La machine à explorer le temps

Herbert George Wells, Domaine public,1895, 220 p., 0€ epub




Il est toujours difficile de juger une œuvre 130 ans plus tard. Lorsque celle-ci est aussi considérée comme un classique, voir un chef d’œuvre...

Passons rapidement sur le style de l’époque : très descriptif, des personnages binaires, une écriture ampoulée, une vision du futur naïve (un mélange de Rome antique, de coutumes des iles paradisiaques (les colliers de fleurs) et de « sauvages »). Et cette fameuse condescendance du voyageur…

Mais l’intention de Wells n’est pas ici de divertir le lecteur, mais de dénoncer les travers de son époque via une anticipation littéraire.
L’explorateur du temps regarde le futur avec ses yeux, son propre regard construit par son époque, sa culture. Le paradis des Eloïs du début va vite se fissurer après une observation plus fine. Et là de découvrir l’envers du décor, l’existence des inégalités sociales poussées à leur paroxysme.


Roman scientifique, dénomination originale de la science-fiction, nous sommes plus ici dans les sciences sociales que la science dure : H. G. Wells nous parle de darwinisme et de déterminisme social, d’inégalités. Une vision pessimiste sur son époque et l’homme.

A lire la machine à explorer le temps en pensant y trouver une œuvre de science-fiction divertissante, vous risquez une grande désillusion.
Si vous désirez avoir un regard historique sur la société de la fin du 19ème siècle, sur sa critique sociale, la machine à explorer le temps vous comblera.

Ne me reste plus qu’à lire sa « suite », les vaisseaux du temps de Stephen Baxter, écrit 100 ans plus tard.

La 4ème de couverture
Londres, à l’extrême fin du XIXe siècle. Dans la maison d’un savant, un groupe d’amis écoute celui qui prétend être le premier voyageur du temps narrer ses aventures.
Le voyageur du temps commence son récit en décrivant le monde de l’an 802 701. La Terre est habitée par les Éloïs, descendants des hommes. Androgynes, simplets et doux, ils passent leur temps à jouer tels des enfants et à manger des fruits dans le grand jardin qu’est devenue la Terre. À la surface de celle-ci, ne subsiste plus aucune mauvaise herbe, ni aucune autre espèce animale. Le monde semble être devenu un paradis.

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