DRM free
Karin Tidbeck
La Volte
Roman
Amatka
Karin Tidbeck, La Volte, 2018 (parution originale : 2012), 320 p., 11€ epub sans DRM
Quand le matin vient rappelons-nous : tout est comme hier.
Amatka, pour des lendemains qui chantent
Présentation de l'éditeur :
C'est une colonie sans soleil, enclavée dans un désert glacial. Une communauté de pionniers défend une société égalitaire contre un environnement hostile. Ici, les mots façonnent la réalité et protègent le collectif du chaos.
Vanja de Brilar d'Essre Deux arrive à Amatka pour réaliser une étude de marché. Les allusions séditieuses du bibliothécaire, les contradictions du Comité et la désagrégation inhabituelle des objets la troublent, attisent ses doutes et ravivent des interrogations enfouies. Refusant de respecter plus longtemps des tabous devenus intolérables, elle explore les failles de la ville pour découvrir la vérité sur cet écosystème inouï, au risque d'en rompre le fragile équilibre.
Une fable politique sur le contrôle social, la peur du changement et la plus insensée des révolutions.
Vanja de Brilar d'Essre Deux arrive à Amatka pour réaliser une étude de marché. Les allusions séditieuses du bibliothécaire, les contradictions du Comité et la désagrégation inhabituelle des objets la troublent, attisent ses doutes et ravivent des interrogations enfouies. Refusant de respecter plus longtemps des tabous devenus intolérables, elle explore les failles de la ville pour découvrir la vérité sur cet écosystème inouï, au risque d'en rompre le fragile équilibre.
Une fable politique sur le contrôle social, la peur du changement et la plus insensée des révolutions.
Mon ressenti :
Amatka est le nom d'une des cinq colonies situées dans un monde étrange : s'agit il du futur de la Terre comme certains indices le laissent à
penser; Ou d'une planète inconnue dont l'histoire aurait oublié les
origines ? Ou des aliens ayant redécouvert la Terre après notre départ
ou mort ?
Chaque colonie est spécialisée dans un domaine : agriculture, sciences... Les us et coutumes sont étranges, comme cette manière de nommer et marquer les choses afin que ces dernières ne perdent leur substance : le stylo est marqué Stylo et nommé Stylo, sous peine de le voir se transformer en mélasse. Ainsi en est-il de chaque construction, vêtements, meubles... Seuls quelques vestiges d'un temps ancien résiste à la dégradation.
Amatka, c'est l'histoire de Varja, venant
de la colonie principale Essre. Elle doit mener une étude de marché à Amatka. Peu sûr d'elle, sa mission est en outre assez floue. Sans oublier que le Marché est un bien grand mot pour des colonies ayant comme politique un ersatz de communisme. La majorité des objets quotidiens proviennent de firmes d'Etat et les concitoyens d'Amatka ne sont pas très réceptifs à la nouveauté.
Peu à peu, dans les pas de Varja, nous devinons quelques éléments sur le fonctionnement totalitaire du gouvernement, de l'administration (le Comité) et de la vie quotidienne. Une vie faite de routine : travailler, marquer et nommer les choses. Et se multiplier !
Malgré cela, les habitants semblent satisfaits de leur situation, mais quelques éléments vont jeter une ombre sur ce bonheur, et la dissidence pourrait bien exister.
J'avais un peu peur d'un livre à message écrit au forceps, doublé d'une théorie ardue sur le langage, il n'en est rien. L'écriture est simple, l'atmosphère étouffante malgré le froid glacial, et les quelques éléments donnés sur la colonie donne envie de découvrir les mystères d'Amatka et de ses colonies-soeurs. Peu de réponses seront données, l'imagination du lecteur remplira les blancs. A la fin du roman, l'étrangeté demeure.
On ne peut s’empêcher de penser au célèbre 1984 d'Orwell et Amatka ne déparera pas à son côté sur l'étagère. On pourra reprocher des personnages assez binaires mais qui participent à l'atmosphère du livre. Je n'ai pas compris le parallèle avec le collectivisme. A l'époque d'Orwell, cela faisait sens, mais de nos jours...
Entre fable dystopique, SF et fantastique, une réflexion tout en douceur autour du pouvoir, de l'Etat, du langage et l'oppression qui peut en découler. Une très belle découverte. J'avais découvert l'auteur via la nouvelle Appel aux Armes pour la défense des droits des auteurs décédés sur le podcast de Coliopod. Nul doute que Karin Tidbeck sera sur ma liste des auteurs à suivre.
Au final, Amatka, c'est "un chant du faire et du défaire. Ils ne chantaient pas les choses telles qu’elles étaient, mais telles qu’elles pourraient être."
