La distinction
Tiphaine Rivière, Delcourt, 2023, 296 p., 28€
Pitch de l'éditeur :
Tiphaine Rivière s’empare avec humour du classique de Pierre Bourdieu, La Distinction, pour en proposer une relecture libre et contemporaine.
À
travers une galerie de personnages évoluant autour d’une classe de
lycée, elle met en scène l’analyse incisive des relations entre goûts et
classes sociales développée par le sociologue et nous donne à réfléchir
sur nos propres déterminismes sociaux.
Mon ressenti :
Selon vous, il vaut mieux avoir lu le livre La distinction de Bourdieu ou avoir lu la BD inspirée de La distinction ?
La
réponse est simple, pour briller en société, te distinguer, mieux vaut
ne pas dire lire des BD. À l'extrême, limite un roman graphique...
Pourquoi
? C'est tout l'intérêt de La Distinction que de comprendre les
mécanismes sociologiques de cet état de fait. Mais La distinction de Bourdieu, parue en 1979, il y a donc près de 50 ans, soit deux générations, est de la théorique et il est d'une approche assez ardue pour
celles et ceux qui n'ont pas les codes de la sociologie. Donc BD pour
moi ! Et je suppose pour plein d'autres personnes !
Tiphaine Rivière vulgarise les concepts contenus dans l'essai et permet de se les approprier. Pas de manière académique, mais en s'emparant de la théorie pour la mettre au goût du jour. Elle nous place dans les pas d'un remplaçant prof de lycée qui tente de leur faire comprendre La distinction à ses élèves qui représentent la diversité actuelle. Du rejet initial, les jeunes vont découvrir dans leur quotidien sur ce prof ne leur raconte pas que des conneries. En outre, l'autrice insère pas mal de légèreté et de notes d'humour, on s'attache aux personnages, on réfléchit à notre place dans cette société et à nos jugements sur les groupes n'appartenant pas à notre niveau social.
Même si je n'ai
pas été très fan du dessin, un noir et blanc assez binaire, j'ai aimé
cependant les détails cachés dans les cases et faisant écho au discours.
Un très bon moment de lecture qui permet de se cultiver, un peu.
Pas très fan du dessin non plus, mais bien plus de l'idée de ne pas faire une adaptation littérale, c'est malin.
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