Liu Cixin, Actes Sud, 2017, 656 p., 15€ epub avec DRM
Le plus grand obstacle à la survie de l’humanité, c’est l’humanité elle-même.
La mort n'est rien, le mourir est tout.
Présentation de l'éditeur :
L’humanité
le sait désormais : dans un peu plus de quatre siècles, la flotte
trisolarienne envahira le système solaire. La Terre doit impérativement
préparer la parade, mais tout progrès dans les sciences fondamentales
est entravé par les intellectrons. Grâce à ces derniers, les
Trisolariens peuvent espionner toutes les conversations et tous les
ordinateurs, en revanche ils sont incapables de lire dans l’âme humaine.
Parallèlement aux programmes de défense classiques visant à lever des
armées spatiales nationales, le Conseil de défense planétaire imagine
donc un nouveau projet : le programme Colmateur. Quatre individus seront
chargés d’élaborer chacun de leur côté des stratégies pour contrer
l’invasion ennemie, sans en révéler la nature. Ils auront à leur
disposition un budget presque illimité et pourront agir comme bon leur
semble, sans avoir besoin de se justifier. Livrés à eux-mêmes, ils
devront penser seuls, et brouiller les pistes. Trois des hommes désignés
sont des personnalités politiques de premier plan et des scientifiques
éminents, mais le quatrième est un parfait anonyme. Astronome et
professeur de sociologie sans envergure, le Chinois Luo Ji ignore
totalement la raison pour laquelle on lui confie cette mission. Tout ce
qu’il sait, c’est qu’il est désormais l’un des Colmateurs, et que les
Trisolariens veulent sa mort.
Mon ressenti :
Vous vous promenez tranquillement, vous traversez la route, et PAF, vous voilà catapulté grand sauveur de l'humanité. Lorsque l'on est taillé pour le costume de super-héros, c'est cool, mais si vous êtes plutôt du genre misanthrope, que l'humanité vous débecte et la voir crever à petit feu vous fait atteindre l'extase, devoir la protéger n'est pas trop dans vos principes. Alors...
Autant vous le dire tout de suite, si vous lisez ce livre pour découvrir comment les trisolariens vont nous mettre la pâté, passez votre chemin, il y a un tome 3 derrière, vous n'aurez le droit qu'à un "petit" amuse gueule. Mais à la place, vous croiserez des colmateurs, des fissureurs, des évasionnistes et même une malédiction. Liu Cixin (et/ou son traducteur) est un petit rigolo, est à la place du fameux "sourire du plombier", nous aurons le droit au "sourire du colmateur". Je vous laisse découvrir de quoi il s'agit...
La forêt sombre va vous faire tourner bourrique, l’intrique y est aussi retorse que dans le tome 1, on ne comprend les tenants et les aboutissants qu'à la fin, fin qui se promène loin, très loin : elle arrive même à la fin du livre. Et pour y arriver, va falloir s'équiper de patience, enfiler de jolies pages dont on se demande ce qu'elles viennent faire là. Le tome 2 a pris 200 pages qui auraient à mon sens du avoir le bon sens de ne pas exister. Il y a aussi cette scène hallucinante de tactique militaire dont même moi, l'objecteur primaire anti-militariste, a su que cela allait posé un sérieux problème. La justification est assez foireuse, mais permet du grand spectacle.
Les personnages sont toujours aussi inexistants, on s’emmêle les pinceaux pour savoir qui est qui.
Le plus dommageable a été pour moi les cassures dans le rythme, entre récit personnel, Grande histoire, thriller, hard SF ou SF militaire que j'ai trouvé mal ficelé.
Le plus dommageable a été pour moi les cassures dans le rythme, entre récit personnel, Grande histoire, thriller, hard SF ou SF militaire que j'ai trouvé mal ficelé.
Donc il y a du Bof, ...
...mais aussi du Wouah. Ce roman m'a mis en joie par son pessimisme assez rare et virulent. Loin du nous sommes des hommes, rien n'est impossible pour nous, qu'ils viennent se frotter à nous ses salopards de trisolariens et ils vont découvrir de quel bois nous nous chauffons. Enfin, s ils arrivent à temps, car on pourrait même faire le sale boulot à leur place, faire place nette pour qu'il se retrouve le bec dans l'eau après leur voyage intersidéral de 4 années lumière. Il y a sombre dans le titre, c'est un élément important. Toujours crépusculaire, le pessimisme vis à vis de l'humanité est notable, malheureusement gâché par un épilogue digne des blockbusters hollywoodiens.
