Huit crimes parfaits
Peter Swanson, éditions Gallmeister, 2021, 352 p., 9€ epub
Livre, chat, blog : ai-je besoin d'en dire plus pour que tu le lises ?
Pitch de l'éditeur :
Libraire spécialisé en roman policier, Malcolm Kershaw reçoit la visite surprise du FBI. L’agent Gwen Mulvey enquête sur deux affaires étranges : une série de meurtres qui rappelle un roman d’Agatha Christie, et un "accident" qui fait écho à un livre de James Cain. Elle espère donc que l’avis d’un expert du genre lui permettra d’interpréter correctement les (rares) indices à sa disposition. Et ce n’est pas tout : Malcolm, quinze ans plus tôt, a publié sur son blog une liste intitulée ”Huit crimes parfaits”, où figuraient ces deux intrigues. Serait-il possible qu’un tueur s’en inspire aujourd’hui ? Très vite, l’angoissante certitude s’impose : le tueur rôde déjà à proximité. Malcolm commence à le voir partout, et sent un véritable nœud coulant se resserrer autour de son cou.
Mon ressenti
Il y a des romans dont tu sais rapidement que l'avis va être facile à faire, pas besoin d'étayer ton ressenti, car il y a des items qui vont te faire passer directement à l'acte d'achat. Et ici il y en a TROIS !!!Primo, le narrateur est un libraire spécialisé dans le roman policier d'occasion. Bref, c'est quasi l'emploi rêvé pour tous les boulimiques de lecture. Vivre de sa passion, être entouré de livres, conseiller et lire, le rêve. Attention tout de même, il y a un passage qui risque de vous heurter, donc asseyez vous et rappelez que tout cela n'est que fiction :
Avant de partir, je feuilletai rapidement les pages pour m’assurer que le livre ne contenait pas d’étiquette antivol. N’en trouvant pas, je songeai d’abord à entrer aux toilettes pour le cacher sous ma chemise. Mais voyant la bibliothèque bondée, les gens aller et venir, je décidai finalement de sortir le livre à la main, comme si j’avais déjà procédé à l’emprunt.
Deuxio, dans sa librairie, il y a un chat. Il est roux et blanc et il s'appelle Nero. Des qu'un client passe la porte, il arrive et demande ses grattouilles. La moitié des clients viennent pour lui et il a même une page Instagram. Bref le boulot rêvé avec l'animal préféré des vieilles filles ! Oui, vous pouvez commander le livre, pas la peine d'aller chercher plus loin...
Tertio, si tu lis mon avis, c'est que tu aimes les blogs (et que tu en as sûrement un ou tu en as eu un ou tu vas en ouvrir sous peu). Et le libraire tient un blog !
Livre, chat, blog, trois items pour que tu lises ce roman donc. Voici le lien Amazon affilié comme il se doit, rends moi riche !
Peut-être toutes ces années passées dans des univers fictifs bâtis sur la tromperie avaient-elles biaisé ma vision des choses, mais à dire vrai, je ne faisais pas plus confiance aux narrateurs qu’aux gens réels. On ne nous dit jamais toute la vérité. Lorsqu’on rencontre quelqu’un pour la première fois, avant même d’échanger les premiers mots, les mensonges et les demi-vérités sont déjà là. Les habits que l’on porte cachent la vérité de nos corps, mais ils nous présentent aussi au monde tel que nous voulons apparaître. Ils sont un tissu de mensonges, au propre comme au figuré.
Par contre, si tu ne voudrait pas être libraire bibliothécaire ou job assimilé, si tu n'aimes pas les chats (du moins vivant) et que les blogs te rappelle le temps jadis, je te touche quelques mots du bouquin : Le libraire donc tient un blog dont le premier article est une liste des huit crimes parfaits selon lui. Un jour, une nana du FBI le contacte à propos d'un meurtre : il semblerait qu'un individu s'inspire de cette liste dans la réalité. Qui est il ? Est ce libraire bien sous tout rapport ?
