunes, je préfère y
voir sa volonté de se concentrer sur les émotions et l'histoire de la
jeune fille. C'est la SF que j'aime, où le personnage importe plus que
le contexte, nous permet de nous mettre à la place de (et ici, je pense
que ma décision serait identique à la jeune fille). La morale de
l'histoire pourrait se résumer à : On a les utopies qu'on peut ! Les
anges tièdes, c'est aussi un texte dont les images surgissent du texte.
Un must.
Quelques fulgurances dans l'écriture, comme ce "velours de pénombre",
quelques légèretés humoristique, tel ce "concours du plus gros navet",
ou cette "trottinette déambulateur" !
J'avais rencontré ce texte grâce à l'expérience Coliopod, un podcast dont le texte avait été lu par l'autrice elle-même, un choix judicieux. Elle réussit à transmettre toutes les intonations
voulues à son texte, un ton parfois naïf, ironique ou légèrement
désabusé, ponctué de silences ou au contraire d'une rapidité dans la
lecture. Le podcast est toujours écoutable ici.
La nouvelle a remporté le prix Rosny Ainé 2017. (prix en hommage à un auteur précurseur de nos genres que je vous invite à découvrir aussi)
Bal de brume
C'est une maison bleue
Adossée à la colline
On y vient à pied
On ne frappe pas
Ceux qui vivent là
Ont jeté la clé
Gaël Ferrier a quitté la France sur un coup de tête pour poursuivre ses études
cinématographiques à Los Angeles. Il y fait quelques connaissances et
est invité par un vieillard excentrique dans sa villa perdu dans le fog. L'autrice prend son temps pour nous peindre sa galerie de
portraits et la ville où ils se trouvent. Un quotidien banal jusqu'au
moment où...
Lu sans savoir de quoi parlait le texte, la plume Estelle
Faye m'a emporté avec elle pour m'emmener où je ne pensais pas aller.
Même si je ne suis pas très fan de cette thématique, dont je tairai le nom, qu'il me
manque sûrement certaines références pour savourer les clins d'œil qui doivent y
être, j'ai bien apprécié me perdre dans ce brouillard et son pouvoir
étrange. J'ai même eu un goût de trop peu, j'aurais aimé y flâner un peu
plus.
il est dans mon programme ce texte, et j'espère être envoûtée!!!
RépondreSupprimerTu le seras, j'en suis certain.
SupprimerC'est marrant parce que tout pareil pour moi, mais de manière inversée. Les deux textes sont très bons, mais c'est "Bal de brume" qui m'a fait la plus forte impression (alors que moi aussi, ce n'est généralement pas ma thématique favorite).
RépondreSupprimerC'est bien trouvé pour la chanson de Le Forestier, je ne l'entendrai plus jamais de la même manière. ^^
Les goûts et le brouillard...
SupprimerJe me demande si la chanson n'est pas encore plus flippante désormais.
Je vais dire ce que je dis tout le temps: il faut que je lise Estelle Faye...
RépondreSupprimerSurtout à ce prix là
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