Aventures sidérantes, l’antho pulp !

Textes réunis par Martin Lessard, Flatland, 2020, 256 p.,16€ papier


Des francophones à l'assaut du pulp américain

Présentation de l'éditeur :


D’Amazing Stories à Galaxy, en passant par Wonder Stories, Weird Tales et Astounding, les « pulps » ont régné durant la première moitié du vingtième siècle ! Les histoires d’empires galactiques aux planètes étranges, de savants fous pénétrant l’atome, de colossaux ordinateurs capables de provoquer la fin du monde, d’envahisseurs extraterrestres aux multiples tentacules, de mutants aux pouvoirs inexpliqués ou d’automates incontrôlables menaçant la sécurité nationale peuvent aujourd’hui nous paraître décalées, voire grotesques… Et pourtant, tous les grands courants de la science-fiction moderne trouvent leur inspiration dans ces magazines populaires aux illustrations de couverture flamboyantes et colorées ! Aventures Sidérantes, par la voix d’autrices et auteurs francophones, leur rend un hommage vibrant… et résolument moderne !

Mon ressenti :

Moi ce que j'aime dans le Pulp, c'est quand il n'y en a pas ! Alors pourquoi accepter un service de presse de la part de l'éditeur ? Parce que c'est gratuit dirons les mauvaises langues. Non, pas seulement. J'aime bien lorsque des auteurs d’aujourd’hui rendent hommage aux anciens, cela donne un coup de neuf au vieux truc et cela permet parfois de découvrir des textes sortis jadis. En outre je connaissais quelques auteurs et autrices au sommaire et j'avais envie de continuer à explorer leur univers.
Comme dans toute anthologie, selon vos affinités, vous naviguerez entre des textes passables et des bons. Et dans l'ensemble j'ai plutôt était satisfait par rapport à la promesse du sujet de l'aventure sidérante hommage à la SF de l'âge d'or. Parfait pour l'été qui arrive.
Donc si tu aimes lire des textes dont la vraisemblance n'est pas la préoccupation principale, ce recueil fait le boulot. Pour les autres, faites comme bon vous semble...

Chaque texte est succinctement résumé et chaque auteur a le droit à sa petite notule biographique en fin d'ouvrage. Le tout s'ouvre sur un avant propos de Xavier Dollo qui nous explique le pourquoi de cette anthologie. Martin Lessard préface de manière posthume ce livre et je partage sa comparaison pulp/dessert :

On ne peut pas manger que ça, mais une petite gâterie bien grasse et sucrée de temps à autre, ça ne fait de mal à personne.


Petite revue rapide de l'ensemble des 16 nouvelles :


Une station ordinaire, de Patrice Lajoye
Ne jamais se fier aux apparences.
Suite à la disparition d'un Vortex, une station spatiale se retrouve isolée du reste de l'humanité. Quelques siècles plus tard, des retrouvailles ont lieu.
Deux twists bien amenés, surtout le dernier. Le pulp est bien présent à travers un transhumanisme et une histoire à priori balisée qui fait le job.


La française des oeufs, de Jean Michel Calvez
Un consultant donne l'idée du siècle à  La société des jeux français. Fini le grattage, place à l'oeuf ! Mais attention au coucou !
L'occasion pour l'auteur de décliner jeux de mots foireux, analogies bidons autour de l'oeuf. Plaisant et rigolo avec une fin sidérante.


Les Martiens, de Christian Léourier
"Un bon martien est un martien mort."
Enfin sur Mars. Problème, des martiens s'y trouvent et sont belliqueux. La glorieuse force armée est chargée de faire le ménage.
Classique, mais cela fonctionne toujours. Et même si la chute est attendue, elle arrive à surprendre par son éthique.


Darwin et le dragon, d'Olivier Caruso
Darwin, le docteur Moreau et un dragon sont sur une île...
Darwin se morfond, sa théorie a été battue en brèche. Un jeune scientifique a la preuve que l'évolution reste cependant possible. Une réécriture de l'histoire plaisante qui permet de relier la réalité et l'imaginaire.


Six pour l’apocalypse, de Bruno Pochesci
Une horde du contrevent version hallucinée où on suit une équipe de guignols lutter contre des moizis. C'est complètement foutraque, du grand n'importe quoi gore et porn très seventies. C'est du Pulp comme il en existait et qui heureusement n'existe plus. Le plus con dans tout ça, c'est que j'ai été malgré tout assez intrigué pour voir où tout cela nous menait. Heureusement.


