Bifrost n.84 - Robert E. Howard : de mythe et de fureur

Bifrost, Le Bélial, 2016, 193 p., 6€ epub sans DRM

 

Lorsque j'ai appris que ce numéro aller être consacré au père de l'Heroic fantasy et de Conan le barbare, je n'en menais pas large. Je n'avais vu que le film et les écrits de l'auteur ne m'avaient jamais donné l'envie de m'y attarder. Mais un des avantages d'être abonné à une revue est de découvrir une plume dont nous n'aurions pas eu forcément l'envie de connaître.

On débute par trois nouvelles :

De si tendre adieux, de Romain Lucazeau est une nouvelle autour de la vengeance, préquelle au diptyque Latium paraissant en cette période. Auteur qui avait fait couler beaucoup d'encre suite à la présentation de son livre sur le blog de Lunes d'encre. Le space opera n'étant pas ma tasse de thé, le théâtre non plus, ce texte ne m'a pas donné envie d'en connaitre plus. A souligner, cette nouvelle est sans notes de bas de pages !


Les Hôtes, de Christian Léourier. Des humains vivent dans le corps de créatures gigantesques. Difficile d'en dévoiler plus. Une bonne nouvelle qui ouvre sur des perspectives cosmiques.

Les eaux en furie, de Robert E. Howard. Pas de dossier sans nouvelle inédite, ce qui n'a pas été une sinécure on dirait. Un western crépusculaire autour de règlements de compte, mais pas que. Problème, cette nouvelle ne relève pas des genres de l'imaginaire, que vient-elle faire dans Bifrost ? Je passe mon chemin (cf en milieu de billet)

Suit le fameux Cahier critique sur l'actualité du genre SF. Afin de pouvoir prévoir ses futurs achats. Indispensable pour ne pas jeter de l'argent par les fenêtres.
Dès lors, quelques demandes au Père Noël : Le cercle - Le Club des punks contre l’apocalypse zombie - Hier, je vous donnerai de mes nouvelles - Un pont sur la brume et la revue Angle mort n.11. Watership down peut-être.
Quelques titres critiqués et que je vous recommande aussi chaudement : L'étrangère, L'Europe après la pluie, Avec joie et docilité

La partie "Paroles de" s'attarde sur la traduction en compagnie de Mélanie Fazi, traductrice de Poppy Z. Brite et Lisa Tuttle entre autres. Dommage que l'interview ne développe pas plus l'aspect concret.
Apophis m'a signalé un lien pour ceux qui comme moi sont restés sur leur faim : Sur le sujet de la traduction, tu as un excellent podcast d'Elbakin, avec Mélanie Fazi en invitée d'honneur, justement : https://www.youtube.com/watch?v=5_NBMQdpnCo

Le dossier de 60 pages sur Robert E. Howard, qui doit beaucoup à Patrice Louinet, s'ouvre sur une courte biographie.
Un article de Claude Ghédir revient sur le malentendu : Robert E. Howard = Heroic Fantasy. Article qui entre trop dans le coeur de l'oeuvre pour un début de dossier et un néophyte tel que moi.
Patrice Louinet nous livre les péripéties éditoriales phénoménales qui ont émaillé le parcours de publication. Impressionnant.
Suit deux articles sur le parralèle Howard / Tolkien puis Lovecraft. Très érudit, les amateurs devraient trouver leur bonheur.
Dirty deeds done dirt cheap : la révolution howard, de Patrice Louinet, s'attarde sur son apport à la fantasy. Malik Djelil nous refait vivre les années NéO.
Le guide de lecture écrit à 10 mains ne se résume pas à un simple résumé des textes emblématiques, mais propose aussi une analyse et recontextualise l'ensemble. Parfait.
La conclusion revient à Patrice Louinet qui nous parle des textes non traduits représentant "environ seize ou dix-sept volumes pour une intégrale totale". Un test conclue l'ensemble :
Un test simple : lisez donc« Les Eaux en furie » au sommaire des fictions du présent numéro. Si vous êtes conquis, il y a de fortes chances que vous aimerez vraiment beaucoup de choses chez Howard. Si vous cherchez encore le sorcier dans la nouvelle, passez votre chemin…
Je passe donc mon chemin.
Une carrière courte, il avait 30 ans lors de son suicide, pour une oeuvre très prolixe. Dossier complet, érudit, auquel manque peut-être un article sur l'idéologie politique de Howard, bien que le dossier en parle en filigrane, voir un peu plus longuement dans le guide de lecture proposé par Thomas Day.
Comme on peut être dérangé par les saillies xénophobes de H.P. Lovecraft dans « Horreur à Red Hook », on peut se trouver pareillement incommodé par l’obsession raciale, la misogynie de certaines des nouvelles de « Conan », mais ce serait dommage de passer à côté pour autant.
Je passe donc mon chemin et fait un pas de côté supplémentaire.
Cerise sur le gâteau, le dossier m'aura  donné des éléments sur les Pictes que je ne connaissais que par Dame Séli de Kaamelot.



Le scientifiction de J. Sébastien Steyer et Roland Lehoucq s'attarde sur l'apparition de la vie. Il y sera
question de stromatolithes, de panspermie et d'Anciens Astronautes. et de leur pendant dans la littérature et l'audiovisuel.
Rubrique qui m'a fait sourire dès le début par l'adéquation entre la photo (Charles Darwin) et le texte. Les  joies de l'epub.

On termine ce numéro par l'Infodéfonce & Vracanews, qui m'obligera à ajouter un post-scriptum à ma lettre au Père Noël (j'ai été très sage cette année) avec Les seigneurs de guerre de Gérard Klein, qui sera sûrement mon premier roman de l'auteur.

La version epub de la revue que j'ai lu a subie quelques avaries. Outre un retard dans sa livraison, beaucoup d'erreurs sur des espaces manquants, des tirets en trop, des coquilles (con stiquan pour constituant, pas facile celle là) et l'article de Malik Djelil en double (Quand on aime, on compte pas). Mais les éditions du Bélial mettent régulièrement leur version électronique à jour...
L'epub a été mise à jour le 28 novembre 2016


Citation :

Tu subiras le même sort que mon beau-frère John et bien d’autres avec lui. Vous n’êtes qu’une bande d’imbéciles, comme je lui ai dit. Il y en a marre à la fin de se battre pour joindre les deux bouts et de trimer comme un esclave, tout ça pour payer de belles fringues à d’autres que nous et à leur remplir la panse. Vous ne travaillez pas pour vous, vous travaillez pour ceux à qui vous devez de l’argent.
Les eaux en furie, Robert E. Howard



3 commentaires:

  1. Lu! En accord avec toi sur l'utilité entre autre de l'abonnement Bifrost. Je ne connaissais que Conan avec Schwartzy!... Piètre référence.
    Et pour le western comme toi, je me sens moins seule du coup.

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  2. Je me sens moins seul aussi.
    Par contre, j'espère que quelqu'un nous éclairera sur cette histoire de sorcier.

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  3. JE vais guetter les critiques....

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