Barkhanes
Régis Goddyn, Régis Hautière, Critic éditions, 2025, 392 p., pas d'info sur l'epub
Une lecture crépusculaire qui transforme l’injustice en une forme de justice amère
Pitch de l'éditeur :
L’Europe n’est plus qu’un vaste désert aux cités ensevelies sous des tonnes de sable. Les hommes se sont regroupés dans de gigantesques villes closes, hiérarchisées à l’extrême, dont il ne fait pas bon être exclu. Pourtant, certains survivent tant bien que mal dehors, où ils s’échinent à creuser le sable pour exhumer les reliques du monde passé dont les plus riches sont si friands. Quand sa vie de prospecteur s’écroule, Jayden se lance dans une quête éperdue de vengeance aux côtés de rebelles bien décidés à faire craquer le système. La découverte fortuite de curieux œufs faits d’un métal inconnu va l’aider à précipiter l’éclosion… d’un nouvel ordre mondial ?
Mon ressenti :
À la lecture du résumé de Barkhanes, j'ai d'abord soupiré. Une petite voix me murmurait (le critique du chien critique) : Silo, Les nomades urbaines... Et pourtant, une autre voix me disait (sûrement la partie chien du chien critique) : tente l’aventure. Au final, j’avoue que les chiens ont un sixième sens : j’ai bien fait d’écouter leurs aboiements.
Nous sommes dans un futur indéterminé, dans un monde recouvert de sable. On y suit une famille de récupérateurs, qui exhume des objets du passé enfouis sous le sable pour les revendre à des riches dans leur tour d’ivoire, et ainsi survivre jusque la prochaine expédition.
J’étais en pleine panne de lecture : un mois pour finir péniblement mon dernier livre (dont j’ai même oublié le titre). Et pourtant, il ne m’aura fallu que quatre jours pour tourner la dernière page de Barkhanes. Même si ce n'est pas l'originalité qui vient à l'esprit pour décrire ce roman, les auteurs ont réussi à écrire un page turner humain avec tout ce qu'il faut de cliffhangers pour se dire : allez, encore un chapitre. Et surprise : ils parviennent même à être originaux sur la fin, en emmenant le récit vers d’autres horizons…
Je ne vais pas vous mentir : ce roman n’est pas très optimiste, loin de là. Mais les auteurs évitent la noirceur totale et glissent, mine de rien, une lueur d’espoir dans les dernières pages. Ce que reflète bien la très belle couverture. Derrière ce roman qui balance l’injustice sociale en pleine figure, se cachent des réflexions sur la violence, l’épuisement des ressources, la lutte des classes et le cynisme politique. Barkhanes est une lecture crépusculaire qui transforme l’injustice en une forme de justice amère.
Je ne connaissais pas du tout les auteurs — l’un vient de la fantasy, l’autre du scénario — mais je garderai un œil sur leur prochaine incursion en terres de SF.


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