Et veiller l’infini, de Cyril Carau
Des hommes augmentés, la guerre contre l'envahisseur, une histoire d'amour et du sexe. Nous sommes bien en terre pulp. Mais l'auteur ne fait qu'imiter à mon avis et n'apporte pas un plus moderne à l'ensemble. En outre, la fin est un peu trop métaphysique pour me plaire.


La boifouille, d'Éric Vial-Bonacci
Nous suivons les pérégrinations d'une boifouille sur une planète. Je suis passé à côté de ce texte qui m'a un peu rappeler Le monde vert.


Sky is the limit, de Nando Michaud
Une expédition est lancée à l'assaut de la galaxie voisine. Mais au fur et à mesure du voyage, les vrais raisons se dévoilent peu à peu.
Variation scientifico éthique capitaliste qui bat en brèche le développement outrancier. Bien Pulp. Trop pour moi.


Et chez vous, tout va bien ?, de Laurence Suhner
Un scientifique se trouve chez lui mais quelque chose cloche. Lui, sa santé mentale ou autre chose ? Une variation autour du la figure du savant fou autour des conséquences parfois désastreuses des expériences scientifiques.
Après lecture, une seule question : rien d'étrange ne se déroule chez vous ?


L’herbe plus mauve ailleurs, d'Emmanuel Quentin
Un titre énigmatique qui nous entraine en Amérique auprès d'un farmer d'un village paumé. Et il attend, car lui, il les a vu les monstres de l'espace...
Texte assez court qui réussit à poser une ambiance et une histoire réaliste. Le thème du premier contact y est abordé de manière original. Joli.


La relève, de Xavier Mauméjean
J'ai plus aimé la présentation que le texte.

Tandis que les vaisseaux de l’Âge d’or filent au-delà des étoiles,
la Terre doit continuer de tourner. Nombre de héros pulps étant partis s’illustrer ailleurs, il faut en recruter de nouveaux, ici et maintenant. Se prépare alors la transition vers l’Âge d’argent…
Je pense qu'il m'a manqué quelques références super héroïques pour comprendre.


Ah ! les garçons, de Pierre Gévart

Textes déjà lu dans le numéro 61 de la revue Galaxies SF. J'aurais pu vous mettre le lien mais vous avez le droit au copier coller. Non, ne me remerciez pas.
Un vaisseau fait une drôle de rencontre....
Texte Pulp avec l'outrance qui va avec, mais l'auteur inverse les rôles et les genres. La technologie futuriste du vaisseau spatial de la mort of death est splendide : on a rien inventé de mieux depuis les cartes perforées ! Et le tout a bien ravi mes zigos.


Un goût si délicat, d'Alain Rozenbaum
La science fiction nous permet souvent de nous mettre à la place de, qui est précisément le sujet ici où il est question d'une petite visite dans une ferme d"élevage/abatage, sous la bonne garde des Rovace, des chiens androïdes multitâches. On voit rapidement comment cela va finir, mais l'auteur arrive tout de même à nous glacer le sang.


Impress Genetic Inc., d'Élodie Boivin
Alors que madame fanfaronne, auréolée de gloire dans différents coktails, Monsieur ravale sa rancune. Il n'est qu'un faire valoir remplaçable. Dirigeante d'une boîte de transhumanisme, son mari a peut être une idée pour exercer sa vengeance.
Variation Pulp où on inverse les rôles et s'amusent avec des inventions abracabrantes.


Le diamant Mogul-Topor, de Gulzar P. Joby
Une histoire de pirates de l'espace à la recherche d'un diamant, mais cette fois ci, ce sont les femmes à la manœuvre. Je ne suis pas très fan de ce genre d'histoire et m'y suis ennuyé.


La récalcitrante du Cachalot, de Michèle Laframboise
Lorsque tout est automatisé, et orchestré par une IA, cela peut vite tourné au cauchemar lorsque l’appareil se grippe, en l’occurrence ici, une simple porte. Pourquoi cette porte refuse t'elle de s'ouvrir ?
Un texte rempli d'humour, plein de fausses pistes dont la révélation finale est surprenante. Une friandise pulp bien troussée.


Avis réalisé dans le cadre d'un service de presse




2 commentaires:

  1. Si je compte bien, tu as été majoritairement satisfait, c'est déjà beaucoup pour ce genre d'anthologie. Tu avais bien secoué avant lecture pour que le pulp ne reste pas dans le fond ?

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    1. Pas assez bien secoué, il resté un eu de pulp dans le fond, mais dans l'ensemble, j'ai été très agréablement surpris.

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