Et vous saurait à la fin comment plier les choses à votre volonté
Et vous saurait à la fin comment plier les choses à votre volonté
Elle avait découvert la méthode la plus efficace : allier la parole, l’écrit et la pensée pour décrire en détail un objet n’existant pas au préalable. Et le faire advenir.
Vous pouvez allez lire aussi la critique excellente de Quoi de neuf sur ma pile ou celle des lectures du Maki et aussi sur Unwlakers
Je note, je note. Bien envie de le lire celui-ci. Tu me fais un peu peur avec le côté collectivisme. A notre époque difficile d'imaginer un tournant politique dans ce sens. On pense plutôt à l'hypercapitalisme ou l'anarcho-capitalisme qui peuvent avoir des aspects dystopiques bien flippant.
RépondreSupprimerJe suis bien d'accord avec toi. Je n'ai pas compris pourquoi avoir choisi le collectivisme, même si il est bien adapté à des colonies plus ou moins autarciques.
SupprimerAprès, j'ai peut être zappé une justification...
Malgré cela, Amatka est un très bon livre, je me suis régalé à sa lecture.
Oui, surtout que vu la tournure que prenne les événements il y a plus de chances que ce type de colonie soit fondé par des opérateurs privés (si on y parvient un jour).
SupprimerSinon, tu m'as convaincu. Je vais le lire.
Pas faux.
SupprimerTu devrais y trouver ton compte. Et il m'a donné envie de relire 1984.
Je n'ai jamais lu 1984... peut être qu'il m'a manqué un petit quelque chose pour cette lecture (ou pas !)
SupprimerDisons qu'il y a un hommage, mais cela n’empêche en rien la compréhension du roman
SupprimerJe viens de le finir et c'était bien. Un vrai plaisir.
RépondreSupprimerLe chemin était plus intéressant que la destination.
J'attends donc ton avis, en espérant que tu expliques ton ressenti sur cette vision communiste de la colonie.
Supprimer"Le chemin était plus intéressant que la destination" : est ce à dire que le fin t'a déçu ?
On va dire que la quatrième semaine ne m'a pas trop inspiré, le "plus tard" un peu plus mais j'ai adoré l'ambiance et le côté "étrange" tout le long du récit. Cela m'a suffit...
SupprimerJe ne me suis pas posé la question sur le collectivisme, il fait corps avec le récit, l'un est au service de l'autre et inversement.
Par contre j'ai du mal à écrire ma chronique... bon, j'ai aussi du mal à écrire celle de Vostok ! lol
La quatrième semaine est plus allusive, c'est vrai.
SupprimerPour es chroniques que je n'arrive pas à écrire, je pioche dans les chroniques anglaises que je traduis, ça passe comme une lettre à la poste... Plaisanterie à part, celle ci est venue toute seule, mais j'avais plein de notes durant ma lecture. J'ai eu plus de mal avec Celle qui n'avait pas peur de Cthulhu (aucune note durant ma lecture) et je suis à 2 lignes pour Au carrefour des étoiles alors que j'ai bien aimé. Et puis parfois, d'un seul coup, l'angle d'approche jaillit dans mon esprit et ça coule tout seul. C'est parfois plus facile avec des romans que l'on a détesté, déversé son fiel, c'est cool.
C'est vrai qu'il est plus difficile de dire pourquoi on aime que pourquoi on déteste... !
RépondreSupprimerEn attendant j'ai eu un peu d'inspiration (enfin, j'ai juste pompé ta chronique), elle sera en ligne demain dans la soirée.
:-D
Vas y pompe, si ça peut aider...
SupprimerComme toi, l'axe collectivisme me surprend un peu. J'avoue que ce roman, je l'attendais, mais si la destination s'avère confuse, je ne sais pas si je vais me laisser tenter.
RépondreSupprimerCela s'insère bien dans le roman, mais donne un aspect un peu ancien. Cet aspect est présent aussi dans Artémis, mais est mieux au goût du jour. Mais c'est un défaut mineur au vue de l'ensemble.
SupprimerPour la destination confuse, c'est le Yogo qui le dit. Je dirais plus une étrangeté supplémentaire. Je ne peux en dire plus sans spoiler.
Je ne me suis pas posé de questions sur le collectivisme, les colonies étant ce qu'elles sont, le mode de fonctionnement n'est pas surprenant. Ce n'est pas daté, l'Histoire n'est qu'un continuel recommencement. :-D
SupprimerC'est pas faux. En y réfléchissant encore, je me dis qu'elle a peut être voulu faire une analogie entre le communisme et le capitalisme : Ce dernier nous soumet à sa dictature du renouvellement des choses sans cesse avant même leur obsolescence. Philosophie différente, mais but identique ?
SupprimerMerci pour cette découverte, je le lirai bientôt et reviendrai en discuter :)
RépondreSupprimerJ'espère qu'il te plaira autant qu'il m'a plu
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