Squid Game


Série créée par Hwang Dong-hyeok, 2021, 9 épisodes entre 30 et 60mn


Et toi derrière ton écran, comment réagirais tu à leur place ?

Synopsis : 

Tentés par un prix alléchant en cas de victoire, des centaines de joueurs désargentés acceptent de s'affronter lors de jeux pour enfants aux enjeux mortels.

Mon ressenti :

Voilà la série dont tout le monde parlait il y a quelques semaines, LA série qu'il fallait absolument regarder pour être dans le coup. Raté pour moi, j'ai donc pris le second train. Et j'ai bien failli ne jamais le prendre. Je regardais la hype de loin et je ne voyais pas l'intérêt de regarder des gens se faire tuer. Car oui, c'est bien le pitch : des personnes sont enrôlées pour participer à un tournoi dont le gagnant remportera un jackpot phénoménal. Quand aux autres...



Une tuerie de masse avec un joli côté voyeuriste, pas de quoi me faire poser ma liseuse. Mais une personne bien informée me disait que c'était moins con qu'il n'y paraissait. Et bien m'en a pris. Car ce n'est pas cela qui compte, la psychologie sociale a ici toute sa place : Comment des gens se font enrôler de plein gré dans ce jeu de dupes ? Comment vont-ils s'organiser pour tenter de mettre toutes les chances de son côté ? Comment vont-ils se trahir les uns les autres ? Le volontariat est-il vraiment volontaire ? Cela m'a fait un peu penser à l'expérience de Milgram où des personnes lambda deviennent des bourreaux sans avoir l'air d'y toucher.



Une série avec un côté social, car si les participants sont présents, c'est bien à cause de la société. Pauvreté, délinquance, marginalité ... Des personnages bien campés malgré la caricature, on s'attache à certains, on en déteste d'autres. On sent le drame tisser peu à peu sa toile et on se doute que cela finira mal, ou du moins qu'il n'y aura pas de gagnant. Des individus qui s'étoffent de par leur action, mais aussi par des retours en arrière sur leur vie, qui nous montre comment ils en sont arrivés là.


C'est sombre sur le genre humain, même si des notes d'espoir demeurent. Et l'humour est de la partie pour alléger cette noirceur. Un humour parfois tranché, parfois burlesque, mais qui fonctionne. Les jeux, tirés du répertoire enfantin, sont bien choisis et participent au côté décalé de la série, comme les décors et musiques. On regarde, les yeux vissés sur son écran, on a ses favoris et on pleure lorsque ces derniers perdent ou l'on crie de bonheur lorsqu'un méchant se la prend à l'envers. C'est délicieusement monstrueux et gore, rempli de cruauté. Les twists permettent de pimenter le tout.


Quelques hiatus comme ce flic à la recherche de son frère dont on réalise rapidement les tenants et aboutissants, les riches forcément pervers. Mais ces quelques faiblesses n'arrivent pas à oblitérer le fait que j'ai passé un très bon moment à regarder cette série. Mon voyeurisme en a eu plein les mirettes tout en me brossant dans le sens du poil en me donnant des justifications intellectuelles.

Une deuxième saison est d'or et déjà prévue.

Pour aller plus loin, le podcast de C'est plus que de la SF


12 commentaires:

  1. Ce n'est pas du tout le genre de série, ou livre, ou film ou tout ce que tu veux que j'aime. Je dirais que je déteste ce courant qui place la violence (certes pas exclusivement) au coeur de l'intrigue, de l'ambiance, du livre ou de la série.

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  2. Tu ferais mieux de lire (tes SP) plutôt que de regarder la TV ! ;-)

    Je n'ai pas accroché, j'ai abandonné au bout de 4 épisodes et demi !

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    1. Je rentabilise mon écran plat de 400 pouces !
      En ce moment, nous ne sommes plus sur la même longueur d'ondes.

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  3. N’ayant pas NFX, je n’ai pas vu la série, mais suivi le battage qui tourne autour. Petite question en termes de décalage ou de similitudes (plus probables) au contraire.
    Y-a-t’il quelques liens avec « The prize of Peril » (1958), la nouvelle d’anticipation de Robert Schekley qui a donné le film français « Le prix du danger » (1983) d’Yves Boisset ? De même avec le livre « Running Man » de Richard Bachman (i.e Stephen King) qui reprend l’histoire en la mettant simplement au goût du jour en 82, et donc le film éponyme qui l’adapte ? De même par rapport à « Battle Royale », le roman de Kōshun Takami (1999), ainsi que l’adaptation manga en 2000, puis au film éponyme de Kungi Fukasaka (2000 aussi) ? Comme ces 3 opus se basent sur la violence sous forme de jeu / concours / défi…
    Merci.

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    1. Le prix du danger, quel film ! J'avais oublié mais maintenant que tu en parles, je m'en souviens encore. C'était visionnaire, avant gardiste comme film !

      Pour répondre à la question, il y a des similitudes mais la société est differente donc la comparaison n'est pas forcement adaptée.

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    2. Merci Le Maki.
      JC, tu es vieux, (ou pour la faire diplomate, je suis trop jeune) je ne connais pas tes références.
      Par contre, dans le podcast de C'est plus que de la SF, ils parlent à un moment des liens avec d'autres ouevres, surtout asiatique.

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  4. Le chien qui cède à la hype, d'un poulpe en plus. =O
    Ce n'est pas du tout mon genre, mais c'est cool qu'il y ait du fond et pas juste une tuerie. Et un peu de diversité sur les origines des séries, c'est toujours bon à prendre.

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    1. Pas vu de poulpe dans la série !
      Oui, c'est assez violent, surtout psychologiquement et j'ai trouvé cela bien fait du coup.

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  5. Merciiii! Maintenant, je saurai ce que c'est! Je n'ai pas écouté le podcast car la hype m'a saoûlée, mais je vais peut-être lui donner une chance. La série, en revanche, je n'y viendrai sûrement jamais, vu mon rythme.

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    1. Lee podcast replace très bien la série dans son environnement.

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