L'auteur embrasse pas mal de thématiques sociétales, les sciences physiques, la géopolitique et la politique. Pourquoi résister, pourquoi combattre ? Qu’est ce qui fait société ? Comment vivre avec une épée au dessus de sa tête ? (cette thématique sera beaucoup plus développé dans La mort immortelle) Et puis il y a surtout cette forêt dont Fermi aurait bien des choses à dire. Beaucoup d'interrogations intelligentes poussant à la réflexion. Reste qu'il manque clairement un souffle romanesque pour rester dans les mémoires.
Le récit reste original par rapport à la production habituelle, lire une histoire se déroulant principalement avec un regard oriental permet une approche culturelle différente bienvenue. Liu Cixin aborde le thème de la rencontre d'une manière inhabituelle, les méchants pas beaux qui veulent nous exterminer restent une énigme, le point de vue est humain.
Le récit reste original par rapport à la production habituelle, lire une histoire se déroulant principalement avec un regard oriental permet une approche culturelle différente bienvenue. Liu Cixin aborde le thème de la rencontre d'une manière inhabituelle, les méchants pas beaux qui veulent nous exterminer restent une énigme, le point de vue est humain.
Au final, une lecture mitigée, assez exigeante, mais dont je suis content d'avoir lu. Résultat des courses, ce tome m'a donné envie de lire le suivant, à la suite et que j'ai dévoré.
Apophis : malgré quelques défauts, j’ai trouvé La forêt sombre globalement passionnant
Chut maman lit : un deuxième tome un peu moins addictif que le premier mais qui fait évoluer son récit de manière très convaincante.
Anudar : ce roman n'est pas sans défauts et pourtant, il y a ici une telle ambition et une si belle capacité à réinterpréter le fonds science-fictif que l'on ne peut qu'applaudir !
Mon avis |
« Super, je ne sais pas toujours pas si j'ai envie de le lire, y'a autant d'éléments qui me paraissent prometteurs que d'éléments qui ne m'attirent pas. Je crois que je vais continuer la politique du "dans le doute, abstiens-toi"... »
RépondreSupprimerOui, j'auto-cite mon commentaire de "Le Problème à trois corps", j'ose. Parce que bon, bis.
Quoique, je ne sais pas si j'ai envie de lire un livre dont la fin arrive à la fin, ça me parait du grand n'importe quoi.
Ah, toi aussi cela t'étonne cette fin à la fin !
SupprimerTu peux t'auto-citer autant que tu veux, c'est bon pour mes stats, encore 10000 auto-citations et je serais dans le top ten des blogueurs SFFF.
Pour moi, c'est un bon livre, mais rien qu'il ne faut lire absolument (existe t-il un seul livre dans ce cas, je doute, je doute)
C'est pour moi le moins bon des trois mais ce coté sombre, pessimiste c'est vraiment le coté le plus excellent du bouquin !
RépondreSupprimerEt puis que tu es réussi à lire le tome 2 et 3 dans la foulée, chapeau !
J'aime pas attendre un an pour continuer ma lecture, donc là c'était parfait.
SupprimerJ'ai rarement lu un regard aussi acéré sur l'homme. Il a de bon côté, mais...
Ce livre m'a fait penser au film Naked de Mike Leigh, dont le protagoniste disait à un moment (de mémoire): l'humanité est un oeuf fêlé, et l'omelette pue !
Je ne sais pas si je vais lire ce second tome... et tu ne m'aides pas beaucoup !
RépondreSupprimerJe réagirai comme toi je pense. J'ai mis 2-3 semaines entre ma lecture du 1 et du 2, et j'avais déjà oublié une bonne partie de l'intrigue et de la fin, donc pas très motivé pour la suite...
SupprimerJe t'avoue qu'après le premier tome qui ne m'a as passionné outre mesure, j'hésite encore à me lancer dans la suite. S'ils n'étaient pas aussi volumineux, je me laisserai tenter sans cette hésitation, mais vu les pavés, je ne cesse de me demander sir le jeu en vaut la chandelle....
RépondreSupprimerET ta chronique, très intéressante dans sa dualité maintient parfaitement cet équilibre entre le je t'aime/moi non plus.
Merci.
SupprimerCe qui est bien avec cette trilogie, c'est que chaque tome se suffit à lui même. Pas d'obligation de devoir lire les autres. Donc attends que l'envie vienne.