Les naufragés de l'institut Fermi


André David, Editions Critic, 2022, 558 p., 13€ epub sans DRM

 

No Futur ?


Présentation de l'éditeur :

Île de Bréhat, XXIVe siècle. L’Institut Fermi envoie ses agents au XIXe siècle afin d’influencer le cours de l’histoire pour résoudre le grand paradoxe de Fermi et ainsi éviter que l’humanité ne s’autodétruise. Louis, Ángel et Casimir sont des Dériveurs, choisis par les moires de l’Institut car ils présentent le même patrimoine génétique qu’un homme du XIXe siècle. En effet, en Dérive, ce n’est pas l’individu mais sa conscience qui voyage, entre deux corps génétiquement identiques.
Encore plus loin dans le futur, dans ce qu’il reste de l’Institut Fermi en ruines, une jeune clone, Gwenn, réussit à rejoindre un groupe clandestin qui cherche à tout prix à s’opposer aux Dériveurs. Pour cela, eux voyagent, physiquement, dans le temps : ce sont les Voyageurs.
L’affrontement imprévu de Louis et de Gwenn va bouleverser ce que chacun croyait savoir. Quel est le véritable plan des moires ? Qui peut se targuer de maîtriser le cours du temps ? Et surtout, l’humanité peut-elle être sauvée d’elle-même ?


Mon ressenti :

Bretagne, île de Bréhat, demain et demain.
Ailleurs, jadis, naguère et autrefois.

Fermi, pour peu que l'on s'intéresse aux extraterrestres, ce nom ne peut vous être inconnu. C'est un physicien qui s'est posé la question de savoir pourquoi au vue de l'immensité de l'univers nous n'avons jamais rencontré d'autres espèces vivantes. Depuis, pas mal de réponses ont été apportées, des thèses multiples dont nous ne serons jamais si une seule est vraie. Celle qui nous intéresse ici, comme dans le roman Le paradoxe de Fermi, est : les civilisations s'autodétruisent avant d'avoir pu se rencontrer.
Mais l'institut Fermi ne veut pas de l'effondrement, surtout depuis l'invention d'une machine à voyager dans le temps. Alors on tente d'agir sur le passé par petites touches pour créer un avenir à l'humanité. Bref, rien de bien original... Mais l'auteur va plus loin et rajoute une couche de voyageurs temporels qui n'ont pas l'air d'accord avec ses modifications.

île de Bréhat,
avant l'installation de l'Institut Fermi


On voyage entre futur et passé à travers divers personnages, l'auteur nous donne par légère touches son univers et les divers éléments de l'intrigue. On voyage littéralement dans l'inconnu. Et malgré ce peu d'infos, moi j'ai plongé dans ce récit bien mené. Les premiers retours que j'ai lu étaient un peu mitigés, mais l'auteur m'a contacté en me brossant dans le sens du poil (l'un des rares mails personnalisé que j'ai pu lire depuis que je blogue) et j'ai beaucoup de mal à dire non au voyage dans le temps. Ma peur en me lançant dans ce roman était sa taille, un pavé, 558 pages. Et vu que c'était le premier roman de l'auteur, il y a de quoi se poser des questions. Alors trop long ? Non. C'est un roman assez calme malgré l'action, on prend son temps et on savoure.

Un divertissement qui glisse quelques réflexions ici et là sur le sens de l'histoire et de la vie, sans nous bassiner. La multiplicité des personnages permet une diversité des points de vue. L'auteur évite les lieux communs dans ses visites du passé : et oui, on ne va même pas déranger Jésus Christ ! Nous sommes en outre plutôt du côté des petites gens luttant contre l'assignation où ils se trouvent.
André David distille deux trois mots qui éveillent l'intérêt, la curiosité du lecteur et je me demandais ce que cachait ces petits secrets. Deux tex camps, deux technologies, deux mondes où on vit dans une bulle plus ou moins préservé par rapport au reste du monde. Un des camps permet de nous interroger sur les clones et la conscience individuelle. C'est bien le thème de la conscience qui irrigue tout le roman : que ferais tu en toute bonne conscience pour sauver le monde ? Mais comment être sûr que ce choix individuel est le bon pour l'humanité ?

Des bémols ? Le final amené de manière légèrement précipité mais la fin m'a satisfait. Dans ce futur et autre futur, les univers sont peu évoqués. J'aurai aimé en savoir plus mais ce manque ne m'a pas plus dérangé que cela et il est justifié par l'auteur. Et si dans le futur l'auteur revenait nous pondre des spin off... Ou si un voyageur temporel lit ma critique et décide de souffler dans l'oreille de l'auteur ?
Les autres critiques pointent aussi quelques éléments un peu ardus, ce que je n'ai pas ressenti, c'est un roman accessible, les technologies du voyage temporel ne sont pas expliqués par exemple.

L'auteur ne tente pas de réinventer la roue, mission quasi impossible avec le voyage dans le temps mais nous brosse les portraits de petits soldats pris dans le tourment de l'histoire pour réinventer un monde meilleur. Mais décide t'on de quoi que ce soit ?
Une fois la dernière page tournée, quelques annexes s'ouvrent une mise en abime et je me demande : qui est réellement André David ?

La question que tu te poses sans doute après tout se blabla est sûrement : y a t-il des extraterrestres dans le roman ? Réponse : moi je sais !!!


Un roman assez complexe, un peu déroutant mais une oeuvre très riche et foisonnante selon le troll, avis que partage Yuyine même si elle s'est ennuyée et a peiné pour parvenir au bout. Fantasy à la carte a trouvé le propos passionnant

Si tu aimes le paradoxe de Fermi, je t'invite à écouter le podcast de La méthode scientifique : Extraterrestre, il est Fermi d’en douter

6 commentaires:

  1. Ton avis est effectivement plus enthousiaste que ceux que j'ai pu voir jusqu'à présent, tu compenses l'image que je commençais à m'en faire.
    Et donc, qui est réellement André David, hormis quelqu'un qui sait parler au chien ? ^^

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  2. ce roman m'intrigue depuis sa sortie , en chien apaisé tu as ra-fermi mon envie de le lire

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  3. C'est intéressant en tout cas, merci pour la découverte :)

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    1. Il vous en prie.
      Blogger t'avait mis comme spam, va falloir te méfier des IA

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