Bifrost n.113. Intelligence artificielle : le futur rêve-t-il toujours de moutons électriques ?
Bifrost, Le Bélial, 2024, 192 p., 6€ epub sans DRM
Le futur rêve-t-il toujours de moutons électriques ?
Ce qui est sûr, c'est que notre présent est électrique et notre avenir incertain...
Le Charme discret de la machine de Turing, de Greg Egan
Malgré de bons résultats, Dan est licencié sans préavis, pour
être remplacé par une IA, sur le champ, tandis que le crédit de la
maison continue. La maîtresse de sa fille est remplacé par un programme
informatique, tandis que sa femme est remplacée par un assistant de
soin.
Egan prend son temps pour nous faire connaître ses personnages
et leur quotidien bouleversé. Par petites touches, on explore leur
entourage. Des tranches de vie assez éparses et diverses jusqu'au
dénouement qui rassemble le puzzle de très belle manière. Brillant
Renaissance, de Jean-Marc Ligny
Quoi,
un texte de Ligny sur les IA ?! Mais qu'à t'il fait de sa climatique
fiction ? Pas d'inquiétude, nous sommes bien dans l'univers de ses
derniers textes, quelques temps après la catastrophe écologique et
climatique, les âges sombres. Ces derniers textes n'étaient pas très
gaies, même si on décelait dans le recueil Dix histoires des âges
sombres quelques nuages noirs qui s’étiolaient au loin. Ici on est quasi
dans le Hope punk. Le pitch ? Un étranger explique comment il est
arrivé dans ce camp nomade. Un très bon texte qui ne regarde pas d'un oeil noir les IA, c'est assez rare pour le
signaler. Un vrai conteur ce
Ligny
RêveVille, de Thierry Di Rollo
Une vie de rêve demande bien quelques sacrifices.
Une ville parfaite, des citoyens parfaits, le tout géré par des IA. Tout va bien, mais la disparition des ombres restent inquiétant. J'ai
souvent du mal avec le style de Di Rollo, et cette nouvelle ne déroge
pas à la règle.
Rayée, d’Audrey Pleynet
Une épidémie se propage...
Premier
réflexe, encore un succédané de post apocalyptique. Mais l'autrice nous
concocte un univers assez original. Nous sommes en plein confinement et
nous découvrons ce monde déliquescent. Pourquoi ?comment ? c'est le but
de la nouvelle, je ne dévoile donc rien. Crédible et réaliste, autour du
sujet de l'IA et aussi du bouc émissaire. Très bon texte.
Le
cahier critique ne m'a pas donné envie de découvrir de nouveaux textes,
même si Les nomades du fer me fait un peu de l'oeil. Le "parole de" donne la parole à
l'illustratrice Saralisa Pegorier qui a oublié de mettre un soutien gorge à la couv' du dernier Bifrost et qui a fait couler beaucoup d'encre et surtout de noms d'oiseaux.
N'aimant pas son univers, difficile de m'immerger complètement, mais il
est toujours instructif de découvrir les façons de travailler des uns et
des autres.
Dossier Intelligence artificielle
Après un tour d'horizon historique
sur l'IA dans les écrits, qui augmentera malheureusement votre PAL. 4
références pour moi : Jack Williamson avec la novellaLes Bras croisés et le roman Les Humanoïdes; Fredric Brown et son conte « La Réponse »; Le Problème de Turing d’Harry Harrison et Marvin Minsky; Robopocalypse de Daniel H. Wilson, Nicolas Martin fait de même côté audiovisuel.
Trois références pour moi : les film Génération Proteus et War Games, ainsi qu'une série de livres qu'il a mis alors
que ce n'était pas sa partie !!! Le Programme conscience de Herbert et War games. Des IA machiavéliques
arriveront on aujourd'hui à des IA bienveillantes ? Il semblerait...
Suit une ne
interview de deux auteurs, d'un éditeur et d'un expert sur le sujet. Un
croisement des points de vue bienvenue qui permet de mettre en avant les
problématiques de cette technologie. Un point de vue féminin aurait été
bienvenue. Ceci dit les 4 interviews sont d'accord sur un point, la
question du droit d'auteur est primordial.
Frédéric Landragin
nous explique la pensée et la construction de l'IA. Ou plutôt des IA
celle symbolique et statistiques. Très pédagogique et didactique avec de nombreux exemples pour comprendre la théorie. Suis
une sélection de romans sur la thématique qui a renforcé mon envie lire Le Programme conscience, mais aussi 2001 l'Odyssée de l'espace.
Pour
conclure, un texte d'Ada Palmer qui permet de voir une vision positive
du progrès technologique, pour peu que le politique au sens large s'en
empare. Vision que je partage.
Nous craignons que les artistes et les écrivains ne meurent de faim ? Ils sont déjà dans la misère, en raison d’un système de copyright inopérant qui favorise avant tout les monopoles. Nous craignons que l’image des acteurs soit récoltée gratuitement par les algorithmes pour produire ces histoires de superhéros pour collégiens ? Mais en réalité, presque tous les acteurs et actrices galèrent, cumulent souvent un deuxième boulot, sans moyen de gagner leur vie alors même que leur image ou leurs paroles se répandent dans le monde numérique. La plupart des profits générés par les tubes vont aux actionnaires, non aux musiciens. C’est là qu’est la véritable menace pour la prospérité humaine — pas chez l’IA.
La rubrique science donne la parole à Laurent Vercueil qui nous parle de l'énergie psychique, de l'ésotérisme qui a permît une invention réellement scientifique et encore utilisé aujourd'hui l'EEG en faisant le lien avec l'homme truqué, qui se confond avec l'inventeur Hans Berger dont on a récemment, en 2014, appris sa non détestation du régime nazi, alors que sa biographie suggérait le contraire...
Je m'attendais presque à ce que ça soit une chronique de l'IA critique.
RépondreSupprimerC'est toujours une bonne idée d'avoir envie de lire Fredric Brown !
Je n'ai pas su comment concrétiser l'idée d'une critique IA...
SupprimerQuel coup bas de la part de Nicolas Martin !
RépondreSupprimerNe jamais faire confiance à des gens qui lisent de la SF !
SupprimerJe suis tellement déprimée par le sujet que même lire ce qu'en dit Ada Palmer ne me remonte pas le moral. 😅
RépondreSupprimerC'est un bouleversement de nos pratiques
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