Bourré de références, que je connais à peine - sauf peut être un peu pour les Agatha Christie qui ont bercé mon adolescence - et qui donne furieusement envie de les relire ou de lire les autres. C'est un vrai page turner et je n'ai pas été déçu par la fin qui nous offre de multiples rebondissements comme attendu dans ce style de livres. Résultat, j'ai dévoré ce roman qui m'avait été conseillé par Emmanuel Quentin (sa liste ici)
Bourré de références, que je connais à peine - sauf peut être un peu pour les Agatha Christie qui ont bercé mon adolescence - et qui donne furieusement envie de les relire ou de lire les autres. C'est un vrai page turner et je n'ai pas été déçu par la fin qui nous offre de multiples rebondissements comme attendu dans ce style de livres. Résultat, j'ai dévoré ce roman qui m'avait été conseillé par Emmanuel Quentin (sa liste ici)
Je fis mine de réfléchir afin de gagner un peu de temps. En vérité, Elaine n’était pas quelqu’un qu’on oublie. Elle avait des lunettes aux verres très épais – je crois qu’on appelle ça des culs de bouteilles ; ses cheveux étaient clairsemés et elle portait toujours des pulls qui semblaient tricotés main, même en été. Mais ce n’était pas ce qu’on retenait du personnage. On se souvenait d’Elaine Johnson parce qu’elle faisait partie de ces gens qui profitent de la disponibilité des vendeurs dans les magasins pour leur infliger des monologues interminables, ou plutôt des diatribes à propos de leurs sujets favoris. Dans son cas, il s’agissait des écrivains de romans policiers : elle distinguait les génies, les passables et les mauvais (le terme qu’elle employait en général était les “merdes atroces”). Jour après jour, elle débarquait dans la librairie et harponnait le premier employé qu’elle croisait. C’était épuisant, et agaçant, mais nous avions la solution pour gérer Elaine Johnson : continuer de travailler pendant qu’elle parlait, lui accorder une dizaine de minutes, puis lui annoncer que son temps de parole était écoulé. Cela peut paraître impoli, mais il faut savoir qu’Elaine Johnson elle-même ne brillait pas par sa politesse. Elle tenait des propos monstrueux sur les auteurs qu’elle n’aimait pas. Elle était accessoirement raciste, ouvertement homophobe et, chose étonnante, toujours prompte à commenter l’apparence d’autrui alors que la sienne laissait fortement à désirer. Je crois que quiconque a travaillé dans une librairie, voire dans n’importe quel commerce, a eu affaire à ce genre de clients. Elaine Johnson avait la fâcheuse habitude, à chaque séance de dédicaces, d’être toujours la première à lever la main pour poser une question qui désobligeait, de façon plus ou moins subtile, le pauvre invité. Nous prévenions toujours les auteurs de sa présence, en précisant qu’elle achetait invariablement un exemplaire à dédicacer, même lorsqu’elle avait qualifié l’auteur de “charlatan sans talent”. Comme j’ai pu le constater, la plupart sont tout à fait disposés à tolérer une tête de con dès lors que ça leur permet de vendre un livre.
C'est le livre qui divulgache 8 classiques du roman policier, c'est bien ça ?
RépondreSupprimerEn tout cas j'espère que le narrateur finit en prison. Pas pour les crimes, mais évidemment pour le vol dans une bibliothèque. C'est choquant et scandaleux.
C'est bien celui là.
SupprimerJe ne peux malheureusement pas spoiler comme l'auteur, je ne peux dire si son crime envers les bibliothèques sera puni ou pas.
Je n'ai encore lu d'autres livres de l'auteur mais je vais faire en sorte de remédier à ça. Content qu'il t'ait plu en tout cas !
RépondreSupprimerTrès bonne recommandation. Je pense aussi lire un jour ou l'autre d'autres textes.
SupprimerJe vais vite l’inscrire sur ma liste. Vous m’avez fait mourir de rire avec ”l’animal préféré des vieilles filles ”..ah ah.
RépondreSupprimerSi je t'ai fait rire et donner l'envie de le lire, c'est parfait.
SupprimerC’est noté pour moi aussi.
RépondreSupprimerComment çà on vole des bouquins dans les bibliothèques.. Faut lire Bookhunter, une BD sur la police des bibliothèques.
Je note dans un coin de ma tête. En plus le voleur est libraire, c'est antinomique.
SupprimerAdjugé, vendu! Je suis clairement une cible de ce roman! 😂
RépondreSupprimerIl manque les chevaux
SupprimerJ'ai trop envie de le lire depuis sa sortie !!
RépondreSupprimerAllez hop, on s'y met
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