Dernier meurtre avant la fin du monde

Ben H. Winters, Super 8 éditions, 2015, 352 p., 10€ epub sans DRM



Le dernier de son espèce ?



Un agent de police avec peu d'expérience est promu inspecteur de police. Sur une scène de crime, tout porte à croire qu'il s'agit d'un suicide. Un de plus. L'astéroïde 2011GV1, ironiquement appelé Maïa, doit rencontrer la terre dans 6 mois et selon l'avis des spécialistes, la moitié de l’humanité n'y survivra pas. Alors un cadavre de plus...

Mais l'inspecteur n'en démord pas : c'est un meurtre. On ne sera jamais les raisons de son entêtement : résoudre sa première et vraisemblablement dernière enquête ? Le sentiment qu'il aurait pu être à la place du mort ? Oublier la catastrophe qui approche ?


Peu importe. Hank Palace est un type un peu maniaque, une vie banale, sans trop de lien avec les autres. L'inspecteur est aussi un brin candide, connaissant par coeur le manuel du bon policier et les textes de lois. Rien n'aurait pu le promouvoir, à part ce bout de caillou dans l'espace, qui fait que de nombreuses personnes ont préféré prendre la poudre d'escampette et de vivre leurs derniers jours pleinement.

L'auteur joue avec les codes du polar. Son personnage est un bien triste enquêteur. Toutes les preuves sont présentes, et il les oublie ou passe à côté. De nombreuses fois le lecteur rage en tentant de lui dire qu il a oublié une piste, une preuve, de poser la question évidente au témoin. Et lorsque le lecteur se met à la place du personnage, c'est que l'auteur a atteint son but : nous sommes happés par l'histoire.


Côté SF,  les détails de la découverte de l’astéroïde et de son impact sur notre chère planète, les conséquences sur la population sont donnés au compte goutte. Les éléments nous sont livrés par ordre antéchronologique. Sans s'attarder non plus. Les explications scientifiques autour de l'astéroïde sont minimalistes. Mais bon, il s'agit plus d'un polar que d'un livre de science-fiction.

C'est ce qui m'a le plus manqué : j'ai été un peu déçu que l'histoire ne développe pas plus le côté catastrophe et surtout ses conséquences sur la population. Face à un événement de cet ampleur, l'auteur aurait pu pondre quelques pages supplémentaires. Mais il s'agit du premier tome d'une trilogie, alors...

Un humour léger, pince sans rire, rarement lourd, irrigue le récit permettant de rendre l'atmosphère de fin du monde plus légère.

Découvert ce roman suite à un billet élogieux de Lune, je suis pour ma part un peu moins enthousiaste, mais ne regrette pas ma lecture, loin de là. J'ai eu un peu de mal au début pour rentrer dans l'histoire, puis, une fois le cadre posé, il m'a été difficile de ne pas terminer le roman d'une traite.
Ce n'est pas le livre du siècle, mais ne faisons pas la fine bouche, c'est agréable à lire, l'histoire est prenante, de quoi charger sur ma liseuse le deuxième tome.
Pour ceux qui, comme moi, n'aiment pas trop les romans sur plusieurs tomes et surtout l'attente entre les sorties, le dernier tome vient de paraitre.

Un bon divertissement.

J'ai ouvert ce billet par le titre d'une oeuvre d'Andreas Eschbach. Je ne serai dire trop pourquoi ce parallèle. Le ton général peut être ?
Et aussi la couverture, très ressemblante.
En espérant que la conclusion de la trilogie sera différente.




La critique
La critique


Quelques citations :

 "– Et les coups de fil quotidiens ?
– Eh bien, c’est le soir que c’est le plus dur, et il était seul. Tous les soirs, il me faisait signe. Pour que je sache qu’il allait bien, et que lui sache que quelqu’un attendait d’entendre sa voix.
– Tous les soirs ?
– J’ai eu un chien, à une époque. C’était bien plus contraignant."
 
"– Ça sent la merde de chien, chez toi.
– Concentrons-nous sur le concret, inspecteur McGully.
– D’accord. Mais j’ai raison, non ? Ça schlingue, là-dedans.
– Inspecteur, allons."

"– Non. Skeve est tout sauf un terroriste. C’est un imbécile.
– L’intersection entre ces deux ensembles peut contenir beaucoup de monde, tu sais."

"Il pleure, son visage se dissout dans ses mains. C’est épuisant. Ces gens qui se cachent derrière l’astéroïde, comme si c’était une excuse pour mal se comporter, pour se montrer misérable, prêt à tout et égoïste, tous ces gens qui se cachent dans sa queue de comète comme des enfants dans les jupes de leur mère."

"Quelle que soit la probabilité pour qu’un événement donné survienne, cette chance unique sur allez-savoir-combien doit arriver à un moment ou à un autre, faute de quoi ce ne serait pas une chance sur allez-savoir-combien. Ce serait zéro chance."

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